Chapitre 3 - “Journaliste. Ecrivain qui tente de trouver sa voie dans la vérité, et qui la disperse dans une tempête de mots.”

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Loin d’imaginer ce qu’il se tramait à des kilomètres derrière lui, Knut Hansen monta l'escalier de la grange sur la pointe des pieds. Le bois grinça sous son mètre soixante-dix.

— Knut c’est toi ?

La discrétion n’avait jamais été son fort.

Le blondinet poussa la porte et pénétra dans la chambre faiblement éclairée. Il s’écroula sur le lit.

“OUF” souffla-t-il. Il venait d’échapper de peu à un énième sermon. Hormis Magnus et Mademoiselle Kat, leur British shorthair bleu, aucun signe de vie n’émanait de la grange. Nichés à la lisière de la forêt, les Hansen avaient été subjugués par le charme pittoresque de la demeure. Olga Hansen aimait conter à qui voulait l’entendre qu’elle avait eu un véritable “coup de coeur” pour ce “repère de bûcherons”. Obnubilée par son apparence, elle n’était que peu appréciée des habitants. Tout comme Jack, son terrible mari. Son attirance pour les jeunes femmes de la région, son penchant pour le Whisky et sa flemmardise légendaire n’amusaient personne.

— Salut, lança-t-il sans quitter le plafond des yeux.

— Alors cette virée nocturne ? lui demanda Magnus.

Magnus, aîné de la fratrie Hansen, étudiait les lettres à la Sorbonne. Mais le tumulte parisien ne l’amusait point. Il préférait de loin le calme de Bitterburg. Alors comme chaque week-end, Magnus retrouvait le cocon familial, s’installait devant sa Olivetti ICO 1932, sa bonne vieille machine à écrire, et ne quittait plus sa chambre.

Knut haussa les épaules. Ses ongles, partiellement rongés, griffèrent la lampe à lave.

— Toujours sur ton fichu roman ? lui demanda-t-il, balayant ses cheveux mi-longs d’un revers de la main.

Magnus ne broncha pas. Knut ne s’en soucia guère, ses yeux noirs se contentant de jongler entre le plafond et les bulles de cire orangée.

Les crissements des pneus de la Renault R30 l’extirpèrent de sa rêverie. Olga poussa la porte à toute volée, à peine consciente de sa force. Elle retira ses escarpins Line Setter, jeta son imperméable sur le fauteuil Chesterfield et fit couler l’eau. Le robinet cracha.

— Jack. La tuyauterie fait encore des siennes ! brailla-t-elle

Elle se hissa sur le plan de travail en chêne, son verre à la main puis fredonna Like A Virgin, étourdie par cette délicieuse soirée. Nul doute, les Koenig savaient recevoir. Mettre les petits plats dans les grands était leur spécialité. De la blanquette de veau à la vaisselle, tout était pensé sur mesure.

Une vraie marquise !

Elle s’estimait heureuse de fréquenter un couple aussi accompli. C’était chose rare dans le voisinage !

Olga descendit de son perchoir, chancelante. Le vin lui tournait la tête. Elle ouvrit le robinet. Ce dernier éclaboussa sa robe à rayures Jean Gabriel.

— Jack ! La robinetterie va avoir ma peau ! hurla-t-elle.

Que fichait-il ?

Elle tira le rideau de l’étroite cuisine. Son époux n’avait pas quitté le véhicule, ses longues mains agrippant fermement le volant.

Par tous les saints, que se passait-il ici ?

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