Réponse à "Apparemment 13"

de Image de profil de WelanaWelana

Avec le soutien de  6_LN, Pierre d'âme 
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Image de couverture de Réponse à "Apparemment 13"

 Elle criait, fort. Sa main tapait contre la porte. Elle griffait, donnait des coups de genou, des coups de pieds, des coups de poing. Mais le bois ne cédait pas. Elle cessa soudain tout mouvement, la tête baissée, les cheveux glissant comme une toile d'araignée autour de son visage. Elle se retourna doucement, pour essayer de tromper la force qui la gardait captive. Il n'y avait aucune fenêtre dans l'appartement et aucun mur ne restait identique. À chacun de ses mouvements, ils changeaient. L'appartement était tantôt grand, tantôt minuscule, oppressant. Pourtant, il y avait une porte. Ils pensaient tous pouvoir sortir, elle aussi. Elle se mit à marcher, s'écartant de l'entrée. Le silence était maître mais un sifflement, fin, se faisait entendre. Il s'intensifia. Elle croyait rêver mais, non, tout était réel. Elle tentait de rationnaliser sa peur mais rien n'y faisait. Tout d'un coup, des centaines d'oiseaux surgirent des murs pour l'attaquer. Ceux-ci anciennement noirs devinrent pourpre de sang. Les animaux se jetèrent sur son corps et elle criait toujours, se ruant vers la porte pour l'ouvrir. Les envoyés du Diable lui déchiquetaient le dos tandis qu'elle pleurait, euphorique. Dans un monde juste, la porte se serait ouverte, mais ici il n'y avait aucune réelle issue. Pourtant, elle en choisit une. Elle plaça son visage face à la porte, et, d'un élan désespéré, vint fracasser son crâne contre le bois sec de l'hypothétique sortie jusqu'à ce qu'elle saigne, qu'elle vacille. Effrénée, elle continuait, même lorsqu'elle n'eut plus la force de rester debout. Un dernier coup fût fatal. Les oiseaux disparurent.

De l'autre côté de la porte, il y avait le couloir reliant tous les appartements. Une femme y passa sans rien entendre, se dirigea vers son palier et entra chez elle.

 Il criait, fort. Son poing s'écrasait avec force contre la porte sans même déformer le bois. Il était du genre acharné et calme, méthodique. Il saisit un objet, l'enfonça encore une fois avec force. Mais rien n'y faisait. Il se mit à marcher, à faire le tour de la pièce. Cette fois-ci, il y avait une petite musique en fond. Elle n'était ni agréable, ni horrible à entendre. Disons juste qu'elle était là. Il s'assit sur le canapé. Il y avait une fenêtre juste derrière lui, ouverte. Il alluma la télévision mais rien n'était intéressant et la ligne était légèrement brouillée. Il se dit que ce n'était pas très important. Il prit une cigarette de son paquet et fuma près de la fenêtre, regardant les passants se hâter. Puis il y eut un coup de vent et de lourds nuages apparurent au loin. Peu importe, il aimait bien l'orage. Il éteignit sa cigarette et regarda la menace approcher, les gens s'affoler plus bas dans la rue. Le ciel s'assombrit et un vrombissement se fit entendre. La musique le couvrit. Tout d'un coup, il s'aperçut qu'il ne pleuvait pas et qu'aucun coup de tonnerre ne retentissait. Il était déjà trop tard. Une guêpe vint s'écraser contre sa vitre, puis une autre. Il ne les aimaient pas donc ferma la fenêtre. D'autres continuèrent à atterir contre ses carreaux: des dizaines puis des centaines puis des milliers. La vitre explosa et une nuée s'abattit sur son corps, le piquant, le rendant rouge et boursoufflé. Les insectes s'insinuèrent dans sa bouche, le privant de sa respiration. Ils n'allèrent pas sur ses yeux pour qu'il puisse voir sa mort arriver. Il avait vivement essayé de se rendre jusque l'entrée de l'appartement mais s'était fait terrasser avant. Il étouffa doucement, tordu de douleur sur son plancher. Juste avant son décès, les bêtes disparurent. Prit d'un dernier espoir, il rampa jusqu'à toucher la porte mais dès que sa main entra en contact avec celle-ci, il succomba.

De l'autre côté de la porte, un peintre en bâtiment rafraîchissait le mur. Il ne savait pas ce qu'il se passait derrière la cloison. Il n'avait rien entendu.

 Ils criaient tous, fort, et personne ne les entendaient. L'appartement 13 était au bout du couloir pourtant il n'y avait pas de bruit, pas de surface vide, pas d'habitant et aucune porte ne donnant sur l'extérieur. Cet endoit existait, piégeait mes victimes à jamais, leur donnant l'illusion qu'ils pouvaient en sortir et s'en sortir. C'était mon royaume et j'avais pris soin de bien le cacher, si bien que tous les voisins ignoraient son existence.

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En réponse au défi

Apparemment 13

Lancé par Pierre d'âme

Bonjour ! Me voilà avec un autre défi. Alors, dans mon appartement de deux étages, 16 appartements au total, il en manque un. C'est simple, moi je suis à l'appartement 17, alors qu'il n'y en a que 16 ;) vous voyez où je veux en venir. Il manque l'appartement 13, sur l'interphone et les boites aux lettres il n'y a aucune trace du 13.

Avec cette petite explication, imaginez le pourquoi cette appartement n'existe pas. Distortion spatiale, malédiction, superstition... tout ce que vous voulez tant qu'il s'agit d'une explication du pourquoi le 13 n'existe pas dans mon immeuble.

Voilà ! Bonne écriture ;)

Commentaires & Discussions

Appartement 13Chapitre8 messages | 4 ans

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