Chapitre 11

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L’odeur de la terre mouillée et de la poussière fût la première chose qui revient à l’esprit d’Elenwë. Elle reprit connaissance étendu sur le sol, sa tête était lourde et ses yeux lui semblaient avoir été enfoncés dans son crane. Elle bougea chacun de ses membres pour s’assurer que tout allait bien et qu’on ne l’avait pas mutilée comme c’était parfois le cas lorsque des elfes étaient faits prisonniers. Elle constata avec soulagement lorsqu’elle se redressa que rien ne lui manquait, mis à part qu’elle que raideur et surement des hématomes elle se portait comme un charme. Mais lorsqu’elle s’apperçu qu’elle se trouvait dans une cellule de fortune la panique la regagna rapidement. Ses souvenirs lui revinrent en un éclair. Elle parlait avec le sorcier suite à leur fuite du groupe de trafiquant de créatures magiques, et tout à coup tout était devenu noir.

  • Comment te sens-tu ?

Elle se retourna et trouva le jeune homme assis contre le mur du fond de leur cellule. Ses yeux verts pales étaient cernés de noir, il semblait accablé de fatigue mais il dégageait de lui une assurance qui rendait la scène étonnement majestueuse. Aucun mal ne semblait lui avoir été fait en dehors de ça, au moins l’un d’entre était sain et sauf. Il la fixait intensément, la mâchoire serrée, Elenwë se retient de détourner le regard et lui fit fasse. Elle se demanda qui avait bien pu le doter d’une telle beauté alors qu’il était aussi borné qu’une mule et tout aussi dangereux qu’un Magyar à Pointes. Les trafiquants l’avaient attaché au sol par des chaines enchantés. Impossible de les briser ni de les retirer sans y laisser la vie. C’était l’œuvre du petit elfe corpulent sans aucun doute. Elle regarda ses pieds, elle était aussi enchaînée mais aux deux pieds contrairement à lui.

  • Ca pourrait aller mieux si on n’avait pas atterri ici, lui répondit-elle.
  • Je ne te le fais pas dire.

Leur dispute revint également à l’esprit d’Elenwë. La tempête était passée, il n’était plus question de se disputer. Ils étaient dans une impasse. Il fallait trouver une solution, mais la jeune elfe n’avait pas le cœur à y réfléchir. Un fardeau tomba sur ces épaules, le poids de la culpabilité, de la bêtise et de la naïveté. Elle se sentit vide et se laissa glisser au sol à côté du sorcier. Leurs épaules se frôlèrent, mais il se décala immédiatement dans leur étroite cellule. Elle devait faire deux pas de longueur et de largueur. La morosité gagna Elenwë qui se sentit tout à coup démunie.

  • Ils ne t’ont rien faits ? lui demanda t-elle.
  • Non. Je les ais suivis.
  • Pourquoi ne pas avoir négocié avec eux pour t’en sortir ? Je croyais que tu avais une mission et qu’une elfe comme moi ne te serais d’aucune aide.
  • Ils t’ont lancé une fléchette pour t’endormir. C’est la façon la plus déloyale de gagner un combat.

Voilà pourquoi elle avait terriblement mal à l’omoplate. Les paroles du sorciers étaient sincères, du moins c’est ce qu’elle se convainc de croire et elle n’avait pas envie de le contredire.

  • Alors ils que vont-ils faire de nous ? Nous vendre ?
  • Nous tuer dans une arène pour des paris illégaux si j’ai bien compris.
  • Cette nouvelle termina d’enfoncer le morale d’Elenwë au plus bas.
  • Tu aurais pu partir. Quelqu’un t’aurais peut-être aidé.
  • Peu importe ce que j’aurais du faire, on est coincé ici.

La jeune elfe soupira. Se laisser abattre n’était pas dans son tempérament mais l’issue de leur survie était teintée de noir. Comment s’en sortir ?

Elle glissa un regard au jeune homme qui le lui rendit. Il avait el teint cireux et surement encore de la fièvre vu ses tempes humides.

  • Comment vont t’es blessures ?
  • Bien, elles guérissent.
  • Comment t’appelles –tu ?

La question lui avait échappé. Elle s’était promis de rien demandé sur le sorcier, de l’ignorer et de l’utiliser el plus possible. Mais la curiosité l’avait emporté, et traversé les barrières qu’elles s’étaient érigée pour se protéger. Moins on en savait sur les autres, mieux on se portait et moins on s’attachait. Aucune déception possible et aucun sentiment lorsqu’il fallait passer un couteau sous la gorge pour faire taire la personne. La question dû le surprendre également, car il la dévisagea quelques instant. Visiblement il devait avoir al même règle et ne souhaitait pas lui répondre. Il était plus simple de quitter quelque chose dont ne savait rien. Elle se maudit d’avoir posée la question et scruta attentivement les barreaux de leur cellule.

  • Tom Jedusor, c’est mon nom, lui répondit-il après un long moment. Qu’en est-il de toi ?

Sa réponse et sa question al pris aussi de court. Mentir ne servirait surement à rien, puisqu’ils allaient surement mourir dans les heures à venir. Si elle devait faire ses adieux au Grand Eru et à cette terre sacrée, au moins elle aurait voulu que quelqu’un sache comment elle s’appelait.

  • Elenwëe Eressëa, lui répondit-elle.
  • Ils ont une signification ?
  • Erressëa signifie la solitaire. C’est un nom qui est donné au membre de mon peuple qui son orphelin.
  • Voilà un point que nous avons en commun.
  • Tu es orphelin aussi ?
  • Et solitaire. Ajouta t-il après quelques instants de silence. J’ai grandis dans un taudis ou les enfants beuglaient, je rêvais d’y mettre le feu à l’époque. Etrange n’est-ce-pas ? lui lança t-il un demi sourire aux lèvres.
  • On va dire que ça ne m’étonne pas en tout cas.

Il se mit à rire à cette réponse. Le cœur d’Elenwë se crispa une demi-seconde. Il était encore plus beau, plus sincère. Elle ne connaissait pas cet étranger, une part d’elle-même ne voulait pas le connaître, l’utiliser et le laisser périr. Mais une autre côté de son âme semblait attirée par le jeune homme. Une curiosité dévorante pour lui et pour son monde. Comment était-il ce fameux monde, peuplé d’humains et de sorciers ? Comment vivaient-ils ensemble ? Comment s’étaient-ils organisés ? Qui dirigeait ? Y avait-il comme dans les comtes pour enfant, des terres de sables brulants parcouru par des créatures magiques uniques au monde ? La mer, l’eau et le ciel à l’infinie ? Elenwë mourrait d’envie de savoir comment e monde était fait dehors. Derrière cette maudite cage dans laquelle son peuple, ses frères et ses sœurs se terraient depuis des centaines d’années par peur et par lâcheté. Cet homme représentait à lui seul tout ce qu’elle a toujours voulu être. Ou du moins, elle le pensait. Il représentait la liberté. Et pour rien au monde elle allait laisser sa seule et unique chance de pouvoir briser le voile. Cette pensée ragaillardie la jeune elfe.

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