Chapitre 7 : L'engagement

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HORIS

Le temps de prendre son envol survient tôt ou tard. Ce moment est venu.

Nul tourbillon de sable n’endiguait son passage. Quoiqu’un vent persistant déferlait dans un terrain vague, son flot continu n’était pas si dévastateur. Il coulait comme un flux paisible, en harmonie avec son environnement, effleurant la moindre aspérité. De quoi enorgueillir le jeune homme guidé par l’intensité de l’étoile du jour.

Ils m’ont cru disparu. Ils m’ont imaginé vaincu, déchu, privé de tout vécu. À moi de leur montrer qu’ils se trompaient.

Une pénombre s’agrandit devant lui. Il ne s’agissait guère d’une forme continue, plutôt un ensemble discret de points. Au-dessus s’était déployé une nuée de condors, ailes bien ouvertes, le bec crochu et ivoire. Ils ne migrent pas. Ils traquent leurs carcasses. Je vais leur en offrir.

Des sifflements accompagnèrent sa traversée du désert. Mais alors que les rapaces guettaient l’horizon, traçant une majestueuse parabole dans les cieux, Horis bifurqua en arrière. Comme si un son plus résonnant, plus strident, l’avait appelé à quémander son passé. Un condor, d’ordinaire solitaire, pointait des yeux bruns vers le contrebas, au sommet d’une pente sinueuse. D’un noir profond s’imposait son plumage là où ses ailes blanchâtres contrastaient. Ses puissantes pattes s’enfonçaient sur la roche comme sa tête, auréolée de lobe charnues, s’accordait à l’ampleur de son envergure.

Est-il un guide, un symbole ? Quelles que fussent ses intentions, que le mage pouvait juste conjecturer, l’oiseau entama lui aussi son envol. Ce ne fut qu’une descente, après laquelle il se posa sur l’épaule de Horis. Ailes repliées, griffes courbées, le condor s’érigea comme compagnon naturel.

Son cri, si toutefois il devait être qualifié ainsi, le priva cependant des bercements de cette réalité.

— Monsieur ? s’enquit une voix féminine. Vous êtes là ?

Horis s’éveilla aussi subrepticement que possible. Une manœuvre toutefois avortée par la présence de la serveuse. Elle dévisagea son client avec scepticisme, une tasse chaude enserrée entre ses doigts.

— Je suis là, confirma-t-il, revigoré avant le service.

— Il y a quelques secondes, vous dormiez, jugea la jeune femme.

— Non, je méditais.

— Je vois… Pardonnez-moi si je ne suis pas convaincue. Je dois être rationnelle. Je ne m’agenouille pas chaque soir pour prier l’impératrice, par exemple.

Pourquoi me mentionne-t-elle le rapport à cette… croyance, si elle peut être qualifiée ainsi ? Un dodelinement précéda son haussement de sourcils tandis qu’elle offrait le contenant à son client. Quelques myrs rebondirent alors sur la table.

— Votre infusion au miel, proposa la serveuse. Je constate que vous avez été très réactif pour payer. Où avez-vous obtenu cet argent ? Je suis curieuse.

— Pardonnez-moi ma brusquerie, mais je n’ai jamais dit que je voulais parler, rectifia Horis. Ce doit être lassant de servir les mêmes boissons et les mêmes plats aux mêmes clients insupportables. C’est sûrement pour cette raison que vous cherchez à connaître leur vie. Désespérément, parfois. Je passe mon tour, merci.

Une moue renfrognée traversa les traits de la serveuse. Elle retourna à sa besogne, bientôt plongée dans sa foule de collègues et sa source de revenus. Trop loquace, celle-là. Mais ça me rassure de savoir que tout le monde ne ploie pas aveuglément les genoux face à l’impératrice.

Horis se délecta de son infusion. Il s’écoula à un débit naturel dans ses papilles gustatives, détendant ses muscles, soutenant ses membres engourdis par l’effort. Aussi se posa-t-il, s’adossa-t-il sur son siège, contempla-t-il l’auberge dans tout son dynamisme. Elles se ressemblent toutes. C’en est lassant. Un couple d’artisans s’invectivait. Deux hommes dialoguaient dans la pure tranquillité. Un bourgeois à l’embonpoint prononcé engloutissait une épaisse pièce de viande. Un groupe d’ivrognes chantait et dansait en-deçà du mur voûté et mordoré. Une jeune femme, son faciès hâlé devenu érubescent, frottait sa tête contre le comptoir. La clientèle habituelle. Des gens qui ont réussi, d’autres qui ont échoué. Qui suis-je pour juger ?

Une fois sa tasse engloutie, le mage voulut se cloîtrer loin de cette population. À peine eut-il franchi les escaliers pour se glisser dans son lit qu’il croisa trois individus encapuchonnés.

