(DIS PUTE) plutôt 2 fois qu'1

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Je transperce Viviana de mon regard le plus glacial, attendant qu'elle nie les accusations proférées contre elle. Mais rien ne sort de sa bouche qui reste obstinément close. L'ambiance à table n'a rien de chaleureux, il frôle quasiment celui du petite ère glacière. Personnes de l'assemblée ne semblent vouloir ouvrir la bouche de peur que je balance d'autres vérités insurmontables.

Or, je ne peux rester sur ce silence, car le dégoût qu'ils m'inspirent tous est bien trop grand pour que je laisse à ces vautours la moindre échappatoire. Ils m'ont condamné pendant six ans sans possibilités de me défendre. Présentement, il est hors de question qu'ils s'en tirent à si bon compte, et avec de simples reproches.

De fait, je les observe tour à tour avant de balancer avec hargne le laïus qui me brûle les lèvres depuis si longtemps.

- Vous me dégoûtez tous autant que vous êtes. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, tous de fieffer hypocrites. Je ne sais même pas pourquoi je m'en étonne encore. La vérité, est-elle si dérangeante qu'aucun de vous n'est capable d'y faire face ?

Aucun d'entre eux, n'a les couilles de me répondre, ils restent sans réaction. Je me mets à ricaner, tellement la colère me brûle les tripes. Et je reprends mon monologue encore plus furieuse et déçue qu'auparavant.

- Vous étiez tous si prompt à me condamner et aujourd'hui rien. Pas un mot ! Alors quoi ? On va faire semblant. Et toi Viviana, pas d'arguments pour ta défense ? Ils m'ont tous pratiquement accusé d'être une meurtrière sans supposer une seule seconde que tu ne pouvais être qu'une sale pute. C'est un sacré choc pour eux de savoir que tu es celle qui a assassiné ton propre enfant.

Ma cousine devient aussi blanche que de la craie, mais ne dit toujours rien. Ce qui déchaîne ma rage.

- Sont-ils seulement au courant que tu as fait passer cet enfant pour celui de mon ex-fiancé ?

Plusieurs exclamations surprises déchaînent l'assemblée, mais je me moque d'étaler notre linge sale ainsi. De toute façon ne dit-on pas que le mieux est de laver sa crasse en famille ? Je veux me disputer, je veux crier, il y a d'ailleurs bien longtemps que j'aurais dû de la faire. Alors, je me lève de table et déverse ma rancœur.

- Tu étais donc si jalouse de moi et égoïste que ça. De qui était cet enfant Viviana ?

J'ai beau m'énerver, ma cousine est toujours muette et ne se décide pas à parler. Mais je constate quand même que son humeur a changé. Si au début elle a été prise de court par mon attaque maintenant elle est en colère. Il suffit certainement que je la pousse un peu plus pour obtenir ce que je veux d'elle. Déterminée, c'est ce que je fais en appuyant là où ça fait mal.

- Si je comprends bien, tu agis comme une traînée en laissant n'importe quel type t'avoir ! C'est ça. Comme je le pensais, c'est la goutte de trop. Elle se lève furieuse et déverse son fiel.

- La ferme ! Tu dis que je suis égoïste et je le suis fatalement. Mais putain Aélys, il y en a eu sans cesse que pour toi. Tu ne t'en rendais sans doute pas compte, mais avant cette histoire aux yeux de tous, tu étais la fille, la nièce, la cousine et la petite fille parfaite. Même mon meilleur ami était amoureux de toi. Tu as nié à tout le monde ta relation avec Arnaud et personne ne t'en a voulu. Tu annonçais tes fiançailles heureuses tandis que moi, je me retrouvais seule et enceinte. Toi et ton arrogance vous m'avez dépossédé de tout.

Je secoue la tête de dédain.

- Et ça te donnait le droit de gâcher ma vie ?

Tout le monde semble suspendu à nos lèvres exigeant une réponse de Viviana qui ne vient pas. Personnellement, je suis beaucoup trop sur les nerfs pour patienter. J'en ai assez entendu pour aujourd'hui, alors sans attendre, je déserte la maison en claquant la porte. J'ai besoin de prendre l'air afin d'évacuer le courroux que j'éprouve et qui me ronge jusqu'à l'os. Je rends grâce à Dieu d'avoir opté pour des espadrilles, car celles-ci vont me permettre d'aller faire un tour dans les environs sans avoir mal aux pieds.

Comme par le passé, je suis l'ombre des pins afin d'éviter les rayons brûlants du soleil. Bien que mon cœur soit agité, je suis très réceptive au paysage qui m'entoure. Le vent caressant s'engouffre pour faire gonfler mon vêtement de lin et le chant des cigales vient me rappeler mes après-midi d'insouciance. Au lieu de me sentir bouleverser par la situation, je suis presque qu'heureuse de retrouver certaines sensations du passé.

Le chemin déboule sur une oliveraie qui fait remonter de nombreux souvenirs à la surface.

SIX ANS PLUTÔT

Je transpire un peu, mais je continue de courir déterminer à lui échapper. Arnaud et moi jouons réellement comme des enfants, mais c'est tellement excitant que je pourrais faire ça toute ma vie. Alors que je pense pouvoir ne pas me faire prendre, il finit par m'attraper par la taille.

- Je te tiens ma chérie.

J'essaye de partir, mais plus moyen de fuir puisque mon homme me retient et m'embrasse à pleine bouche. Je suis alors complètement engourdie, c'est bête, mais quand il fait ça, j'ai la chair de poule. Mon corps et mon cœur s'embrasent d'un feu qu'il m'est illusoire de maîtriser. Alors, je me laisse atterrir dans ses bras avec l'espoir fou que cela ne s'arrêtera jamais. Il tente de s'arrêter, mais je me colle un peu plus à lui et dévore sa bouche jusqu'à être entièrement à bout de souffle. D'un sourire, je l'accuse, bien que je sois celle qui en profite.

- Tu triches.

Il éclate de rire, secoue la tête et parle d'une voix éraillée par le désir.

- Non mon cœur. J'ai peut-être commencé, mais je peux t'assurer que si je veux te faire l'amour dans cette oliveraie, c'est uniquement de ta faute. Je lui administre une petite tape sur le bras et le questionne.

- Comment tout ça pourrait être de ma faute ? Je n'ai rien fait. Il me recule jusqu'à m'appuyer contre un olivier, me colle à lui et retrousse ma robe jusqu'à la taille.

- Je t'assure que si je suis comme ça chérie, c'est parce que ton baiser m'a complètement allumé.

Il ne me laisse pas parler et m'embrasse à nouveau. Alors qu'une de ses mains me rapproche de lui au maximum, l'autre glisse sur ma culotte de dentelle. Sa langue me goûte avec tellement d'avidité que j'en perds la tête. Nous sommes si proches, que je peux sentir son érection qui dure comme de l'acier tressaute contre ma cuisse.

Je frémis d'anticipation perdue dans les multiples sensations qu'il me procure, quant au travers de mon brouillard sexuel, j'entends de voix qui se rapproche. Surprise, je repousse Arnaud, le prend par la main et l'emmène dans la direction opposée afin de nous éloigner d'éventuel voyeur. Après quelques instants, caché derrière une cabane à outils, je soupire de soulagement jusqu'à ce que je lève les yeux sur mon amant.

Il a l'air furieux.

-Quand vas-tu leur dire pour nous deux ? Bordel Aélys, j'en ai marre de me cacher !

Énervé, il passe sa main dans ses cheveux et me crache à la figure.

-Tu as honte de moi. 

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