Chapitre 11

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La réponse à son problème lui apparut sous la forme d'une jeune fille tout à fait banale qui se présenta à lui le midi. Une brune aux yeux marron était venue l'interpeller avant qu'il ne rentre dans le réfectoire, brune qu'il n'avait jamais vu de sa vie, soit dit en passant.

— Je t'ai vu à l'instant et ça a été un véritable coup de foudre, lui explique-t-elle, des étoiles plein les yeux. Alors veux-tu sortir avec moi ?

Et voilà que ça recommençait. Il n'avait rien demandé et on venait le voir pour une déclaration après un seul regard. Surtout qu'elle n'était pas vraiment son style, un peu trop féminine pour lui.

— Désolé de te décevoir, mais je ne suis pas vraiment intéressé, déclina le métis.

— Mais je suis sûr que tu peux tomber amoureux en apprenant à me connaître, persista-t-elle.

— J'ai dit non, alors n'insiste pas plus, refusa le brun.

— Laisse-moi une chance de te prouver que je suis la plus apte à sortir avec toi, s'acharna-t-elle.

— Je t'ai dit que tu ne m'intéressais pas, alors arrête, commença à s'énerver le métis.

— Mais je suis prête à tout pour toi, le supplia-t-elle.

Une idée traversa l'esprit du jeune homme, mais il ne pouvait pas l'utiliser pour se débarrasser d'Alice. Ce serait se servir d'elle et la faire espérer alors qu'il ne se passerait jamais rien. Mais il ne voulait pas qu'Alice sache qu'il sortait le soir ni qu'elle le suive pour savoir où il allait et avec qui. Alors il profita de l'occasion qui se présentait à lui, même si c'était injuste moralement pour cette fille.

— Puisque tu le dis, j'ai besoin que tu me rendes un petit service à la fin des cours. Il faudrait que tu verrouilles la salle de projet pendant une petite heure lorsqu'il ne restera plus que la blonde aux yeux verts qui m'accompagnait dedans. Tu comprends, c'est ma meilleure amie et je voudrais lui faire un cadeau pour son anniversaire, mais comme on partage le même appartement, on rentre ensemble et impossible pour moi de m'éclipser discrètement sans éveiller ses soupçons. Tu pourrais faire ça pour moi ? demanda le jeune homme.

— Tes désirs sont mes ordres. Je ferais tout pour te satisfaire, s'enthousiasma la demoiselle avant de partir il ne savait où pour sûrement se préparer pour le soir.

Laël savait qu'elle réussirait. Tous ceux tombés sous son charme au premier regard se découvraient des capacités leur permettant d'accomplir des choses impensables dans le but de lui plaire. Ne restait plus qu'à savoir comment faire pour qu'Alice soit la dernière à sortir de la pièce. Un plan commença à germer dans sa tête, mais le fil de ses pensées fut coupé par la source de ses problèmes.

— Laël, tu fais quoi ? lui demanda sa meilleure amie. On t'attend pour aller manger.

— J'arrive, désolé. Une nouvelle déclaration au premier regard, tu sais ce que c'est ? expliqua le jeune homme.

La demoiselle rigola, mais n'ajouta rien. Les deux amis rejoignirent les jumeaux avant d'aller prendre de quoi manger. Le repas se passa dans le calme malgré les quelques questions de la blonde sur son rendez-vous avec le professeur de biologie le matin même. Il avait bidonné quelques réponses, passant sous silence la proposition de se retrouver autour d'un verre après les cours. Il ne savait toujours pas si son plan fonctionnerait, mais il l'espérait de tout son cœur, voulant retrouver son beau brun sans que la blonde ne les suive. Profitant qu'Alice soit partie aux toilettes, le jeune homme prit son téléphone et écrivit un message à son nouveau contact.

« J'ai trouvé un moyen de me débarrasser d'Alice ce soir. Où dois-je te rejoindre ? Laël »

La réponse ne se fit pas attendre. Le jeune homme s'empressa de lire les propos de son ainé, une certaine agitation l'animant.

« Rejoins-moi à l'entrée du parking des professeurs à l'arrière de l'école. »

« Ça marche beau brun. »

Laël rangea ensuite son portable dans sa poche avant que sa meilleure amie ne revienne, ne voulant pas qu'elle se doute de quelque chose. Il était temps d'enclencher la phase une de son plan : faire en sorte que la blonde reste dans cette foutue salle de projet. Et il avait l'excuse parfaite pour ça.

— Alice, tu voudrais bien rester avec moi après les cours pour m'aider à finaliser quelques détails dans les codes du projet, voir s’il colle bien à la partie mécanique ? lui demanda-t-il à son retour.

— Oui bien sûr. Mais pourquoi le finir maintenant alors qu'il nous reste au moins un mois pour le faire ? demanda la demoiselle, ne sentant pas le piège venir.

— Ne remets pas à demain ce que tu peux faire aujourd'hui. Et parce que je suis à jour dans mon travail donc je compte en profiter pour prendre un peu d'avance avant que les cours ne deviennent encore plus compliqués, expliqua le métis, perfectionnant son appât.

— Ton argument se tient. Très bien, allons demander au prof, je le vois qui arrive.

Les deux amis se dirigèrent vers leur enseignant, attendant toutefois qu'il ait fini d'ouvrir sa salle pour le questionner. Il accepta sans la moindre hésitation, leur promettant même de leur laisser la clé afin qu'il puisse rester autant qu'ils le souhaitent.

L'après-midi se déroula en toute tranquillité, d'abord occupé par le cours de physique puis par la continuation de leur projet. Le moment venu, Laël prit son téléphone, la clé et ses papiers qu'il cacha dans sa veste et mis celle-ci.

— Je reviens, j'ai besoin d'aller aux toilettes. Démarre les programmes pendant ce temps, je n'en ai pas pour longtemps, lui expliqua le jeune homme avant que la blonde ne pose la moindre question.

Et sans attendre de réponse, il quitta la salle, veillant à ce que l'inconnu du midi ferme bien la porte à clé pendant qu'il s'éloignait. Elle le rejoignit ensuite, fière d'avoir réussi sa mission.

— Je vois que tu as trouvé une clé, constata le brun, complètement indifférent à la joie de la brune.

— Le concierge a bien voulu me la prêter, mais je dois aller lui rendre sans plus attendre.

— J'ai une autre mission pour toi. J'aimerais que tu ouvres cette porte dans environ une heure, mais elle ne doit surtout pas te voir, demanda le jeune homme, se sentant mal vis-à-vis de cette fille, mais aux grands maux, les grands remèdes, alors il utilisait tout ce qu'il avait sous la main. Tiens, c'est la clé du prof, veille à la rendre à Alice avant de partir.

Laël n'attendit aucune réponse, sachant très bien qu'elle lui obéirait. Il se dirigea vers son point de rendez-vous où l'ainé devait l'attendre. Sur place, Laël chercha le plus vieux du regard avant que celui-ci ne l’interpelle :

— Tu en as mis du temps, j'ai cru que tu m'avais oublié.

— Jamais je n'aurais osé, fit mine de s'horrifier le plus jeune en se tournant vers Kyle.

Ce qu'il vit lui coupa le souffle. L'ainé l'attendait sur une moto, un casque sous le bras. Il portait une veste en cuir qui faisait ressortir les muscles de ses bras et de ses épaules, ses cheveux attachés pour ne pas le gêner. Son jean noir le moulait à la perfection, montrant à qui le voulait son magnifique postérieur.

— Aller monte avant de gober une mouche, fit le professeur en lui tendant un second casque qu'il avait, un air moqueur sur le visage.

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