J’ai des choses à t’avouer (1/2)

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Bien que les gendarmes et ses parents parlent dans le couloir à voix basse, Lucas perçoit le gros de la conversation.

— …me semble que cet hôpital… de très bons psychiatres et… qu’au vu des évènements récents… sage qu’il consulte. Ne vous méprenez pas, ajoute-t-il. Beaucoup se font suivre pour moins que ça… le lot de beaucoup de gendarmes, donc, comprenez…, je ne juge pas.

— Nous allons y réfléchir, concède Christine.

— Vous ne croyez pas à ses propos ? demande Lionel, dont la voix porte plus que le major.

— Je vois beaucoup de choses, Monsieur, répond celui-ci. Mais, de ce genre, jamais. Cela dit… pense qu’un psychiatre pourrait l’aider.

— Vous le pensez malade ? reprend le père de Lucas.

— Je pense qu’il lui arrive ce qui arriverait à n’importe qui ayant vécu ce qu’il a subi.

— Bien…

— Je vous tiens au courant de l’avancée de notre enquête, reprend le major, plus distinctement. Madame, Monsieur.

Quelques instants plus tard, Lionel et Christine ouvrent la porte de la chambre.

Lucas attend qu’ils reprennent leur place habituelle pour entamer la conversation. Lorsqu’ils sont visiblement bien installés, il se lance :

— Et vous, est-ce que vous pensez que je suis fou ?

Ses parents se crispent instantanément.

— Alors, tu as tout entendu ? soupire Lionel.

Lucas opine.

— Mon chéri, ce n’est pas ce qu’il voulait dire, répond sa mère. Il faisait allusion au choc de ta disparition.

— Pas seulement, lui répond-il.

Lionel croise ses mains afin de reprendre contenance, puis il ajoute :

— Je te crois mon garçon, mais je ne comprends pas pourquoi ça t’arrive. Et peut-être qu’un professionnel t’aiderait.

— Et s’il ne cherche pas à comprendre ? Il me collera une étiquette de fou jusqu’à la fin de mes jours.

— Nous allons chercher quelqu’un de sérieux et compétent, répond Lionel. Et si tu le souhaites, nous serons là, avec toi. Nous ne te laisserons pas tomber.

— Qu’est-ce que tu en penses ? demande sa mère après quelques secondes de silence.

— Je ne sais pas… Si vous étiez moi, vous le feriez ?

— Nous n’avons pas le droit de nous mettre à ta place, souffle-t-elle. Mais, c’était en effet le conseil que nous avions reçu, autrefois. Comme quoi, si tu commençais à te souvenir, tu risquerais d’avoir besoin de quelqu’un pour t’épauler.

— Maman… Papa… j’ai peur, dit-il tandis que sa voix déraille avant de s’étouffer dans un sanglot.

Sa mère l’enlace contre elle tendrement, et son père passe un bras autour d’eux.

— Nous aussi, on a peur, Lucas, murmure son père. Mais nous sommes une famille et nous allons endurer cette épreuve ensemble.

Une larme roule sur la joue du garçon. Puis une autre, jusqu’à ce qu’il n’arrive plus à les arrêter.

Il les dédit à la jeune fille qu’il chérit. Il ne sait pas si elle va bien, mais très vite, il ira voir lui-même le garage, puis la maison où il avait déposé Rachel le soir de leur rencontre. Et enfin, il ira retrouver celle qui ne le reconnaît plus. Peut-être que si elle le revoit, tout ce qu’ils ont vécu ensemble lui reviendra en mémoire ?

Sinon, il reprendra les recherches encore et encore pour retrouver la Rachel qu’il aime.

Corps et âme.

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