Leur aura était en mesure de l’immobiliser.

Deux femmes et un homme, d’après leur silhouette. Il lui difficile d’évaluer si leur attention s’attarda longtemps sur sa personne, néanmoins ils ne lui adressèrent pas un seul un mot. Tout juste des chuchotis se transmirent entre eux, et déjà ils prirent un chemin opposé. Qui sont-ils ? Ils avaient l’air de me reconnaître, pourtant je connais si peu de gens en dehors du clan.

Quand Horis pénétra dans sa chambre, une sensation de légèreté le submergea, comme si rien ne lui traversait l’esprit.

Dans ce monde il lutterait. Dans ce monde il trouverait sa place. Tant occupé à songer comment attaquer, il s’effondra en laissant ses pensées naviguer à leur gré.

Il aurait toutefois fallu que son sommeil fût réparateur.

Une suite de turbulences l’agita tout entier. Piégé aux confins d’obscures visions, des vagues nébuleuses le lancinèrent, puis des secousses entières. De telles perturbations houspillaient son corps. Engourdi, transi, meurtri. Pourtant cela lui parut irréel. Pourtant il ne se réveilla pas, emmené contre son gré, transporté vers quelque lointaine marée.

Un jet d’eau lui cracha au visage. Seulement là, comme englouti, ses paupières s’ouvrirent contre son déni.

Où suis-je ? Qu’est-ce qu’on a fait de moi, bon sang ?

Des murs lambrissés le cerclaient dans une semi-pénombre. Quelques bougies parfumaient la pièce en sus d’y gratifier une chiche lueur. Chacune trônait sur des tonneaux, disposés en parallèle de râteliers d’armes. Bien des hallebardes et lances y étaient accrochés, même si les plus efficaces avaient déjà trouvé propriétaire.

— T’es conscient, pourriture ? fulmina une voix masculine. Tu vas répondre à nos questions !

Un poing l’impacta à hauteur du tympan gauche, faisant sourdre une giclée de sang de sa bouche. Il cogne fort, l’enfoiré ! Horis identifia son agresseur sitôt qu’il avait pris conscience de son environnement. Devant lui se dressait un homme d’âge moyen, le teint sombre myrrhéen, un visage oblong percé d’un regard assassin et d’une barbe hirsute, à la musculature développée. Une longue tunique, croisée ocre et brun, soulignait sa carrure au lieu d’un équipement, néanmoins une lance en acier reposait sur sa dossière. Il était à l’auberge… Il discutait paisiblement, fondu dans la foule, infiltré entre tous ces ivrognes. Comment ai-je pu être aussi peu vigilant ? Une erreur de débutant après tout ce temps à songer à mon retour !

— Réponds ! tonna-t-il. Tu m’observes avec toute la haine qui t’habite. Tu me comprends. Alors tu vas me balancer tout ce que tu sais, maintenant !

— Ne sois pas trop agressif, pitié ! réclama un autre individu sur un ton plus conciliant.

Horis orienta ses yeux tant bien que mal vers cette nouvelle voix. Le jeune homme en question avait sa couleur de peau comme seul point commun avec son partenaire. Sa taille comme son gabarit en imposaient moins, alors que des traits juvéniles sillonnaient un faciès au nez aquilin, glabre et peu chevelu. Un cimeterre battait son flanc, mais il y gardait ses mains aussi éloignées que possible. Mieux : des frissons traversaient ses bras.

— Et pourquoi donc ? lança le grand homme. C’est un mage !

— Tu es sûr ? douta son confrère.

— Mon arme a vibré quand il est passé à côté de nous !

— C’était peut-être une erreur. Il n’a jamais tenté de riposter.

— Parce qu’il était endormi et que j’ai ligoté ses bras, pauvre con !

Une grande pression s’exerçait effectivement autour de poignets du mage. Il était attaché à une chaise, seul face à deux ennemis naturels, livré à lui-même. Rah, quel débutant je fais ! Si les liens ne sont pas trop serrés, je devrais pouvoir me libérer. Je dois juste guetter le moment propice.

Horis dressa le chef et dévisagea ses adversaires.

— Me séquestrer dans votre cave exige beaucoup d’honneur, ironisa-t-il. Qui êtes-vous ?

— Tu n’es pas muet, finalement ! fulmina le grand garde en s’inclinant vers lui. Je suis Akorys, et lui, c’est Rensi. Et pour ta gouverne, nous ne sommes pas dans une cave ordinaire, mais dans un poste de garde. Pas loin de l’auberge que tu squattais.

— Et pourquoi me révéler tout ça ?

— Car tu ne sortiras pas d’ici vivant, mage.

S’ensuivit un esclaffement. Horis avait beau se tordre, il ne détachait jamais son regard du garde, contre qui il était prêt à tout risquer. Il tente de m’impressionner. Pathétique !

