Chapitre 5 : Précieuse marchandise

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JIZO

— Qu’il est magnifique ! louangea une bourgeoise d’âge moyen, pointant d’un index minutieux. Une véritable d’œuvre d’art à la taille, aux contours et aux proportions impeccables !

— Une merveille, même ! louangea sa congénère plus petite et menue, l’admirant d’une bouche pleine ouverte. Il faut dire qu’il est bien mis en valeur.

— Il est juste là pour décorer ? Ne pouvons-nous pas l’acheter ? Ou au moins l’emprunter pendant quelques temps ?

Une femme au teint ébène s’imposa au-delà des délectations et gloussements. Un foulard émeraude pendait autour de son cou tandis qu’une chemise en coton opaline, garnie de motifs à pois, enserrait un gabarit mince et pourtant solide. Des boucles noires, rabattues sur ses oreilles décorées de bijoux, couronnaient son faciès oblong scintillant d’yeux mordorés. Non qu’elle dépassât de beaucoup son objet de convoitise, mais des plis s’amplifièrent sur l’ensemble de sa figure. De quoi perler quelques sueurs chez ses deux clientes.

— Il n’est pas à vendre ! interdit-elle. N’en avez-vous pas en réserve dans vos propres demeures ? Agnémonne, Mérid, je pensais que vous valiez mieux que cela.

— Alors pourquoi l’exposes-tu ainsi devant nous ? rétorqua Mérid, la petite bourgeoise.

— Admirez-le tant que vous le voulez, mais ne le touchez pas. C’est pourtant aisé à concevoir, non ? Il m’appartient, à moi et moi seule.

Des doigts délicats, et néanmoins envahisseurs, effleurèrent la structure d’une glaçante lenteur. S’ensuivit l’inévitable propagation de frissons. Maîtresse Vouma assoit sa domination. Même en présence d’autres inconnues. Ça ne lui suffit pas d’affirmer que je suis sa propriété, elle veut aussi le montrer. Une langue trop humide parcourut la joue de Jizo, qui se crispa sous le regard ébaubi des clientes.

— Un excellent choix d’esclave, reconnut Agnémonne. J’avoue être jalouse. Une peau laiteuse, des traits juvéniles, des yeux légèrement bridés, des cheveux châtains soyeux, mâtinés de reflets roux. Et ces abdominaux saillants ! D’où vient un si beau jeune homme ? À Nilaï, on croise des personnes avec des caractéristiques similaires, mais celui-ci a quelques particularités !

— Je l’ai acheté à des trafiquants qui l’avaient kidnappé dans son pays, expliqua Vouma. En échange de quoi certains de nos produits ont traversé la frontière sud-ouest. Aux marchés juteux les justes récompenses. Et si tu te posais la question sur ses origines, Jizo a grandi au Diméria. Mais d’après les esclavagistes, seule sa mère provient de ce pays, son père est de Skelurnie.

— D’où ? interrogea Mérid, dubitative.

— Une contrée glaciale, très loin dans le nord-ouest. À l’autre bout du monde, même ! Ils sont aussi encore plus pâles que les Belurdois et Enthelianais, mais généralement avec les cheveux plus clairs. Des spécimens de ce type, vous n’en croiserez pas beaucoup dans les parages, comme tu l’as si bien souligné. Mais je l’ai trouvé la première. Si vous n’êtes pas satisfaite, allez jusqu’à Kishdun, peut-être trouverez-vous votre bonheur !

Je suis sa marchandise. Sa plus précieuse marchandise, peut-être, mais sa marchandise quand même. Jizo garda ses pensées pour lui. Droit comme un poteau, bras plaqués contre ses hanches, telle une statue de marbre, il ne laissait transparaître aucune émotion. Toujours devait-il obtempérer aux instructions de Maîtresse Vouma, qui exigeait de lui surtout le mutisme. Difficile de se mouvoir quand un pourpoint en cuir raboté et un pantalon anthracite en tissu l’étriquaient d’abondance. Ainsi s’esquissait une volonté de contrôle par l’exposition. Par l’image.

— Je suis marchande d’épices avant tout ! rappela-t-elle. Puisque Jizo a l’air de trop vous déranger, je vais lui laisser prendre congé.

Avant de lui gratifier de quelque liberté, Vouma affleura son poignet, chatouillant d’un doux murmure :

— Le soleil va bientôt se coucher, prévint-elle. Tu sais où m’attendre.

Un large sourire, dévoilant toute sa dentition, se déploya quand Jizo crut s’en délester d’un regard orienté ailleurs. Derrière lui s’échangèrent alors les négociations plus ordinaires, pour des épices disposées le long d’une table. Curry, poivre blanc, safran et origan accompagnaient des poudres moins recommandables, mais à l’attractivité garantie. C’est ce qui fait leur commerce, après tout. Le triomphant couple Sereph. Ils sont tranquilles ici, au milieu du désert, à des kilomètres de la cité la plus proche.

