Chapitre 18 : Convergence des luttes

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NAFDA


Un assassin n’a jamais achevé sa tâche. Il existera toujours des cibles à éliminer, qu’elles appartiennent à une liste, qu’elles se tapissent dans l’ombre.

Un assassin accomplit sa quête dans la pleine solitude. Sa traque lui permettra peut-être de rencontrer des alliés temporaires. Mais jamais des amis. Beaucoup d’ennemis, en revanche, cela va de soi.

Un assassin tue avec précision, sans état d’âme. Il a le privilège de prendre la vie, non par accident, non par colère, mais par devoir.

Toute réflexion mûrie s’étalait en attente d’un plus profond développement. Quand la compagnie manquait, quand la traversée d’un vaste empire était exigée, les pensées vagabondaient à vive allure.

Nafda avait quitté Nilaï. Elle progressait dans la direction de l’aurore, ses dagues assoiffées de sang. Telle était l’unique indication de Niel avant qu’elle dût l’abandonner : poursuivre de nouvelles cibles dans l’est du territoire. Fendre Erthenori jusqu’à recevoir de plus précises instructions. Un temps durant, la jeune femme se demandait d’où il puisait son instinct.

Mais elle ne se consacra guère plus à la réflexion. Progresser sous le soleil de plomb, à se sustenter de fruits et de viandes de coyotes et de fennecs, exigeait d’elle une endurance à rude épreuve. Mon entraînement m’a aussi préparé à cela. Le désert est vaste, peu peuplé, aussi est-ce l’endroit idéal pour que des mages s’y tapissent. L’assassin chérissait cet isolement propice à son évanouissement. Ni sa transpiration, ni les douleurs passagères foudroyant ses jambes ne l’entraveraient.

Elle marcha une semaine le long d’Erthenori dans la pure tranquillité avant la première perturbation. Avant l’apparition de de légères oscillations émanèrent de ses lames. Alors elle comprit.

Nul ne se soustrairait de ses yeux perçants. Pas même cette fuyante silhouette à l’horizon, filant à la vélocité de l’éclair. Plus les heures s’écoulaient et plus Nafda s’en approchait, sans toutefois l’effleurer d’un cheveu, tant la silhouette alliait célérité et endurance.

La chasse n’en devient que plus excitante. Une proie dans le déni, temporisant la sentence, prolongeant sa futile existence. Ne perçoit-elle l’insistance de la prédatrice ? Ne se rend-elle pas compte qu’autour d’elle gravite le néant ? Elle rayonne dans ce paysage ambré. Elle vit dans le déni.

Ses battements de cœur s’accéléraient à mesure qu’elle foulait les étendues de sable. À l’amplification de ses vibrations naissait l’envie d’en savoir davantage avant d’occire la traîtresse anonyme. La manière dont elle s’était retrouvée là. Comment sa dérobade l’avait conduite à l’ultime rencontre. Loin des étouffantes cités, loin des oppressantes milices, loin des accablantes responsabilités.

Chacune des années à espérer le meilleur s’était réduire aux jours du pire.

L’aboutissement est proche. Nafda s’arrêta sous un oranger isolé, quelque peu dubitative. Impossible. Elle n’a nulle part où se cacher. Or les vibrations s’étaient intensifiées, comme elle le sentait le long de ses doigts enroulés autour des manches. Elle est à proximité.

La silhouette émergea en hurlant. Dressant ses lames, Nafda se courba sous l’impact. L’enfoirée s’est téléportée pour mieux me surprendre ! Du flux tourbillonnait sous forme d’une intense lueur qui se mua en compression. Je dois bander mes muscles. Resserrer mes doigts autour de mes pommeaux. Guetter le beau moment pour riposter. Par la pointe de ses dagues, la magie au contact de l’acier, Nafda dévia habilement. Un rayon lumineux fusa : des particules frôlèrent alors ses vêtements, la touchèrent à ses membres. Avoir mal m’impulse à triompher de mes ennemis ! D’un sourire provocateur elle entama sa riposte, parée à pénétrer dans les défenses de son adversaire.

