Chapitre 31 : L'empêcheuse efficace

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NAFDA


Suis-je égarée dans la trame ? Jamais je ne cesserai de me déplacer, à cette allure !

Assassin en permanence, rêveuse à ses heures perdues. Quand l’astre diurne déclina vers l’horizon, quand elle savoura cette obscurité tant désirée, elle aurait souhaité plus de fraîcheur et d’opacité. À peine dans les limbes que ses souhaits s’annihilaient.

L’éternel éclat l’éblouissait. Pas une unique sphère, ni même de multiples, n’émanait : il s’agissait d’une source continue, d’une lumière puissante. Lieu dépourvu de terre, sans ciel ni terre, suspendu dans la variabilité de l’espace. Nafda ne s’y déplaçait pas vraiment, pourtant persuadée de dominer cet environnement.

Naturellement, Horis Saiden se présenta devant elle.

Il n’était guère le genre de mages à trémuler à la simple évocation de son nom. Ni le type à la dévisager avec haine ou mépris. Il l’examinait plutôt avec une persistante curiosité, comme si Nafda, après tout ce temps, demeurait un mystère.

Cette fois-ci, j’ai mes dagues. Cette fois-ci, je ne suis pas ligotée.

— De l’ensemble de mes ennemis, lança Nafda, tu es le seul qui m’apparaît. Ma représentation imagée de l’homme qui a failli assassiner mon impératrice.

— Cela te surprend encore ? nargua Horis.

— Nous avons discuté à de nombreuses reprises. Pourtant, un sentiment de manque me parcoure encore. Comme si nous ne nous étions pas totalement découverts.

— D’autres conversations nous auraient confortés dans nos idées. Nous sommes nés ennemis, et nous le resterons jusqu’à notre mort. Qui de nous deux succombera le premier ?

— Mais pourquoi toi ? J’ai échoué face à Khanir, Bérédine et Médis. Je ne t’ai jamais affronté !

— Pas dans un duel ordinaire, en effet. Nos joutes verbales, en revanche, ont constitué une bonne alternative. Peut-être que l’heure viendra où nous combattrons pour de vrai. Sauf si nous nous heurtons à un adversaire plus fort avant.

L’ultime phrase résonna tandis que Nafda perdait le contrôle. Une bourrasque lui cingla la figure, avant que tout devînt intangible, avant que l’éblouissement éburnéen ne s’intensifiât davantage.

Son cœur rata un battement. D’ordinaire l’assassin se réveillait avec douceur, or elle s’était redressée en une fraction de secondes. Obombrée par un palmier, Nafda souffrait peu de ce soleil de plomb, accoutumée à cheminer à des pareilles chaleurs. Je ne suis pas myrrhéenne de souche pour rien !

Une unique orange coupa son appétit. L’éventuel second petit-déjeuner attendra, je dois préserver mes provisions. Une fois rassasiée, Nafda partit aussitôt, désireuse de rattraper des dissidents. Elle avait déjà traversé le désert d’est en ouest, aussi le parcourir du nord vers le sud ne lui posait aucun problème. Il me faut juste du temps. Beaucoup de temps pour fendre le vide, où s’exerce pourtant le pouvoir myrrhéen. Les séditieux demeuraient cependant hors de portée. Sont-ils si rapides ? Rah, ils ne pourront pas me semer bien longtemps ! J’en regretterais presque Leid et Niel ne soient pas là pour m’aider.

Elle ne se joignait à aucun convoi et avait loué une seule fois un cheval, qu’elle avait abandonné au bout de quelques jours à cause de ses difficultés à galoper. Tant pis pour le manque d’indices, la solitude restera mon avantage. Grâce à sa cadence soutenue, Nafda était capable de sillonner de grandes distances chaque jour, un avantage futile si la localisation de ses ennemis était floue.

Les heures se succédaient avec répétitivité. Tout juste Nafda se nourrissait-elle et se rafraîchissait-elle, trop occupée à fouler les étendues de sable. Parfois elle chassait fennecs et chacals, souvent elle pestait contre ses pertes de repères. La voie la plus naturelle semblait être la direction australe, où elle s’orientait par défaut, où elle espérait collecter quelques indices.

