Rachel ? (2/2)

3 minutes de lecture

Lucas ! Tu vas bien mon chéri ? s’enquit Christine.

Maman, Papa… Qu’est-ce qu’il m’est arrivé ?

Tu ne t’en souviens pas ? demande Lionel, choqué.

Non. J’étais chez nous, j’ai eu l’impression de dormir des jours entiers et je me suis réveillé dans ce lit.

Les deux parents le regardent, perplexes, puis immensément soulagés. Christine fond en larme sous le coup de l’émotion, tandis que Lionel pousse un soupir incroyablement profond.

Dieu merci… gémit sa mère. Si tu te rappelais… Ça devait être si terrible qu’il vaut mieux que tu ne t’en souviennes pas.

Le père de Lucas se rapproche de lui, et pose son front contre celui de son fils, visiblement un endroit saint et sauf.

Je t’aime Lucas, murmure-t-il, la voix pleine d’émotion. Je suis si heureux que tu sois en vie.

Si tu savais comme nous avons eu peur… ajoute sa mère.

Alors… répète Lucas, perdu. Que s’est-il passé ?

Je suis rentré du travail, la porte de la maison était entrebâillée, l’informe Lionel. Je suis entré, je t’ai appelé. Mais tu n’étais pas là. Ton vélo, si, et j’ai compris que quelque chose clochait. Lorsque ta mère est arrivée une demi-heure après, nous avons contacté la police. Ils nous ont demandé si tu avais des ennuis et nous avons repensé à la lettre que tu as reçue. Seulement, nous ne savons pas qui en est l’auteur ni qui est cette femme qui y est décrite.

Nous n’avons jamais su qui t’avait enlevé en primaire, avoue sa mère.

Puis la police a reçu un appel anonyme. Un homme les a prévenus qu’une femme retenait un garçon et leur a donné une adresse. La police de Bordeaux est allée inspecter mes lieux et vous a retrouvés. Toi, inconscient ; elle, décédée.

La déclaration laisse place au silence le temps qu’il prenne conscience de leurs paroles.

Alors, quelqu’un était bien venu nous secourir. Un homme. Anonyme. Qui était-il ? Est-ce l’auteur de la lettre ? Mais c’est une autre question que pose Lucas.

Et Rachel ? Nous étions deux prisonniers ! Où sommes-nous ? À l’hôpital Saint-André ? Je veux la voir !

Rachel ? répète son père, interloqué. Tu étais seul. Il n’y avait que toi.

Non ! Il y avait Rachel ! répète Lucas, à bout de nerfs.

Ses parents ne répondent pas.

Vous voulez dire… qu’elle est toujours là-bas ? reprend-il, terrifié.

– Non… m’empressé-je de le rassurer bien que je n’en mène pas large. Je suis à l’hôpital, moi aussi. Je vais te dire quelle chambre !

Comment ça, il a été retrouvé seul ? Qu’est-ce que c’est que toute cette histoire ?

J’appuie furieusement sur la sonnette au-dessus de ma tête et une infirmière vient dans la minute.

Sans aucun préambule, je lui demande mon numéro de chambre qu’elle me donne avec surprise. Je n’ai pas le temps de la remercier que Lucas rapporte mon numéro de chambre à ses parents.

S’il vous plaît, dites-moi qu’elle va bien. Allez la voir pour moi ! s’écrit-il d’une voix implorante.

Ils acquiescent, tendus. Et son père sort de la pièce, à ma recherche, tandis que sa mère reste avec lui.

Une demi-heure plus tard, il retourne dans la chambre et secoue la tête, désolé.

Une demi-heure que j’attends, et personne n’est venu frapper à ma porte.

Je ne l’ai pas trouvé, Lucas. J’ai regardé dans chaque salle de chaque étage qui porte ce numéro et j’ai demandé à l’accueil s’ils s’occupaient d’une dénommée Rachel. Personne n’est enregistré à ce nom. Elle n’est pas là.

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