PSYCHANALYSE

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Law hésite longuement. Prend une inspiration. Chaque fois qu’elle tente de commencer une phrase, rien ne sort. Il lui sourit, rassurant. Elle fixe son regard sur le vernis parfait de ce bureau noir, plongeant son esprit dans le reflet lumineux de la baie vitrée que lui renvoie l'objet. Law a soudain l’impression d’observer les rayons du soleil jouer avec la surface d’une eau sombre.

— Quelle étrange vision. Ce contraste donne l’impression d’être sur Vénus, dit Law tout haut alors qu’elle croyait le penser.

— Pourquoi Vénus ? demande le psy, impassible.

— Je ne sais pas, ça m’est venu comme ça. Je n’ai jamais été sur Vénus… Comment le pourrais-je savoir, d’ailleurs… Vénus, n’est même pas une planète accueillante. Mais on a quand même envie d’y aller. Elle fascine, poursuit la jeune femme, comme si elle était en transe.

— Intéressant. Comme votre profession…

— Pardon ? lui rétorque Mortensen, l’air interrogateur, soudainement tirée de ses rêveries.

Elle est à chier ma vie! Qui en voudrait ? Y'a rien de beau !

L'homme l’observe dans sa réflexion intérieure. Il sent qu’elle bouillonne, mais ne répond rien. Il attend qu’elle continue.

— Vous attendez de moi que j’explose, c’est ça ?! lui crie-t-elle, excédée par son stoïcisme.

Il lui sourit, tout en l’observant. Elle reprend son souffle, ferme les yeux et change de sujet :

— J’entends des voix. Les d'un autre monde.

Ça t’en bouche un coin mon salaud !

— Je sais.

— Ça y est je perds la boule.

— Ça c’est Vénus, annonce-t-il sur le ton d’un scientifique satisfait du résultat de son expérience, tout en gardant son timbre sérieuse et réservée.

— Vénus ?! demande Law ahurie par la réponse du psy.

Il est encore plus fumé que moi, ma parole !

— Les voix c’est intéressant, pas vraiment bon signe, mais intéressant.

L’enquêtrice fronce les sourcils. Il ne lui met pas la camisole de force. C’est, certes, rassurant. Ce qui l’est moins, c’est qu’il semble satisfait qu’elle soit folle. Parce qu’entendre des voix n’est pas du meilleur ton lorsqu’on est sain d’esprit.

— Vous-y êtes. Vous reconnaissez avoir un problème, rassurez-vous donc, vous n’êtes pas folle. Votre psychisme et votre organisme, par contre, vous signalent que quelque chose ne va pas. Mais ce n’est pas irréversible. Essayer de retrouver les origines de ce mal qui vous ronge. Depuis quand vous éprouvez tout ceci. La séance est terminée pour aujourd’hui, lui lance-t-il en regardant sa montre.

— Vous... OK, répond la jeune femme, sans insister.

L’ex-flic lui serre la main, avant de partir, mais en ouvrant la porte, elle s’arrête brusquement :

— Vous me rappelez vaguement quelqu’un que j’ai connu autrefois…

L’homme la regarde, l’air interloqué, attendant la suite de sa réflexion.

— Oui, une vieille affaire… Un homme solitaire, enfermé dans son petit monde, dans une forteresse étrange…

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