La mage la devança de prestesse. Un éclat pourpre émergeait autour de ses poings. Des étincelles propageaient son énergie, si puissante que l’acier en réduisait à peine sa portée. Hoquetant de stupeur, Nafda ne vit pas son opposante traverser sa garde. Elle leva ses lames de justesse afin d’atténuer le choc.

Une partie du sort impacta son thorax. Aussitôt l’envahit une sensation de brûlure qui la renversa à terre en sus de lui arracher un cri. Calcinée peut-être, mais c’est superficiel ! Des frissons l’ankylosaient, la rejetaient sous une ombre dominatrice. Bon sang, vais-je être humiliée ainsi à chacun de mes combats ? La mage tendit ses bras, desquels tournoyaient de menaçantes salves de flux. Bariolaient les teintes de la fatalité, apte à faire exsuder le plus impavide d’entre tous. La lésion serait allée sous ma peau ? Non, je peux me soigner, je peux me relever ! Il ne faudrait pas que…

Des traces de pas surprirent son adversaire. D’instinct elle se retourna, trop tard pour éviter le coup. Une lame la transperça à trois reprises sous les yeux ébaubis de Nafda. Des jets de sang l’éclaboussèrent tandis que la femme s’écroulait à côté d’elle, s’étendant abasourdie vers son ultime soupir.

Nafda inspira lourdement en posant sa main sur sa plaie. Je devrais m’en sortir, mais rah ! Prudence, sinon je périrais lamentablement, et toutes ces années d’entraînement auront été utiles. À défaut de se redresser, elle découvrait peu à peu sa sauveuse. Pas bon pour l’humilité. Qui est-ce, d’abord ?

Mains jointes derrière le dos, affublée d’une expression hautaine, la jeune femme avait raccroché son poignard ensanglanté à sa ceinture. Nafda fit volte-face sans sursauter, se contentant de lever les sourcils. Un profil familier se dressait par-devers l’assassin. Petite et élancée, pourtant dotée d’une aura considérable, comme elle marchait et fixait avec pondération. De profonds yeux azurs s’inscrivaient sur sa figure pâle et satinée, autour de laquelle flottaient de brillantes mèches de jais. Une tunique opaline cannelée de bandes beiges s’accordait avec ses brassards en cuir.

Cette femme, qui qu’elle fût, ne lâcha aucunement Nafda du regard. Même le cadavre ne retint guère son attention.

— Je me sens surveillée, ironisa l’assassin.

— Suivie, peut-être, rectifia la femme. Et sauvée, surtout. Un petit remerciement ne serait pas de refus.

— Très bien, merci. Je me sens faible… J’aurais pu l’avoir si je n’avais pas été surprise ! Je la pistais depuis des jours.

— Je la traquais aussi. À travers toi. Donc tu peux en effet affirmer que je te surveille.

— J’en déduis que tu es une alliée. Aurais-tu un lien avec Niel, par hasard ? Tu lui ressembles fortement. Ça ne peut pas être une coïncidence.

— J’utilise aussi un pseudonyme. Leid, simple, mais efficace. Niel est mon frère, mais nous évitons de nous croiser pour des raisons personnelles.

— Votre famille a l’air charmante, si je compte aussi votre cousin chasseur de trésors. Mais admettons que tu ne portes pas ton frère dans ton cœur, tu t’habilles fort similairement. Et puis, comment m’aurais-tu trouvée, sinon grâce à lui ?

— Tous les espions de l’impératrice te connaissent, Nafda. Tu opères seule, sans influence de la milice, mais nous savons où tu vas et qui tu dois tuer.

Leid avança d’un pas lent, d’excessive assurance, comme elle alterna entre la dépouille et l’assassin. Nafda n’en tint pas rigueur, même si elle cilla à plus d’une reprise. Les espions sont-ils obligés d’être tous aussi prétentieux ?

— Je t’ai menée à elle, se targua Leid. Considère cela comme la transition entre ton devoir à Nilaï et la suite.

— Et en quoi consiste cette suite ? demanda l’assassin.

— Tu vas en rencontrer des plus dangereux. Des mages qui mettront tes talents d’assassins à rude épreuve. Évite donc de baisser ta garde la prochaine fois.