— Qu’y a-t-il de si drôle ? s’irrita Akorys.

— Tu essaies de m’effrayer, persiffla Horis. Il m’en faut bien plus que ça. Tu vois, des miliciens comme toi, j’en ai déjà buté quelques-uns.

Les orbites d’Akorys se dilatèrent comme ses traits se durcirent. Il retint un grognement, dents serrées, des tressaillements envahissant chacun de ses membres.

— Il est vraiment dangereux ! s’enquit Rensi. L’attacher avec une corde n’était pas suffisant !

— Je fais avec ce que j’ai sous la main ! se justifia Akorys. Tu es censé être le garde patrouillant dans les environs. Ma place appartient ailleurs !

— Et c’est toi le milicien, tu devrais avoir le matériel nécessaire pour t’occuper de lui !

— Tu me critiques ? Alors que ma place comme protecteur de l’empire est plus importante que la tienne ?

— Désolé de ne pas être dans les confidences de la milice… Si le pouvoir n’a pas assez d’argent pour octroyer une arme détectrice de mages à tous les protecteurs de l’empire, je suis impuissant ! Je ne suis qu’un garde dans cette histoire, moi ! Tu m’as entraîné là-dedans ! Alors appelons des renforts.

— Ils n’arriveraient pas avant plusieurs jours ! On est au milieu du désert, je te rappelle. Les autres miliciens sont occupés à escorter notre chef en Amberadie.

— Hé, il nous écoute ! On ne doit pas dire n’importe quoi devant lui !

— Ça n’a aucune foutue importance vu qu’il ne repartira pas d’ici vivant.

Le mage captiva leur attention en toussant. Aussitôt Akorys et Rensi se tournèrent vers lui : les traits du premier se déformèrent tandis que le second optait pour rester en retrait.

— Ne m’oubliez pas, rappela Horis. Je suis le centre d’intérêt, pas vrai ? Mais j’avoue que vous avez attiré ma curiosité. Qui est le chef de votre milice ?

— Aucune importance, répliqua Akorys.

— Si, ça en a. Parce que je vais le tuer. Lui, et l’impératrice qu’il est censé protéger.

Soudain le milicien se tordit de rire, au détriment d’un partenaire dont le teint pâlissait au rythme de ses tremblements.

— Nous ne sommes pas assez de deux contre lui ! prévint Rensi.

— Il est seul, ligoté, et nous sommes armés, objecta Akorys. Si t’as la frousse, planque-toi derrière, mais laisse-moi accomplir mon travail.

— Comme torturer des innocents et traquer des honnêtes citoyens ? blasonna Horis.

Pareille pensée formulée lui valut un coup de poing au thorax. Qu’il est prévisible ! Je dois jouer de son défaut. Il fanfaronne, mais je suis certain qu’il est piètre interrogateur.

— Les petits malins comme toi ne survivent pas bien longtemps, dit Akorys. On a assez traîné. Mage, tu as beau te prétendre plus fort, je doute sérieusement que tu aies réussi à survivre seul tout ce temps. Tu ne devais même pas être adulte au début de la purge. Dis-moi où sont tes alliés et j’en finirai vite.

— Vous ne me reconnaissez pas ? Les années s’écoulent vite… Mais je n’ai jamais oublié. Et pour être honnête, tout ce dont j’ai envie maintenant, c’est de me venger.

— Te venger ? Pas très original.

— J’avais quinze ans au moment des faits. Je suivais mes parents au marché d’Ilhazaos, des personnes plus brillantes que vous ne le serez jamais. Je les ai vus se faire décapiter. J’ai assisté impuissant à l’incendie de ma maison, alors que mon frère était encore à l’intérieur. Et j’ai vu ce même homme égorger ma sœur. Elle était une enfant, trop jeune pour être mage, pourtant il n’a eu aucune pitié à son égard. Je me souviens de ce vieux guerrier. La haine habitait son être. Il a engagé la lutte contre les mages, tuant sans sourciller, massacrant sans distinction. Nerben, qu’il s’appelait. Vous le connaissez ?

— De nom, seulement. C’est une légende la milice, ce gars-là ! Mais il a pris sa retraite. C’est qu’il commençait à se faire vieux.

— Mais vous lui avez obéi sans vous en apercevoir. Vous savez quoi ? Moi aussi, j’ai ma volonté. Moi aussi, j’ai ma raison de lutter. Moi aussi, je me suis engagé.

Une lance brillante frôla le nez de Horis. Même s’il arborait un sourire, il ne put s’empêcher de sursauter face à la proximité de l’arme adverse, soutenue par des bras crispés, porteuse d’une inexpugnable hostilité.

