Chapitre 1

4 minutes de lecture

Le monde des sorciers n’était pas un monde agréable à observer. Les odeurs s’y confondaient, le ciel y était gris et ces habitants trop concentrés sur eux même. Tout semblait triste et fade. Si seulement il pouvait voir le monde d’Idril, les couleurs et la beauté de ses horizons pourraient bien leur faire perdre pied même s’ils ne pourront jamais y venir. Non pas qu’aucun sorcier n’ait jamais voulu pénétrer son monde. Mais seuls les sorciers les plus guéris et les plus puissants pouvaient s’y aventurer, très souvent au prix de leur vie. Ils s'y perdaient, et n'avaient en retour rien à perdre à tenter de lever le voile sur la vérité qu'ils cherchaient tant.

Elle observa chaque passant et chaque coup de baguette. Quel drôle d’objet pour se servir de leur pouvoir, un réceptacle bien encombrant alors qu’il est possible de s’en passer, en tout cas pour les elfes.

Le ciel s’assombrissait dangereusement, une vague de fraîcheur frôla son visage. Sa Reine n’allait pas apprécier son retard, et l’on ne faisait pas attendre une Reine. Elle devait trouver au plus vite celui qu’elle cherchait. C’est à ce moment précis qu’elle remarqua l’arrivé d’un sorcier encore plus atypique que ces semblables. Il portait une longue cape brodée de perle blanche, des cheveux longs et cendrés retenu en arrière ainsi qu’un nez aquilin surmonté de lunette en forme de demi-lune. Tous les autres sorciers s’arrêtaient pour le saluer, certains avec respect d’autres, plus rare poursuivait leur chemin, le sorcier ne s’en offusquant pas le moins du monde.

Sortant de la Banque Gringotts, il se dirigeait vers le fond de cette étrange allée commerçant ou la seule entrée se trouvait devant le mur. Idril n’avait pas du tout peiné à le franchir et à s’introduire dans ce dédale de fumé, de bruit, de pancarte et de passants. Il lui suffisait d’user de son Feu pour que son pouvoir lui permette de n’être vu et entendu de personne, bien que la rue fût très calme. Préférant les voies aériennes elle grimpa le long sans difficulté, avec agilité, le long d’une gouttière jusqu’à ce que sa cible montre le bout de son nez. Elle pria le grand Eru pour ne pas se faire repérer et sauta de toit en toit, sans un bruit, légère comme le vent, se faufilant entre les conduits de cheminer.

Idril couru le long des toitures et remarqua du coin de l’œil que quelqu’un d’autre suivait le grand sorcier. Une capuche l’empêchait de voir son visage, mais il semblait tout aussi déterminé à rattraper le vieux sorcier. Elle n’avait pas passé toutes ces semaines à guetter la venu du sorcier se faire voler sa proie aussi facilement. Son oncle lui avait appris que la patiente était la meilleure arme que quiconque pouvait posséder. Elle permettait de tuer ou de gagner un combat beaucoup plus facilement. Les habitudes, les envies, les êtres chers et les pires cauchemars des cibles pouvaient être facilement identifiés en faisant preuve de patience. Ensuite, il suffisait de cueillir la vie et de l’arracher. Parfois, il fallait savoir épargner ou protéger. Idril n’avait plus que ce but dans la vie. Protéger et servir sa Reine. Elle n’allait donc pas la décevoir.

Le vieux sorcier traversa le mur, suivi de son poursuivant encapuchonné et d’Idril qui passa in extrémis le mur avant qu’il ne se referme complètement derrière elle. Elle courue derrière les deux individus avec légèreté, sautant avec souplesse au-dessus des tables du Chaudron Baveur sans être aperçu par quiconque. À cette heure seule quelques ivrognes sirotaient des bierraubeurre le long du bar.

Le vieux sorcier passa la porte de l’établissement et se dirigea vers des ruelles étroites de Londres. Idril rattrapa l’homme encapuchonné, lui arracha sa cape et lui asséna un croche-patte et le plaqua au sol. Ce dernier se débâti et la repoussa d’un coup de genoux dans le thorax. Le choc du coup porté la fit perdre quelques instants la protection, laissant ainsi quelques secondes à son assaillant d’entrevoir sa vraie nature. Un éclair de surprise et de curiosité traversa les prunelles sombres du jeune homme. Profitant de cette opportunité, Idril invoqua son Feu dragon. Le feu brûlait en elle et coulait dans ses veines comme de la lave, faisant ressortir les marques qui parcouraient son corps.

Son assaillant semblait paralysé par cette découverte. Une femme qui n’était pas humaine se tenait devant lui, des marques parcourant ses joues, ses yeux et ses mains semblaient s’embraser et s’intensifiaient au fur et à mesure que sa détermination s’affirmait. Elle n’avait que quatre doigts, ses cheveux étaient emmêlé par des tresses, ses oreilles étaient pointus. Son corps, mince et longiligne camouflait une force indétectable. S’agissait-il d’une Elfe ? Ces êtres invisibles et cloîtrés dans leur monde, mais doté d’une puissance incommensurable et d’un lien encore plus étroit avec la magie que n’importe quel autre être vivant de ce monde.

Lorsqu’elle le regarda, ses yeux devenaient aussi menaçants que l’attaque qu’elle allait lui infliger comme un feu grandissant et envahissant sur le point d’exploser. C’est alors qu’elle courue vers lui et une épée de flamme et de lave se matérialisa dans ses mains, un souffle chaud fit chanceler le jeune homme qui parvint à rester debout malgré tout.

- Protego, s’exclama-t-il en se saisissant de sa baguette in extremis.

Mais cette attaque ne fit que repousser son assaillante de quelques pas. Elle contra ses attaques avec une facilité déconcertante. Elle parada, vive comme l’éclair et l’obligea à user des sorts de défense à toute vitesse. Ce combat décupla en lui un sentiment de puissance et d’entièreté. Jamais il ne s’était senti aussi vivant. Constatant que son épée ne lui offrait pas l’opportunité d’un combat rapproché, elle décida de muer son arme deux brasiers le long de ses bras. Elle lui envoya un coup par-derrière sans qu’il ne puisse comprendre comment elle s’y était prise pour aller si rapidement derrière lui. Sa baguette tomba par terre.

Annotations

Vous aimez lire Sailormaaars ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0