— Je sais, merci !

— Double remerciement, j’apprécie. Suis-moi donc : la prochaine étape se situe encore à quelques jours de marche.

— Je suis supposée me fier à toi et me laisser guider ?

— Ce n’est que temporaire. En temps voulu, tu voleras de tes propres ailes. Tu ne craindras plus personne. Des événements intéressants se mettent en branle. Ton objectif se situe au-delà de quelques mages isolés.

Elle se veut intrigante ? C’est raté. Avant de cornaquer l’assassin, Leid lui fournit de l’alcool et des bandages que l’assassin se vit obligée d’accepter. Nafda cautérisa la plaie et la recouvrit minutieusement. À peine quelques minutes de repos lui furent accordées : l’espionne n’avait aucune envie de lambiner là. Nafda la suivit donc même si elle se déplaçait avec lenteur et gardait de ce fait une distance de sécurité.. Leid n’a aucune raison de mentir, mais la vie m’a appris que la loyauté vacillait très vite, et avec elle, les alliances.

Installée en pleine cité, elle s’était accoutumée à la compagnie de Niel. Ce pourquoi elle ne maugréait pas à l’idée de voyager avec sa sœur, malgré les questionnements qui l’assaillaient. Elle aurait préféré pour sûr cheminer en solitaire : Leid était si taciturne que la différence se remarquait à peine. Parfois, sous la clarté vespérale, quelques échanges verbaux les occupaient, sinon il découlait le silence absolu. Certes elles partagèrent leur repas comme la contemplation de la voûte céleste, c’était toutefois insuffisant pour installer une quelconque complicité.

Elle ne dévoilera rien d’elle. En ce sens, elle est pareil que Niel. Je dois accepter de ne jamais la connaître, alors qu’elle en sait beaucoup sur moi…

Suis-je forcée de maintenir ce statut ? Quand volerai-je de mes propres ailes ? Mon corps est encore trop utilisé comme un outil à la bonne disposition des autres. Heureusement qu’ils rejoignent mes intérêts pour l’instant.

À la lueur de l’aurore, au milieu d’Erthenori, bien au nord-ouest de la capitale, un campement avait été monté. Le long d’un gravier s’érigeaient des tentes au toile ocre, au centre d’un cercle d’arganiers. Y circulait une dizaine de miliciens, tous interpellés par l’arrivée des deux femmes. Retour à des sensations bien trop familières… L’un d’entre eux, hallebarde au poing, les héla d’emblée :

— Déclinez votre identité !

— Leid, se présenta l’espionne.

— Nafda, ajouta l’assassin.

— Vos prénoms me disent vaguement quelque chose… Admettons que vous êtes des alliées. Après tout, ma hallebarde ne vibre pas, et même si l’une d’entre vous est armée, vous n’avez pas l’air dangereuses. Quelle est la raison de votre venue ?

— Nous souhaitons voir Badeni, expliqua Leid.

Le milicien enserra sa hallebarde tout en plissant les yeux. La capitaine de la garde ? Pourquoi a-t-elle quitté le palais ? Pourquoi n’en ai-je pas été informée ? Ce n’est pas ainsi qu’on gagne ma confiance !

— Comment êtes-vous au courant ? questionna-t-il.

— Une espionne doit avoir de bonnes oreilles. Être informée en permanence des événements de l’empire.

— Celui-là est peu flatteur. Reflet d’un échec total…

— Et si je vous disais qu’il est rattrapable ?

La main du milicien vola à son menton qu’il gratta aussitôt. Une once d’appétence s’exhalait de son sourire, ainsi les conduisit-elle au lieu requis. Cela n’empêchait guère ses consœurs et confrères de les toiser, ce que Nafda ignora. Douce solitude, tu me manques déjà.

Un salut envers deux gardes précéda leur entrée. L’assassin comme l’espionne goûtèrent alors à cette semi-pénombre, où le brin d’humidité peinait à rafraîchir, où le remugle d’un échec se répandait bien trop vite. Alors s’incarnait cette figure allongée sur une couchette. Un chemisier brunâtre enveloppait un corps rôdé et pourtant meurtri. Mais c’était surtout le bandeau collé sur son visage plus blême qu’à l’accoutumée. Elle a si changé, comme si cela faisait une éternité. De combien de temps date notre première rencontre ? Deux mois, peut-être trois. Le monde évolue vite, et sa population aussi. Badeni, à peine réactive, alternait entre gémissements et râles. Elle s’assit ensuite, pour mieux lorgner ses visiteuses.

