Chapitre 19

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Elle s'étonna même de l'avoir dit à voit haute, et à un étranger rencontrer tout récemment qui plus est. Sans pouvoir ce l'expliquer, elle ressentait le besoin de tout lui dire et ensuite de fuir très loin de lui. Fuir très loin d'ici. Il la regarda étonné. Et sans s'en rendre compte elle poursuivit :

- "Tu m'as demandé pourquoi je te gardais en vie. Eh bien j'ai besoin de toi, pour libérer mon peuple de l'oppression et la tyranie qui s'est installée ici. Notre Reine est un pantin, une marionette au main du Premier Ministre, et je veux le tuer" elle déglutit péniblement et fit front au sorcier "Les tuer tous." poursuiva t-elle. "Tu parles du Voile, d'un monde magique ou la magie est plus puissante, plus présente, un monde merveilleux. Moi je n'y vois qu'un monde de bavures, de viols, de tortures, de pauvreté et une prison. Nous sommes en cage. Dans l'arène, je n'avais qu'un seul objectif, les tuer tous. Je suis devenu un monstre a cause d'eux et je compte bien leur rendre la pareil. Et pour ça, il faut aller à la cité royale, c'est surement là bas aussi que tu dois te rendre, le coeur du Voile, lui dit-elle déterminée. Qu'en dis tu ?

Il l'observa longuement, le regard adoucit. Il semblait très curieux et intéressé par ce que venait de lui avouer Elenwë. Voir ces nouvelles expressions sur son visage déclencha une onde de chaleur qui se répendit depuis son ventre. Ce maudit sorcier lui fait des effets les plus indésirables possibles et la jeune elfe n'avait pas besoin de ça.

- Je déteste déjà cette idée mais je suis partant, lui répondit-il, un sourir malveillant.

Un sourire voilà qu'il se mettait à sourire, pensa t-elle.

La clarrière était calme et les oiseaux chantaient en harmonie. Une harmonie qui rendait encore plus laid cet endroit selon Elenwë. Tout n'était qu'illusion, tout était faux et tout cela n'allait pas durer. Elle se redressa et fixa une nuée de fée certainement en quête de nourriture.

- "Comment allons nous nous y prendre ?"demande t-il.

- "Sachant que nous venons de détruire une arène clandestine et de faire perdre un somme colosale aux paris nous allons avoir les différents gangs à nos trousses. C'est une certitude."Cette nouvelle ne semblait pas enjouer le sorcier. " Nous ne pouvons donc n'y prendre les routes, ni les sentiers en plein jour. La nuit serait notre seule chance de pouvoir arriver à bon port", conclua t-elle. " D'autant plus que tu es un humain".

- Qu'est que cela change ? lui demande t-il.

- Tu es reconnaissable au premier coup d'oeil. Personne ici ne se tient comme tu te tiens, ne parle comme tu parles, et surtout, personne n'a de baguette magique.

Il s'assombrit et serra davantage ses mains jointes. Cette indifirence mélée à une colère qui grondait et émanait de lui, le rendait si beau que les oiseaux s'étaient tû un instant. ELenwë se fit violence pour ne pas le contempler et regretta amèrement de l'avoir sauver. Oh Grand Eru, pria Elenwë, faites qu'il ne remarque pas l'effet qu'il me fait.

- Et surtout tu n'as pas les oreilles pointues, dit-elle en touchant ses propres oreilles.

- Si tu sais si bien tuer et éviscérer un homme à terre, tu serais sans doute capable de piquer des vêtements et une cape au passage dans un village ?

- Evidemment, se rembrunit-elle, sa blague ayant fait mouche.

- Restons ici ce soir, nous partirons demain, tu ne sembles pas en état de continuer.

Elle le dévisagea sans se soucier de ce qu'il pensait.

- Pardon ? lui demanda t-elle.

- Tu trembles comme une feuille, l'adrenaline surement, dédaigna t-il. Et tu n'as pris aucune potion de soin. Tu m'as tout donné poursuivit-il après quelques instants.

Il la regardait avec pitié, non pas la même pitié et le mépris qu'il lui lançait sans arrêt au début de leur rencontre. Ceux-ci avaient disparue depuis l'épisode de l'arène. A cet instant précis, sa pitié n'était plus froide, il semblait réellement s'inquiéter pour elle. Elenwë se détourna et se leva précipitament. Elle ne supportait vraiment pas cet humain et ces humeurs.

- Entendu, mais je vais nous chercher à manger avant, ça me calmera, répondit-elle.

Mensonge, pensa t-elle. Elle s'en alla en courrant le plus vite possible et le plus loin de lui. Elle avait beau vouloir ne plus y penser, son esprit revenait sans cesse à lui. Lorsqu'elle arriva près d'une ruisseau elle observa son reflet et se demanda si le Grand eru ne l'avait pas maudite elle aussi. Elle serra les poings si fort qu'elle ne pu réprimer des larmes de colère. "Contre qui est dirigé ta colère " lui murmura une voix en elle, étouffée et lointaine. "Contre moi même" admit la jeune elfe à demi mot devant son reflet. "Pourquoi ?"

Elle ne savait pas. La colère grondait en elle, elle enflait de plus en plus et Elenwë pensait exploser à certains instant. Mais la tempête se calmait aussi vite qu'elle était venue. Elle s'observa longuement dans le alme du cours d'eau. Pendant longtemps elle n'avait pas su à quoi elle ressemblait. Elle savait que ses cheveux était brun comme la terre retournée et qu'elle était grande. La vanité n'avait pas sa place là d'où elle venait, elle ne s'était donc jamais souciée de son apparence. Dorénavant c'était comme si une grande partie d'ilmaturité refesait surface et la tirallait de part en part. Lorsqu'elle s'était apperçue pour la première fois elle avait été étonnée par l'image qu'elle renvoyait, elle semblait perpétuellement triste, fatiguée et pire, elle s'était fait pitier à elle même. Elle s'était promis de ne plus jamais se voir et s'était concentrée sur autre chose. Mais c'était il y a quelques années, et depuis, ELenwë constata qu'elle avait encore changé. Ses yeux étaient encore plus cernées, tout son visage semblait avoir vieilli et était marquée de petites ridules et cicatrices. Sa peau était sèche et ses lèvres gercées. La nausée lui monta d'un coup. Elenwë se rendit compte qu'elle avait l'allure d'une mandiante ou pire d'une prostituée s'offrant pour quelques pièces au premier venu.

Elle se releva lentement et observa le sous-bois devant elle. Elle réalisa quelque chose qui la contraria mais qui lui permis de se recentrer sur elle même. Jamais elle ne pourrait atteindre par son apparence qui que se soit. Le Grand Eru lui avait tracer un chemin qui ne pouvait être consacrer aux amourettes, à la beauté ou à la vanité. Il lui avait érigé un chemin bien particulier, celui de la liberté, et la jeune elfe comptait bien l'emprunter coûte que coûte. Elle était la fille de la peur et de la terreur, et elle comptait bien se déchaîner.

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