( LA BOUR RIDE ) certainement

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Je refuse de descendre au niveau de Viviana et ne prends même pas la peine de la regarder. Inutile de discuter avec quelqu'un qui depuis toutes ses années croit tellement en ses propres mensonges, qu'il n'y a plus moyen pour elle d'y voir clair. J'aurais pu me lever pour lui fracasser la gueule sans problème, mais ce n'est pas l'idée du siècle.

Premièrement, parce que ma cousine bien-aimée serait de nouveau passée pour la victime, tandis que moi j'aurais été juste la méchante de l'histoire. Et deuxièmement, parce que j'espérais que tout le monde se rendre compte de qui elle était réellement. Or, pour aboutir à un tel résultat, j'entretenais une pensée bien plus perfide dans mon esprit dérangé.

Une blague si sinistre et sournoise qu'elle allait certainement déclencher un cataclysme familial que j'assumerais parfaitement. Par conséquent, au lieu de m'adresser à Viviana, je préfère calmement emprunter un chemin de traverse en interpellant Diana sur le comportement de sa progéniture. Afin qu'elle puisse dire à Cruella d'enfer de la fermer.

Je la cherche des yeux et m'adresse à elle de manière peu courtoise en espérant sincèrement qu'elle sera suffisamment adulte pour apaiser les choses. Bien que mon côté déloyal désire secrètement qu'elle attise les flammes, attisant de fait le venin fielleux qui me torture l'âme. Au risque de passer pour une hystérique autant entraîner ces deux diablesses avec moi.

Même si je n'attends plus rien d'elles, je veux qu'elles souffrent également comme j'ai dû souffrir de leur abandon. Comme je me suis traîné à genoux pour le pardon d'une mère qui n'est pas la mienne. Comme j'ai pleuré et supplié pour une absolution que je n'ai jamais obtenue.

Mon cœur fracturé n'a juste pas de place pour le pardon, car ils m'ont trompé presque toute ma vie. Ils ont menti sans aucun remords jusqu'à briser les dernières parcelles d'innocences qui me restaient. Faisant de moi une pièce vide, un friand creux, une personne indigne d'être aimé.

- Tu devrais museler ta fille Diana, car je ne suis pas certaine qu'elle soit prête à assumer les conséquences de ces paroles.

Celle qui fut ma mère ne semble pas saisir l'allusion, tombe directement dans le piège et me répond froidement.

- Je ne vois vraiment pas pourquoi je devrais faire taire, Viviana, Aélys. En définitive, ta sœur à raison, ton retour n'amène que désolation et tristesse dans cette maison. Papa pensait sans doute nous réconcilier en t'invitant, mais le fâcheux incident que tu as provoqué six ans plus tôt ne fait pas de toi quelqu'un de bienvenu ici. Pour le bien de tous, tu devrais repartir d'où tu viens.

Quelques heures, plus tôt, ces paroles m'auraient sans doute blessé parce qu'à ce moment, elle était encore ma mère. Mais depuis la lettre de Papi Lou, je n'ai que faire de Diana. Et grâce à ces mots, elle vient de signer sa perte.

Si elle avait éprouvé une once de compassion et de gentillesse à mon égard, j'aurais pu me souvenir qu'elle m'avait élevé. Or, cette femme vient de me rejeter une fois encore croyant au mensonge de Viviana. Elle va donc connaître malgré elle le goût de l'amertume, en fait ils vont tous le connaître, car le jour est venu de rendre à chacun selon ses œuvres.

Dans la pièce, la tension est à son comble. Ils se dévisagent les uns les autres espérant certainement me voir fuir, sauf qu'il n'en est pas question. En tout cas pas cette fois. Au lieu d'être en pleure comme tout le monde s'y attend, je me mets à rire. Au début, mon rire est discret puis je laisse exploser une franche hilarité avant de larguer ma petite bombe.

- Tu n'es pas ma mère Diana, je n'ai aucun conseil à recevoir de toi. Ce sont plutôt tes petits secrets crapuleux qui plongent cette famille dans la tristesse et dans la désolation. Prendre soin de moi jour après jour a dû être pour toi un calvaire. Élever la petite fille du grand amour de Papi Lou à l'unique fin que personne ne découvre que vous aviez une demi-sœur devait te remplir de haine. D'autant plus qu'à l'époque ton propre mariage battait de l'aile hein Diana ?

À peine, je lâche ses mots que l'indignation s'élève dans la pièce. Mais je ne lâche pas celle qui m'a élevé des yeux.

- Dit leur que je mens, Diana. Comme j'ai, sois disant menti effrontément pour l'accident d'il y a six ans. Alors, tu ne vas pas te défendre ? Pourquoi tu ne leur racontes rien ?

Ma chère tante est toute blanche, et le reste de la famille la dévisage sévèrement comme s'ils ne la connaissaient pas. Puis je me tourne vers Viviana prête à la mettre face à ses mensonges quand mon oncle Claude me coupe la parole. En rage, il hausse la voix sur sa femme, chose que je le vois faire pour la première fois.

- Diana dit moi que ce que vient de dire Aélys est un mensonge. Tu m'as juré que tu étais enceinte !

Ma tante sursaute et se tourne vers son mari les yeux remplis de larmes.

- Claude ce n'est pas ce que tu crois. Laisse-moi t'expliquer.

Mon oncle ne semble pas pouvoir supporter les supplications de ma tante, il décale sa chaise et s'en va. Désespérée, celle-ci le suit.

Après leur brusque départ, la salle à manger devient un véritable brouhaha, chacun y va de son commentaire. Je sais que si Papi Lou me voit, il n'est sans doute pas ravi de mon attitude. Mais j'en avais tellement marre de l'hypocrisie de Diana que n'importe quel moyen aurait été bon pour lui clouer le bec.

Léo me prend la main et la serre d'encouragement. Quand instant inattendu Viviane repasse vivement à l'attaque.

- Tu es contente de toi espèce de mytho. Tu es capable de raconter n'importe quoi pour attirer l'attention sur toi.

Ma chère cousine à la rage, mais je ne vais certainement pas la laisser insinué que je mens.

-Si je mens, tu le fais bien mieux que moi, Viviana. Parce qu'il y a six ans celle qui a tourné le volant de cette voiture alors que je conduisais prudemment, c'était toi.

Un cri de surprise parcours l'assistance.

SIX ANS PLUS TÔT

- Tu ne peux pas te réconcilier avec lui Aélys.

Je contemple ma sœur sans la comprendre.

- Pourquoi ne pourrais-je pas me réconcilier avec lui ?

- Il te trompe sciemment Aélys. Tu ne peux pardonner à quelqu'un qui te trompe de la sorte enfin !

Obstinée, je secoue désespérément la tête.

- Il m'a juré qu'il ne l'avait pas fait, que les lettres anonymes étaient fausses.

Ma sœur éclate de rire.

- Et tu l'as cru ? Bon Dieu Aélys ouvre les yeux, je suis enceinte de lui.

À peine ma sœur lâche t'elle cette information que je freine la voiture et l'observe nerveusement.

- Qu'est-ce que tu racontes, Viviana ?

J'ai crié tellement fort qu'on a sûrement pu m'entendre à plus d'un kilomètre.

- Il ne t'aime pas, il ne t'aimera jamais comme moi Aélys soit réaliste.

Perdue, je n'y crois pas Arnaud n'a pas pu me faire ça.

- Tu mens. Nous irons le voir pour tirer les choses au clair.

Au moment où je poursuis la route, Viviana tire le volant vers elle. Je réalise trop tard la perte de contrôle avant que la voiture n'achève sa course dans un poteau électrique.

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