— Regardez qui est de retour ! s’exclama-t-elle d’une voix trop éraillée. Tu as accompli beaucoup de chemin, Nafda.

— Juste un aller-retour, en réalité, clarifia l’assassin.

Un rire gras couplé d’un toussotement empli la tente. Durant un instant, Nafda orienta ailleurs son regard, se dérobant de la vision d’une capitaine affaiblie. Néanmoins cette dernière ne cessait de l’interpeller.

— Tu as l’air intacte et victorieuse, complimenta-t-elle. Puis-je en dire autant ? Et toi, alors… Espionne, je suppose ?

— Exact, confirma l’autre femme. Mon nom est Leid, et j’ai conduit Nafda jusqu’à vous, capitaine.

— Encore les titres ronflants, dont je ne suis plus digne ? Me voilà flattée ! Si Nafda sème d’innombrables cadavres de mages sur son passage, je veux bien me fier à elle !

Elle est bouleversée. Un traumatisme récent ? Brandir l’ironie contre remède à ses maux internet, cela fonctionne rarement. Badeni dodelina, mue d’un sourire méphitique, avant de se ressaisir. Trop de transpirations abondaient, accompagnées de quelques larmes. Rien ne s’asséchait dans la moiteur et la sueur, sinon de rares lueurs perçues dans l’aveu d’une débâcle.

— Il s’est passé tellement de choses en ton absence ! s’écria la garde. Notre pauvre impératrice, quelque peu célibataire, a décidé de se marier avec le chef de la milice, le dénommé Koulad Tioumen. La cérémonie s’est déroulée comme prévu, et l’alcool et la bouffe en ravissaient plus d’un. Mais qui a alors débarqué ? Horis Saiden, jeune mage venu venger sa famille massacrée par les miliciens ! J’ai perdu de braves amis, ce jour-là… Bien sûr, une inquisitrice étrangère, la dénommée Docini Mohild, a réussi à l’arrêter ! Si seulement ça avait suffi…

— N’allez pas trop vite, suggéra Leid. Cela fait beaucoup d’informations pour Nafda.

— Ce n’est pas fini, évidemment ! On pensait Horis neutralisé, il ne restait plus qu’à lui soutirer la position de ses alliés. Il refusait de répondre. On avait beau insister, l’enfermer dans l’obscurité, il restait borné ! Bennenike a alors développé une idée géniale : l’emmener auprès d’Aladris, qui aurait su comment s’occuper de lui. Elle m’a désigné pour ce rôle, alors j’ai voulu prendre Ghanima. Elle méritait encore de souffrir, après tout ! Hélas, en chemin, nous sommes tombées sur une embuscade. Horis avait des alliés qu’il ne connaissait même pas ! Khanir Nédret, leur meneur. Mérid et Bérédine Oned, ses deux principales alliées. Mais ils sont bien plus nombreux. Pour résumer, le mage qui a failli assassiner notre bien-aimée impératrice est en liberté, de même que ma violeuse et ancienne propriétaire, juste parce que je n’ai pas eu l’audace de les tuer !

— Désolée de le demander aussi brusquement, mais… Savez-vous où ils se sont dirigés ?

— Quelque part au nord, à moins que ce soit une fausse piste ! Ils m’ont humiliée davantage en m’épargnant, alors que mes amis gisaient à mes pieds. Je me souviens de chacun d’eux ! Onzou, Sembi, Milak, Pashelle, et puis… Et puis… Ils sont nombreux à hanter mes rêves, maintenant. Moi vivante, eux crevés, merci la cruauté des mages !

Sa voix comme ses traits se distordirent. Elle étancha sa soif en déglutissant des goulées de sa gourde : il en restait tant que l’eau se déversa sur son visage. Badeni grinça des dents au moment où des gouttes s’écoulèrent sur sa plaie.