— Tu crois être le seul à avoir perdu des proches ? s’emporta Akorys. J’ai voulu croire en la magie, en ses bienfaits ! Mais l’être humain est si mauvais que tout ce qu’il maîtrise l’est forcément. La magicienne qui utilise ses pouvoirs pour sauver un village de la famine ? L’enchanteur qui repousse l’envahisseur en un savant mélange avec d’armes et de sorts ? Des contes pour mioches, voilà tout !

— Tu as une bien étrange notion de la justice, avisa Horis. Ta lance dirigée contre moi, l’expression révulsée, persuadé de défendre le camp du bien. Je ne renoncerai pas à mon combat.

— Il s’arrête aujourd’hui. Et tu vas nous révéler direct où se terrent ses alliés, pour que le leur se termine aussi.

— Tu souhaites en connaître davantage sur moi ? Je suis Horis Saiden, dernier représentant de ma famille !

— Nos prénoms se ressemblent… Serait-ce un signe du destin ?

— J’en doute fort.

— Alors pourquoi te divulguer ainsi ?

— Pour que ce soit ton ultime souvenir.

Nonobstant ses mains ligotées, et son lien avec la chaise, Horis parvint à se relever et à asséner un coup de pied à Akorys. Les gardes basculèrent en arrière, mais le premier se rattrapa et bondit en direction des tonneaux. Il s’imposait face à un milicien déconcerté. Face à un garde apeuré. Aussi n’eut-il aucun obstacle vers sa voie de libération.

L’exilé plaça ses poignets au-dessus d’une bougie. Peu à peu ses mains se libérèrent de cette douloureuse emprise. Je redeviens moi-même. Sitôt remis d’aplomb qu’il toisa chacun des deux défenseurs de l’empire.

— M’avoir ligoté aussi près d’une source de feu, n’était-ce pas stupide de votre part ? se moqua-t-il.

Akorys ignora la feinte et se releva. Paupières plissées, posture offensive, il tendit sa lance vers sa cible.

— Te tuer en devient plus légitime, maintenant que tu es libre, justifia-t-il.

— Ne sous-estime pas les pouvoirs des mages.

— Au contraire. Figure-toi que j’en ai buté quelques-uns lors de ma carrière de milicien, pour reprendre tes termes. Après tout, mon arme contre facilement la magie.

Horis saisit une lance dans le râtelier qu’il projeta aussitôt vers Akorys. Il l’avait si bien envoyée qu’elle transperça la poitrine du milicien. Lequel, propulsé contre le mur lambrissé, s’écroula inerte sous les hurlements du garde.

— Vous avez choisi le pire endroit possible pour me maintenir prisonnier, lâcha Horis.

Bien qu’il dédaignât le survivant, aucune envie de riposter ne lui traversa l’esprit. Au lieu de quoi Rensi jeta son cimeterre à terre en dépit du flageolement intensif de ses jambes.

— Tu abandonnes déjà ? interrogea le mage. Preuve de lâcheté, ou volonté désespérée de survivre ?

— Pitié ! implora le garde. Je ne voulais pas me retrouver dans cette histoire ! C’est un malheureux incident !

— Mais si je te laisse t’enfuir, n’en profiteras-tu pas pour me dénoncer au premier milicien sur ton chemin ?

— Non ! Je vous le promets ! Je ne raconterai rien à personne !

— Et pourquoi pas ? Je ne cherche pas à me cacher. Qu’ils m’envoient à la milice entière s’ils le désirent, c’en deviendra plus facile de m’en débarrasser. Détale, Rensi. Cours aussi loin que tu le peux. Tant que tu seras loin au moment où tous périront sous les flammes.

Des larmes se déversèrent sur le visage terrorisé du jeune homme. Ni une, ni deux, il abandonna son poste de garde pour une plus grande cause, pour un refuge loin de l’aura du mage. Il claqua la porte à une allure effrénée, ses cris disparaissant sous l’épaisseur des murs.

Il ne demeurait plus que Horis. Lui qui contemplait le corps d’Akorys sentit son sourire s’élargir. Lui qui ne ressentait plus de d’enserrement sur ses poignets s’épanouissait à l’écoulement harmonieux de son flux interne.

Je sombre trop aisément dans l’inconscience. Je dois me montrer vigilant : à l’avenir, je risque d’affronter plus d’un adversaire à la fois. Au moins, cette rencontre me prépare pour mes futurs combats. Je connais les armes de l’ennemi. Je sais comment riposter. Et si ce trouillard pense atteindre la capitale avant moi, il se fourvoie.

Alors Horis s’engouffra dans le désert. Son environnement. Celui qu’il dompterait pour prouver que ce monde lui appartenait.

Sur son chemin, de la région d’Erthenori à Amberadie, il s’imposa sous le soleil de plomb. S’interrogea sur les tenants et aboutissants de sa quête. Et sur l’identité de ces trois mystérieuses silhouettes, si proches de lui, et pourtant déjà ailleurs.

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