Jizo retourna dans la demeure qui était devenue sienne. D’emblée des pans laqués submergèrent sa vision. En-deçà de la façade garnie de lys, par-dessus les larges marches au tapis carminé, des colonnes d’albâtre soutenaient un plafond cintré. De ce bas rejeté, à proximité de passages inavoués, le jeune homme parcourut ce déluge de richesses. Il la surplomba de hauteur et non de valeur, cheminant malgré lui au sein d’un écrasant décor.

Un parfum enivrant le guida à l’étage. Là où le plancher lustrait, là où s’érigeait une paire de lits à baldaquin. Où l’épaisseur des draps, chamarrés d’azur et d’ambré, camouflaient les marques de leurs précédents passages. Où des cylindres de lumière ne révélaient aucune trace de poussière, seulement les témoins d’un quotidien mortifère.

Sa consœur du malheur, pour l’heure, était installée au cœur de ses peurs. Assise sur le lit de face, tête inclinée vers le bas, Nwelli accorda un œil hésitant à l’autre esclave. Une tunique diaphane enveloppait son corps filiforme tandis qu’un excès de fard orangeait sa figure d’une noirceur effacée. Aucun éclat ne brasillait dans ses yeux, au-dessus desquels flottait une longue chevelure de jais, si soyeuse qu’elle en paraissait irréelle. Des lèvres pulpeuses, retroussées par nécessité, chatoyaient d’une coloration carminée. Elle doit être désirable. Courbée selon sa volonté. Mais comment je peux répéter les mots qu’il lui a assénés ?

Nwelli soupira quand Jizo pénétra dans la pièce.

— Ce n’est que toi…, souffla-t-elle. Juste un moment de répit. Il ne tardera pas à arriver.

— Tout va bien, Nwelli ? s’enquit son ami.

La jeune femme orienta son regard vers l’extérieur. Au sein de quelques étendues dorées où elle souhaitait s’abandonner.

— La partie de la journée que je redoute le plus, confessa-t-elle. Je me demande à chaque fois si je vais m’en sortir. Et dans quel état… C’est ce à quoi on est condamné, Jizo ? Subir notre destin sans broncher, gardant toute notre souffrance pour nous, dans l’impossibilité d’être sauvés ?

Nwelli tenta de redresser le chef comme Jizo s’approchait d’elle.

— Pardonne-moi, dit-elle. Je sais que me lamenter est inutile. Surtout que ton calvaire n’est pas plus enviable. Toi aussi, tu as été exposé comme un trophée ?

— Oui, admit Jizo. Vouma m’a montré à ses deux amies… Mérid et Agnémonne, qu’elles s’appelaient. Elles m’ont reluqué comme une statue ou un morceau de viande, j’ignore quel est le moins flatteur.

— Deux hommes m’ont observé de la même façon hier. Bien entendu, Gemout leur a interdit de me toucher.

— J’ai souvent entendu la même chose…

Elle est si ravagée… Combien de temps résistera-t-elle ? Jizo posa un genou en face de son amie et plaça ses mains sur ses épaules avec délicatesse. Un chiche sourire détendit ses traits.

— Nous nous en sortirons, promit-il. Nous trouverons un moyen de nous libérer de ces oppresseurs.

— J’ai perdu espoir, avoua Nwelli, rembrunie. Nous sommes prisonniers ici pour toujours.

— L’esclavage est interdit dans l’empire depuis l’avènement de la dernière impératrice, non ? On doit bien pouvoir les dénoncer aux autorités !

— Interdit en théorie. Les maîtres et maîtresses n’ont qu’à cacher leurs esclaves, ou prétendre qu’ils sont des serviteurs payés. Ils trouvent toujours un moyen de contourner les lois. Et puis…

La gorge de Nwelli se noua. Son corps se pétrifia comme un claquement résonna dans la pièce. Suivirent des lourds pas, porteurs d’une ombre pernicieuse, dévoilant un homme aux nerfs tendus. Dans l’excessive clarté frappait l’obscurité d’yeux acérés. Gemout arborait son chemisier pourpre à merveille, depuis lequel des muscles trop prononcés bombaient. Un nez long et arqué pointait depuis son faciès aux plissements affûtés. Même ses mèches coupées à ras la nuque présentaient des pointes. Un foulard bleu marine oscillait à en rythme avec son médaillon en fer, garni de vicieuses lames.

Le maître. Le bourreau. Qui qu’il soit, il est là pour qu’on regrette d’avoir croisé sa route. Pour nous maudire de notre existence même.

Avec brutalité, teintée de vivacité, Gemout saisit Jizo par le cou, l’éloignant de son objet de désir. Par ce geste il intimida le jeune homme qui fut contraint de se courber.