Vers la fin de la journée, ses lames se mirent à vibrer à nouveau.

Depuis combien de temps n’était-ce pas arrivé ? Des frissons hérissèrent ses poils comme elle jubila. Peu importe. Autant en profiter. Nafda y alla pas à pas afin de consolider ses impressions. Puisque s’intensifièrent les oscillations, les soupçons se renforcèrent, et son rythme s’accéléra. Elle ignorait s’il s’agissait d’un piège, aussi privilégia-t-elle la prudence. Néanmoins son cœur battait la chamade à mesure qu’elle se rapprochait de la menace.

L’émanation provenait d’une haute dune en-deçà d’un surplomb rocheux. Le long de la pente s’étendait une série d’acacias, qu’elle rejoignit de pleine endurance. Seulement là aperçut-elle une cabane bâtie en rondins de ce même bois.

Une habitation autant isolée ? C’est louche… Ce serait en effet un abri idéal pour des mages. L’Empire Myrrhéen est décidément bien vaste. Je m’estime chanceuse de l’avoir trouvée.

Nafda nota que l’entrée était déjà entrouverte. Par-delà les embrasures ne se voyait qu’un plancher irrégulier, strié d’aspérités, aux sombres nuances. Malgré ses appréhensions, l’assassin pénétra dans les lieux, pondérant chacune de ses foulées. Une vague d’air chaud s’infiltra parmi le remugle. Pas de quoi lui arracher des toussotements, surtout qu’elle devait explorer cette semi-pénombre. Outre les trois lits posés à ras des vitres poussiéreuses s’alignaient des commodes vétustes.

Au-delà du mobilier, Nafda avait autre chose à contempler. Deux hommes et deux femmes à la peau ébène étaient ligotés et bâillonnés. Ils geignaient en s’agitant sur leur chaise. Lorsqu’elle pointa sa dague vers eux, les vibrations atteignirent leur paroxysme. Des mages prisonniers, juste devant mon nez. Ils se méprennent à un appât. Je n’ai même pas besoin de les affronter, ils sont servis sur un plateau.

Un crissement raviva son attention. Nafda se retourna d’instinct, parée à éliminer l’intrus.

Il s’agissait de Niel.

Une onde de choc frappa Nafda. Lui, ici ? Par réflexe, elle le plaqua contre le mur et plaqua sa lame glacée contre sa gorge. Aucun rictus ne dépara les traits de l’espion : il demeurait d’une solide impassibilité.

— Toi ! désigna l’assassin. N’es-tu pas censé être à Nilaï ?

— La mission d’un espion est jalonnée de rebondissements, expliqua Niel. Mon rôle dans cette cité est terminé. Il m’était donc impératif de me déplacer. Je m’expliquerai à condition que tu me libères. Avoir une lame contre moi ne m’encourage pas à m’exprimer.

Nafda hésita quelques instants avant d’obtempérer. Mue par quelques inspirations, s’imprégnant des gémissements derrière elle, elle ne quitta pas l’espion des yeux. Lequel épousseta sa tunique avec légèreté, un sourire suspendu sur son faciès. Toujours d’une arrogance irrécupérable…

— Tu es quelque peu agressive, signala-t-il.

— Prudente est le bon mot, corrigea Nafda. Ne plus reproduire les erreurs du passé. Faire attention à qui j’accorde ma confiance.

— Voilà comment tu me considères ? Je t’ai logée, nourrie, indiqué tes cibles, je mérite un peu de reconnaissance. Je suis un agent loyal de l’impératrice, tout comme toi.

— C’est précisément ce pourquoi je me méfie. Ta sœur et toi, vous me suivez partout. Vous m’empêchez de prendre mon indépendance.

Niel se fendit d’un gloussement. Il me nargue, en plus ? Toutefois Nafda se retint-elle de tenter quoi que ce fût, préférant ranger ses armes à sa ceinture. L’espion se dirigea vers les prisonniers qu’il toisa aussitôt.

