Creeping.
Alors, il y eut un jour,...
Sans me poser plus de question, j'entrepris de préparer le petit déjeuner.
Concentré sur les arômes prometteurs d'une bonne tasse de café, je laisse les particules meubles de mon corps, se réunir complétement.
L'aube se lève. Dans une ultime reptation polaire, sa traîne blafarde se mue en matin présentable.
Ni bien, ni mal,...
J'ouvre en deux la baguette jaune pâle à la mie dense, et tartine le tout d'une épaisse couche de confiture de fraise, trop sucrée.
Une étrange confusion, comme un profond embarras, imprégne mon esprit. Quelque chose d'indistinct, d'obscur presque, occasionne ce trouble et provoque chez moi, un sentiment de gêne proche de la honte. Peut-être était-ce dû, à un départ précipité,... qui produisait les effets d'un : "Jet-lag" improbable ?
Je repensai au profond abattement ressenti sur ce parking, la veille, en sortant de la cafétéria de l'Inter.
L'air était frais et printanier. J'avais pris un café, en attendant l'heure du rendez-vous fixé pour mon co-voiturage. Mon sac en bandoulière et mes cheveux gris trop longs pour mon âge, me donnaient sans doute l'allure, de quelque vagabond.
Je me vis un instant, pauvre hère, sans destinée et instable, au milieu de ce parking impersonnel : condamné à l'errance éternelle, d'une âme égarée.
Une pénétrante détresse s'empara de moi, faisant de mon être une chose pantelante et misérable. Mes pas se firent pesants, tandis que je me dirigeai vers le lieu convenu.
Je m'assis sur le banc métallique de l'arrêt de bus, juste à côté de l'énorme stade désert.
On ne jouait pas de match aujourd'hui.
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