— Nos règles ne sont pas assez claires ? tonitrua-t-il d’une voix grave. Nous ne sommes pas généreux ? J’ai cru entendre certains murmures, et il vaut mieux pour toi que je les oublie. Est-ce bien compris ?

— Oui… Oui…, s’étouffa Jizo.

— Mon épouse ne te l’a pas assez répété ? Tu es né pour te soumettre. Une leçon qu’elle va t’inculquer de nouveau d’ici peu. En attendant, je dois m’occuper de ma tendre Nwelli.

Jizo fut éjecté sur le lit. Si le matelas réceptionna le choc, il n’en devint pas plus aisé d’assister à la scène. Car Gemout eut beau offrir une douce main à l’esclave, des frissons s’accaparèrent de cette dernière au moment où il huma son parfum. Il frotta ses narines sur chaque coin de son visage, transmit un souffle chaud à la tremblotante jeune femme.

— Tu es magnifique, congratula-t-il. Tu t’es bien apprêtée pour moi. À présent, déshabille-toi.

Nwelli s’exécuta en silence. Devant ces gestes guindés, où poignaient des velléités contre la servitude, Jizo tressailla en guise d’impatience. C’était sans compter l’irruption de Vouma, saupoudrant sa vision d’admiration. Bien vite elle guigna le principal intérêt de sa présence.

— Ne sois pas jaloux, ronronna-t-elle. Mon mari s’occupe d’elle, et moi de toi. Allonge-toi déjà sur le sommier, tu me feras gagner du temps.

L’esclave s’allongea aussitôt, bercé du ton de Maîtresse Vouma, alors qu’elle l’attacha ses poignets d’une épaisse corde reliée à la latte de bois. Sa tortionnaire l’obombra et lui bloqua ainsi toute vue de l’autre lit. Mais les cris de Nwelli lui percèrent les tympans.

— Je ne vais pas te faire hurler comme elle, rassura la marchande d’épices. Je sais me montrer plus subtile.

Entre deux caresses, elle s’empara d’une aumônière qu’elle ouvrit promptement. Une poudre verte parut alors à son grand dam, quoi que pût exprimer sa victime.

— De la thynème, divulgua-t-elle. Importée du Diméria, tu ne seras pas dépaysé ! Mais À toi d’essayer, car je te le garantis : ces effets sont puissants !

Vouma prit une poignée qu’elle approcha du nez jeune homme. Une odeur inconnue jusqu’alors infiltra ses narines, de quoi lui transmettre quelques nausées. Malgré tout sa maîtresse s’opiniâtrait dans son insistance. C’est juste un mauvais moment à passer. Une petite drogue, sûrement inoffensive. Ensuite elle se courbera à moi, saisira ma verdeur, s’amusera dessus. Quelques minutes… Interminables, peut-être.

Jizo aspira la poudre. Avec elle se saupoudrèrent des nouvelles perspectives. Un alourdissement de tête. Tout devint flou, de ces confortables couettes à la fraîcheur de sa dulcinée. Des sons parasites, d’abord discrets, puis de plus en plus violents, s’infiltrèrent en lui, le lancinèrent, l’agressèrent.

Un tourbillon l’emporta. Comme si son corps ne lui appartenait plus. Comme si Vouma en avait la propriété. Des sensations se décuplaient au détriment des sens. Allers et retours de sa maîtresse, cambrée avec prestesse, se succédaient si bien qu’elle paraissait être plusieurs. Épicé était le heurt au creux de cris distordus. À une telle vitesse, Jizo peinait à différencier le réel de l’imaginaire. Pareil saisissement se méprenait à des dards plantés dans sa chair. Il ne criait guère ni ne gémissait, parce que tout se déroulait en accéléré.

Quelques minutes à supporter… Ça va vite passer…

Le moindre encaissement disparut. Lorsqu’il reprit conscience, la nuit s’était abattue, et le couple s’était éclipsé. Chacun avait besoin de repos. Jizo, lui, nécessitait bien davantage. Il boitait le long d’un sombre couloir au bout duquel se situait le salut. Nwelli, main enroulée autour de son épaule, l’aidait tant bien que mal à se déplacer.

— J’ai la tête qui tourne…, dit-il, encore un peu dans les vapes. C’est comme si Vouma s’était… ancrée en moi.

— Les effets de la thynème, compatit-elle. Comment tu te sens ?

— Je ne saurais pas dire si j’ai moins ou plus ressenti que d’habitude. Une chose est sûre : ce n’était pas agréable.

— Ça ne l’est jamais. Vouma t’a fouetté à maintes reprises. Elle voulait voir comment tu réagissais. Dans ton état de semi-conscience, ton corps était secoué de tremblements, mais ce n’était pas dû aux coups.