— L’entraide est la clé de la victoire, expliqua-t-il sur un ton paternaliste. Bennenike t’a entraînée, Leid et moi t’aidons à trouver tes cibles. Tu n’aurais rien accompli seule, Nafda, quand bien même tu acquières audace et initiative.

— Ne surestime pas ton rôle dans cette histoire, rétorqua Nafda. Leid m’a été plus utile que toi. Ne te place pas au même niveau qu’elle, et encore moins que l’impératrice. Tes informations sont précieuses, mais n’y a-t-il pas exagération ? Je suis une chasseuse. La traque fait partie de mes attributs. Et tu essaies de me le retirer en ligotant déjà mes proies ? Qui suis-je à vos yeux ? Une égorgeuse de pacotille ?

Plus Nafda discourait et plus sa voix s’élevait. Aussi les cris des captifs s’étouffèrent sous les baillons tandis qu’ils sautillèrent sur leur chaise en vain. Pour l’instant, Nafda gardait juste un œil sur eux, plutôt focalisée sur Niel.

— La situation mérite d’être clarifiée, avança l’espion.

— Un peu, oui ! s’écria l’assassin. Tu m’as attirée ici, mais pour quelle raison ? Pour que je me salisse les mains du sang souillé des mages à ta place ?

— C’est plus profond que cela. Comme tu l’as sans doute deviné, j’ai croisé Leid, et ai conversé avec. Elle m’a raconté tes péripéties et ta farouche volonté de retrouver Horis Saiden. La dernière fois qu’elle t’a vue, tu t’apprêtais à t’engouffrer dans la base où il s’était terré.

— Leid est partie avant même que je m’y engage.

— Elle t’aidait à prendre ton indépendance… Ce qui t’est arrivée à l’intérieur relève de l’expérience personnelle, mais ravi de voir que tu sembles entière.

— Pas de sous-entendu. Tu sais qui je poursuis, n’est-ce pas ?

— Exactement. Et je sais aussi où ils sont.

Une fois encore Nafda sentit son cœur bondir sur sa poitrine. Il lui devenait ardu de conserver le contrôle de ses réactions. Pour sa part, Niel s’adossa contre le mur, maître de son environnement. Il ravive mon intérêt tout en restant intérêt. À quoi joue-t-il ?

— Crache le morceau, exigea Nafda. Les minutes s’égrènent.

— Un bon assassin doit se tenir informé de la situation du pays, dit Niel. De quel port ont réussi à s’échapper bon nombre de mages ? Quelle cité nourrit un ressentiment grandissant envers le pouvoir myrrhéen ? Doroniak. Bakaden Yanoum et Jounabie Neit ont transformé cette magnifique ville en un refuge pour les mages.

— Tu en parles comme s’il s’agissait d’une information connue de tous. Or aucun mage que j’ai tué ne m’a évoqué Doroniak… C’est un secret bien gardé. De plus, il n’est pas étonnant que les mages s’enfuient par la voie de la mer, peu importe le port utilisé.

— Les mages n’allaient pas dénoncer leurs camarades. Doroniak n’est pas le seul port du sud de l’empire, mais il est l’un des plus connus, un carrefour où passent des gens issus de tout le continent, et même au-delà.

— Pas la peine de m’expliquer sur ce ton condescendant. Bennenike m’a informée un minimum de la situation géographique et politique du pays. Juste le savoir nécessaire pour accomplir mon devoir.

— On n’accumule jamais trop de savoir. Quoi qu’il en soit, le groupe que tu poursuis se trouve très probablement là-bas. Un lieu dans lequel il est difficile de pénétrer, puisque les entrées sont contrôlées. Les alliés des mages sont les bienvenus. Leurs ennemis, par contre…

— Nous sommes encore loin des côtes ! Comment auraient-ils atteint cette ville aussi vite ?

— Un seul moyen possible : la téléportation. S’ils l’ont employé à un si grand nombre, les risques étaient énormes, et néanmoins la récompense valait le coup.

