Opération Maison Blanche (17)

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Déterminé, il dégaina son smartphone. Sur le site de la présidence américaine un message fraichement posté disait que Donald Moumoute se dirigeait vers la salle des tweets. En le lisant, le premier des Français ne put s’empêcher de lâcher un soupir d’admiration. Tout de même, ils étaient forts ces Américains. Leur maîtrise du net et de la com’ avait atteint un tel niveau qu’ils pouvaient publier toutes les cinq minutes une info sur ce qu’allait faire leur grand manitou. Pas à dire, la France avait encore pas mal de boulot pour rattraper son retard par rapport aux États-Unis. Conviction qui s’affermit en lui lorsqu’il pénétra dans la salle des goodies.

De forme rectangulaire, cette pièce ressemblait à une galerie marchande. Plusieurs vitrines s’alignaient exposant des objets en rapport avec la présidence actuelle. Ici des Donald Moumoute en peluche, là des mugs avec sa signature pressée (le terme de rature l’aurait mieux définie), plus loin des boutons rouges de différentes tailles accompagnés de la fameuse sentence : « In god we trust », etc.

- Ils ont tout compris, s’émerveilla Manuel Trèbon en commandant trois-quatre articles sur internet pour s’en inspirer (un coloriage de la Maison blanche, une perruque présidentielle, le modèle réduit d’Air Force One, un puzzle de trois mille pièces d’une réunion dans le bureau Ovale).

Tout content de ses achats et de l’exploitation qu’il pourrait en faire à son retour en France, il traversa en quatrième vitesse la pièce qui retraçait l’histoire du bâtiment et présentait ses différents locataires puis encore plus vite la fameuse salle des porcelaines garnie de pièces d’une beauté exceptionnelle.

D’après son GPS, la tweet room était la deuxième porte à droite du couloir dans lequel il venait de déboucher. Le pas conquérant et le sourire glorieux, il se dirigea vers elle puis... attendit. Il lui fallut un certain temps pour réaliser que son portier, Christophe Castagnette n’était pas là. Puis encore un autre pour se souvenir de la façon dont une porte s’ouvrait.

Alors qu’il approchait une main tremblante de la poignée, celle-ci s’abaissa brusquement. Donald Moumoute apparut et ses yeux s’écarquillèrent à la vue de Manuel Trèbon.

Le réflexe du meilleur des jeunes Français l’empêcha de subir le même sort que ses ministres. Il serra la main du président américain et ce dernier le remit instantanément : le blanc-bec français qui s’était permis de lui broyer les doigts devant les caméras.

- Qu’est-ce que tu veux ? lui lança-t-il agressivement.

- Te proposer un deal, dit Manuel Trèbon en accentuant son étreinte.

- OK, je t’écoute, fit l’autre en réussissant à dégager sa main.

- Si tu acceptes que la France se joigne à ton pays pour combattre le Turkménistan du nord, expliqua le président français. Je t’accorde une revanche.

- Une revanche, grimaça l’américain qui ne comprenait pas.

Alors Manuel Trèbon tendit sa main et la remua exagérément.

- Une nouvelle manche, précisa-t-il sur le ton d’un commentateur sportif. Avec plus de télés, sur le terrain de ton choix.

Les yeux de Donald Moumoute s’allumèrent.

- OK mais vous lâcherez votre bombe après la nôtre et elle devra être de petite taille.

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