Chapitre 1

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Quand la neige tombait sur les grises banlieues de sa vie, Louis prenait un grand plaisir à observer les flocons qui recouvraient le sol. Ce n’était pas une grande maison, sans jardin, ses fenêtres donnaient sur la rue et n’offraient pour toute vue que les façades mornes des maisons d’en face.

Mais, dès lors qu’il neigeait, la ville prenait une autre ambiance, les bruits s’atténuaient, les voitures roulaient lentement, les passants marchaient avec précaution, il ne fallait pas glisser et chuter.

Louis se réjouissait du manteau dont se couvrait la cité, il annonçait une journée blanche, aux odeurs fraîches, à la lumière crue, une journée durant laquelle tout serait beau ou un peu moins moche.

— Louis, je pars au travail ! Je t’ai préparé des sandwichs pour ce midi. À ce soir, mon cœur.

C’était Maman. Durant les vacances, elle n’avait pas les moyens de payer le centre ou une garde pour son fils, mais Louis se débrouille très bien tout seul, sans faire de bêtise ou provoquer d’accident.

— J’ai prévenu madame Guillemin, poursuivit-elle en entrant dans le petit salon d’où Louis observait le monde. En cas de problème, tu peux sonner à sa porte.

— J’aime pas aller chez elle…

— Alors, évite les problèmes.

— Oui, heu.

— Et n’oublie pas d’écrire ta lettre au Père Noël. Il reste peu de temps pour la poster. Bisous, mon grand.

— Bisous, maman.

La porte d’entrée claqua. Louis lança un coucou à sa mère lorsqu’elle passa devant la fenêtre, elle lui répondit par un sourire, puis s’emmitoufla derrière son cache-col avant de se mettre en marche vers son arrêt d’autobus.

Louis attendit de ne plus la voir et se remit à regarder la neige tomber. Lorsque les flocons se firent rares, une idée lui vint à l’esprit. Avec ce nouvel objectif en tête, il monta dans sa chambre et s’habilla. Tout en enfilant ses vêtements, il cherchait ce qui pourrait lui être utile pour la réalisation de son plan.

Après avoir épuisé les ressources de sa chambre, il hésita à fouiller celle de sa mère, mais changea d’avis au moment même où il tournait la poignée de sa porte. Il regarda vers le plafond, puis se rendit à l’échelle de meunier qui le conduirait dans le grenier, nul doute qu’il y trouverait tout le nécessaire.

Une fois le bazar rassemblé dans un petit sac en plastique, il descendit dans l’entrée et pris ses bottes d’hiver. En les chaussant, il se souvint qu’il avait oublié de passer les trois paires de chaussettes. Sans cela, les après-ski, hérités de son cousin, avaient la fâcheuse tendance à s’échapper à chaque enjambée, en plus, toutes ces couches le protégeaient du froid. Il remonta dans sa chambre, prit les vêtements nécessaires et redescendit prudemment, pour éviter de glisser sur le bois lustré de l’escalier.

Enfin chaussé et engoncé dans un anorak trop grand, il était prêt à affronter la neige et à mettre son plan en action.

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