— Bennenike m’avait prévenu à propos de ce sort, même s’il est peu utilisé. Ceci expliquerait pourquoi j’ai perdu leurs traces.

Ignorés jusqu’alors, les prisonniers subirent l’intérêt croissant de l’assassin et de l’espion, peu envieux de connaître leurs intentions.

— Une autre question me brûlait la langue, déclara Nafda. Qui sont-ils ? Des mages, d’accord, mais de quelle affiliation ? Je ne me souviens plus de toutes les têtes croisées dans ce repère.

— Des âmes égarées que j’ai dupées, se vanta Niel. La réputation de Doroniak s’amplifie auprès de cette communauté égarée. Quoi de mieux que de le faire croire que cette cabane, tantôt désertée, tantôt aux mains d’intérêts divergents, était une transition vers la sécurité de ces murailles ? Ils sont tombés droit dans le piège ! L’excès d’espoir est souvent traître.

— Et comment as-tu procédé pour les duper ? Je suis intriguée.

— Un espion ne révèle jamais ses méthodes. Et si, au lieu de perdre ton temps à mieux me connaître, tu mettais fin à leurs souffrances ? Voilà des heures qu’ils tremblotent comme des feuilles en l’attente de leur sentence. À moins qu’ils soient dans le déni, ils savaient pertinemment qu’ils ne ressortiraient pas vivants de cette cabane.

Tant de contretemps pour en finir ainsi.

Les yeux de Nafda brillèrent tandis qu’elle contempla ses proies. Face à cette silhouette malfaisante, aux vibrations des dagues, à cette lueur reflétée au sein de l’ombre dominante, leur corps fut secoué de sanglots moites. Si pétrifiés que leurs hurlements se coupèrent, si paralysés que leur voix s’étouffait. Leurs veines se glaçaient sans doute à l’approche imminente d’une lame froide.

L’assassin cisailla le cou de la première femme. Alors elle se vida de son sang, alors elle succomba, déjà fragilisée, déjà relâchée vers l’implacable fatalité. Tout ce que Nafda y gagna se résuma à un semblant de rictus.

Où est la sensation de triomphe ? Nulle part, car ils sont servis sur plateau, sans défense, à ma merci. Il n’y a aucune traque. Il n’y a guère de plaisir.

L’assassin trancha la gorge du premier homme. Alors il rejoignit son homologue, alors des gouttes vermeilles maculèrent le plancher. Pas un sourire n’embellit le visage de Nafda.

Ils perçoivent leur fatalité et y goûtent. Si agités et pourtant incapables de se protéger. En renonçant à toute tentative de résistance, en abandonnant dès leur emprisonnement, ils ont perdu leur libre-arbitre. J’étais dans le même état, à la merci de leurs équivalents. Sauf que quelqu’un m’a délivrée. Et si je suis leur libératrice… Mon destin est meilleur que le leur.

L’assassin transperça le cœur de la deuxième femme. Alors sa géhenne s’apaisa, alors elle périt d’un ultime regard vers sa droite. Nafda en fronça les sourcils.

Toutes ces années d’errement… Leur existence se conclut dans les tourments. Il est difficile de se frayer une place dans ce monde, de s’y développer, de s’y épanouir. Il est, en revanche, si aisé de mourir.

L’assassin ne faucha pas d’emblée le deuxième homme.

Un mage récalcitrant rejeta sa fatalité. Il se libéra de ses liens, s’imposa par-devers Nafda, accumula des quantités colossales de flux. Niel ne l’a pas ligotée avec une corde trempée de kurta ? Oubli volontaire ? Des vagues d’air émergèrent de ses paumes et éjectèrent l’assassin contre le mur opposé. Tandis qu’elle se cognait, presque sonnée, ses lames chutèrent de ses mains.

Enfin une riposte ? Enfin quelqu’un qui ne se laisse pas faire ? Nafda passa sa main derrière son crâne et aperçut un filet de sang. Elle n’en eut cure, car la priorité se situait droit devant elle. Vers l’assourdissant fracas. Vers ce large trou percé à même un mur, fruit d’un pouvoir dévastateur, résultat de l’impureté magique. Des rondins entiers s’étaient effondrés, écroulés entre bois et sable, ouvrant une voie trop étendue. Donc il s’enfuit. Dommage : je m’attendais à une vraie résistance.