— C’est… grisant, inquiétant. Moi qui me voulais rassurant, j’ai échoué.

— Ça ira. Nous allons nous reposer. Oublier ce qu’il vient de nous arriver. Au fond, on s’y habitue… Gemout ne m’a pas tailladé la peau avec sa lame, cette fois-ci. Il a été brutal, oui, mais un peu moins, vois-tu ? Peut-être que… Enfin, je ne suis pas très rassurante…

Dans la chaleur ambiante, force d’oppression et d’illusion, régnait l’empreinte d’un vent glacial. Ouvrant la porte de leur chambre, un souffle charriant du froid, s’engouffrait dans la pénombre. Leur propre lieu de repos, fût-il restreint, leur offrirait un véritable sommeil.

— Je vais t’aider à te coucher, proposa Nwelli. Nous avons un peu de répit, au moins jusqu’à l’aube…

Mais tandis qu’elle s’appliquait à sa nouvelle tâche, la jeune esclave perçut des râles à proximité. Un autre myrrhéen complétait la collection du couple Sereph : sa grandeur et sa musculature égalaient son absence de cheveux. Brunold de son prénom, attifé d’une tunique malpropre, dévisagea Jizo et Nwelli en fronçant les sourcils. Il ne manquait plus que lui…

— Vos gémissements m’empêchent de dormir, critiqua-t-il.

— Jizo a été drogué et violé ! plaida Nwelli. Il lui faut le temps de se remettre…

— Et voilà, vous vous plaignez encore. Votre situation est bien plus enviable que la mienne, pourtant !

— Pardon ? balbutia Jizo, peinant à tenir l’équilibre. En quoi devrions-nous être contents ?

— Parce que vous avez beaucoup de chance. J’aimerais tellement être à votre place !

Les mains de Jizo se crispèrent sur les couettes. Si seulement il subsistait davantage d’énergie en lui, il s’échinerait à affronter son contempteur, ce même si Brunold le dépassait tant de taille que de carrure.

— On échange quand tu veux…, parvint-il à prononcer.

— Ils ne voudront pas, déplora l’autre esclave. Je les admire, mais je mérite mieux ! Je ne suis qu’un tas de muscles pour eux, réduit à soulever des objets lourds, à réaliser toutes les tâches ingrates ! Alors que vous avez tous les bons côtés de notre statut.

— Mais de quels bons côtés tu parles ?

— Regardez-vous ! Vous avez des beaux corps, désirables. Vous êtes logés, bien habillés, et nos maîtres vous concoctent d’excellents repas rien que pour vous. Moi pendant ce temps, je n’ai droit qu’aux restes. Tu n’avais pas autant de là d’où tu viens, Jizo.

— Tu n’as décidément rien compris… Ma famille était peut-être modeste, mais nous ne manquions jamais de rien. Et surtout, on ne me violait pas chaque jour.

— Quel malheur de faire l’amour régulièrement avec une femme aussi sublime que Vouma ! Arrête de te plaindre pour rien. Je suis sûr qu’au fond de toi-même, tu apprécies ce qu’elle te fait.

— Comment oses-tu ? intervint Nwelli, d’une voix trop faiblarde pour paraître autoritaire. As-tu la moindre idée du nombre de cicatrices sous ses vêtements ?

— Un mal pour un bien. Ça vaut pour toi aussi, Nwelli. Si j’étais attiré par les hommes, Gemout serait un de mes premiers choix. Mais bon, inutile de débattre avec vous, vous êtes trop bornés. Comparez-vous aux autres esclaves au lieu de pleurer.

— Si on ne peut pas se lamenter sous prétexte que c’est pire ailleurs, alors personne n’a le droit…

Ses paroles se suspendirent au mutisme, à un vent de négation. Brunold s’était déjà recouché, et bientôt le rejoignit une esclave incapable d’argumenter face à lui. Engourdi, confus, perturbé, il fallut bien du temps à Jizo avant d’étaler sa couverture par-dessus son corps meurtri. Des convulsions le saisirent encore, certes légères, certes rares, toutefois assez pour le déstabiliser. Aussi guetta-t-il le tant souhaité repos en dépit de chaque contrainte. Des larmes se mirent même à sa déverser le long de ses joues.

Qui pourra nous délivrer ? Pitié, si l’esclavage est condamné, il doit bien y avoir quelqu’un ! Maman, papa, je croyais que vous étiez de grand guerriers… Pourquoi n’êtes-vous pas venus me délivrer après tout ce temps ?

Impératrice Bennenike, je sais que je ne suis pas citoyen de l’empire, même s’il accueille un peuple diversifié en son sein. Mon père est originaire des contrées glacées, j’ai grandi au milieu des rivières et des cerisiers. Mais vous vous vous êtes portée garante de chaque esclave, toute origine confondue.

Alors, je vous en supplie, sauvez-nous.

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