— C’était l’histoire de mon échec, murmura-t-elle. Des questions ?

— Je suis désolée…, soutint Nafda.

— Pourquoi tu t’excuses ? Tu n’es pas responsable ! Je suis devenue trop arrogante, trop sûre de mes capacités… Mes sœurs et frères d’armes en ont payé le prix. Est-ce une crise de l’empire ? Est-ce que les mages cachés sont plus nombreux, plus puissants que jamais ? À quoi a servi la purge, alors ?

Un engagement savait se renouveler, s’adapter. Suspendue aux lamentations de la capitaine, des cogitations avaient muri pour mieux être formulées. Autant Badeni que Leid s’arrochèrent alors au geste de l’assassin, quand elle plaqua son poing contre sa poitrine, quand un éclat inattendu jaillit dans ses yeux.

— Je me dois de vous remercier malgré les circonstances, dit-elle. J’ai assassiné des mages dangereux, Panehy Saitomon le premier, comme vous l’aviez exigé. Ils étaient dispersés, groupés en secret, mais ils n’avaient jamais commis une attaque d’ampleur similaire à la nôtre. Maintenant, je me rappelle pourquoi je lutte.

— Quelle est cette raison ? fit Badeni, penaude.

— Je suis l’arme de l’impératrice. Elle m’a choisie. Elle m’a extraite de la rue, avec sa violence et sa misère. Elle m’a entraînée dans un seul but. Protéger les faibles du joug des mages qui, depuis qu’ils sont devenus des parjures, représentent une plus subtile menace. Ceux que vous avez mentionnés, si groupés, si actifs… Je sauverai bien des vies en les éliminant. Horis, Ghanima, tous les autres… Je les égorgerai pour vous. Pour votre vengeance. Pour votre engagement envers le peuple.

— Un élan d’optimisme… Je l’admirerai bien, mais je suis trop occupée à ruminer sur mon échec. Sous-estimer est ce qui m’a mené à cette situation. Ne commets pas la même erreur que moi. Et puis… Comment espères-tu les trouver ?

— Très bonne question.

— C’est déjà ça... Merci, je me sens mieux. Dis aux autres miliciens de vous traiter avec autant de respect que moi. Si je n’avais pas claudiqué, si je n’étais pas tombée sur eux par miracle… Nous n’aurions jamais eu cette conversation.

Un nouveau rire secoua Badeni, sauf qu’aucune toux ne s’ensuivit cette fois-ci. Badeni s’est bien battue et s’en est tirée malgré tout. À moi de poursuivre ce qu’elle a commencé. Nafda sortit de la tente, flanquée de Leid, bientôt immergée dans ses propres réflexions. Sitôt à l’extérieur que l’espionne la dévisagea avec intérêt. Elle ne s’arrêtera jamais… D’un signe de la main, elle l’invita à la suivre jusqu’auprès des arganiers, là où nul milicien ne risquait de les épier.

— Pour être honnête, dit-elle, je ne m’attendais pas à un tel succès. Vu l’état de Badeni avant notre arrivée, elle était tellement submergée de honte qu’elle aurait pu se suicider.

— Je dois la venger. Je lui dois bien cela.

— Oh, l’assassin solitaire s’est liée d’amitié avec quelqu’un ? C’en est presque adorable.

— Épargne-moi tes moqueries, espionne.

Un franc sourire se dérida sur le visage de Leid. Arquant un sourcil, croisant les bras, Nafda la dévisageait avec perplexité. Je préférais la compagnie de Niel, finalement.

— La vengeance, justement ! reprit Leid. Tu n’as donc aucune idée de comment t’y prendre.

— Non, admit Nafda. Je trouverai bien un moyen. Pister par les traces de pas, peut-être.

— Ils les ont sans doute effacées, ! Non, laisse-moi te filer un petit coup de main. Je t’ai certes sauvée la vie, mais mes talents s’expriment ailleurs.

Nafda fixa son interlocutrice au plus profond de ses yeux, laquelle n’en remua pas un cil.

— Tu m’as intriguée, dit-elle.

— Je n’en attendais pas moins de toi, répondit Leid.

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