L’adversaire ne s’était pas dérobé bien loin. Non parce qu’il ne détalait pas assez, plutôt car il était acculé entre lames ensanglantées et gênants acacias. Il lui suffirait de renverser les arbres, de partir sans se retourner. Trop de sueur exsudaient de sa peau. Trop de larmes s’écoulaient le long de ses joues. Il s’était retourné vers Nafda, tiraillé par ses sanglots, habité d’un regard contempteur.

— Finissons-en, déclara-t-il.

— Je suis d’accord, répliqua l’assassin.

Les iris du mage s’illuminèrent d’ivoirin tandis que des volutes de sable s’élevèrent autour de lui. Comme il déployait ses bras, comme des spirales de flux jaillissaient en continu, Nafda dut rabattre sa capuche.

Pas sûre que cela me protègera… Il s’échine vers la magie du sable ? Maléfice des temps anciens, d’un sadisme incommensurable. S’il le maîtrise à la perfection, je dois me hâter !

Tant de grains voletait autour d’elle, emporté dans un tourbillon infernal, menaçant à chaque instant de s’infiltrer en elle. Elle avait beau saillir, elle avait beau plonger vers l’adversité, peu la préservait de cette sécheresse à venir.

Mais son ennemi ne reculait pas. Sa bouche s’ouvrit d’horreur lorsqu’il se heurta à l’opiniâtreté de son opposante. Dans un moment de panique, il cessa tout contrôle de l’abondant élément pour s’approprier la chaleur ultime. Nul rayon incandescent n’était pourtant en mesure d’endiguer ces ombres furtives, ce duo d’acier, ces véloces mouvements. Nafda dévia les flammes avant de planter ses lames sur la poitrine du mage.

C’était si facile ? Je n’ai même pas eu besoin de boire la potion ! J’en économise pour Doroniak, au moins.

Soit il s’agit de la preuve que je progresse après mes premières défaites. Soit il était un adversaire plus faible, auquel cas ce serait décevant.

Ainsi s’évapora un flux mal exploité. Par-dessus l’agonisant, par-dessus les borborygmes, épanouissement fut enfin obtenu. Nafda se détendit de cette victoire, se désaltérant d’une goulée d’eau, inspectant les alentours par précaution.

D’un côté, sa mort me satisfait davantage que ses homologues. De l’autre, il a agi dans un acte de désespoir, il n’était pas préparé. Admettons que ce soit mieux que rien.

Nafda s’interrogea sur la suite, sur les réponses que Niel lui apporterait. À sa stupéfaction, même en fouillant la cabane et ses alentours, elle ne le trouva nulle part. Il s’est enfui pendant que je me battais ? Quelle est cette lâcheté ? Peut-être m’avait-il tout dit, mais en réagissant ainsi, il n’incite qu’à la méfiance.

Explorer la voûte azurée d’un œil assuré lui indiqua combien la journée était avancée. Bien qu’elle affectionnât les nuits à la belle étoile, elle ne refuserait pas le confort d’un lit. Tant pis si un trou béant décorait une face de la cabane, tant pis si des dépouilles gisaient à même le plancher. Ils représentaient sa consécration, ce pourquoi elle luttait, la raison pour laquelle elle avait parcouru une si longue distance.

Des idées mûrissaient dans son esprit au moment où elle s’enroula autour de la fine couverte et posa sa tête sur l’oreiller. Une nuit fraîche l’accueillerait, l’aiderait à méditer, constituerait son répit avant les murailles réputées inaccessibles.

Terrez-vous derrière ces soi-disant protections. Réfugiez-vous chez ces parjures qui se soumettent à vous. Votre aubaine n’est que temporaire, car l’injustice est toujours châtiée. Vos espoirs sont vains, car il existera toujours quelqu’un pour les briser.

Et ce jour-là, vous regretterez d’être nés.

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