CONFIDENCES

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London. Kensington.

Les doutes, toujours ces doutes qui l'assaillent. Cette tendance qu'elle a de se détruire. Et cette incapacité à se lier sérieusement avec les gens, à construire une relation saine avec une personne. Tout ceci ébranle sérieusement sa confiance en elle... et ces voix...

— Je deviens dingue, les choses autour de moi me semblent irrationnelles, y'a des trucs bizarres qui se passent, je déraille, je ne sais plus trop...

Un long silence s’installe dans la pièce, le psy la regarde comme pour lui dire « finissez ».

— J'entends des voix.

— Je le sais ça, mais vous n'êtes pas folle.

Mortensen le regarde, d’un air dubitatif.

Un psy qui veut pas m'enfermer ?! Ça veut dire quoi ça ?!

— Vous reconnaissez avoir un problème, vous avez conscience que ça ne va pas... Mais vous tournez en rond.

L’ex-flic prend soudainement confiance :

— Il y a quelques semaines, j'ai mené une enquête dans une maison étrange... quand on y rentre on se sent oppressé, comme si quelqu’un vous voulait du mal… pas votre mort, pire. Je ne sais pas quoi… impossible à définir… le bâtiment est vide, pourtant... J’y entendait des chuchotements, parfois… pas les voix dans ma tête, ça provenait des murs… ou... en fait, j'avais l'impression qu'il y avait l'enfer sous le plancher. Je ne suis pas croyante, mais dans mon métier, j'avoue que des fois je suis tentée de... croire... en tout. Enfin, je n'ai pas le choix... Je n'ai pas envie qu'on me prenne pour une mystificatrice ! Mais mon boulot c'est le bizarre... Et je le résous. Enfin quand je peux... En ce moment il n'y a rien de particulièrement étrange, juste ce tueur en série qui me castre le citron ! Et cette baraque…

— Vous avez quitter la police après votre accident. Vous m’avez dit ne vous souvenir de rien, des événements qui s’étaient produits alors.

— Je me suis réveillée à l’hôpital, puis j’ai ouvert mon agence. Le reste est flou. Les causes me sont inconnue, jusqu’à présent. J’ai beau chercher, c’est le néant.

— Vos hallucinations auditives peuvent provenir d’un effort de votre cerveau pour restaurer votre mémoire...

J'ai l'impression de vivre ce que je rêve et de rêver ce que je vis.

Sortant de chez le psy, Law se sent vidée. Elle traverse le corridor noyé dans la pénombre. Brusquement, es oreilles se mettent à bourdonner.

Non, pas ces voix, encore !

Des pas nets, résonnent dans la tête de l'ex-inspectrice. Comme en plein songe, elle voit quelqu’un marcher le long d’un couloir blanc. Soudain, Mortensen discerne des gémissements, des respirations saccadés, presque inaudibles, assourdi par le brouillard dans son esprit. Le son monte en crescendo. Les pas résonnent. Petit à petit, un sourd battement de cœur s'ajoute aux bruits. Les coups de talons, en fond, comme un écho lointain, se mêlent au rythme cardiaque. Se confondent. S’embrouillent. Lui tournent la tête. Les claquements s’éloignent, se mettent en phase avec les battements de cœur soudainement étouffés par un bourdonnement. Comme lors d'une strangulation. Law tente de s'agripper au mur. Elle s'affale sur le sol. La vision de cet enfant de treize ans, se faisant violenter par trois hommes en uniforme, lui fait perdre la tête. Elle sort son arme, puis tire une rafale sur ces infâmes individus. La lumière devient blanche, éblouissante, le fond sonore disparaît, soudain. Le silence envahit les lieux.

L’ex-flic gît inanimée sur le sol du couloir de l'étrange maison du psychologue.

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