Chapitre 2

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Trois heures ! Ils étaient restés coincés dans cette foutue salle de conférence pendant trois heures. Alors oui la présentation des associations, des clubs et du campus, c'était intéressant cinq minutes, mais pas trois heures, ça en devenait chiant à mourir. Surtout qu'ils allaient faire le tour de l'école juste après le discours du directeur, et donc voir tous les lieux où il serait possible de s'inscrire pour l'année. De ce fait, une description aussi détaillée n'était absolument pas nécessaire aux yeux de Laël. De toute façon, il avait toujours préféré juger de ses propres yeux plutôt que de croire ce qu'on lui disait. Il n'avait donc pas vraiment suivi ce qu'il s'était dit ni la présentation du corps professoral qui avait eu lieu entre deux speechs barbants. Lorsqu'ils furent enfin relâchés, le brun s'empressa de rejoindre ses amis de qui il avait été séparé par manque de place groupée.

— Ça va, pas trop endormi après ce long discours ? demanda-t-il aux autres.

— Ne m'en parle pas, lui répondit le blond, j'ai bien cru m'endormir avant la fin. Heureusement de Mak était là pour me tenir éveillé, sinon je pense que je me serais transformé en serpillière humaine.

— Les gars, si vous ne voulez pas être les derniers à manger, il vaudrait mieux se dépêcher de faire le tour du campus et des clubs avant qu'ils n'y soient tous, vous ne pensez pas ? questionna Alice qui venait juste de les rejoindre.

— Alors allons-y, fit Jezekael. Surtout que je meurs de faim.

— Tu n'es qu'un ventre sur pattes tu le sais ça au moins ? se moqua sa jumelle.

— Tu me le répètes suffisamment pour que je m'en souvienne, ne t'inquiète pas. Sinon, vous avez une idée de ce que vous allez choisir ? demanda son frère en commençant la visite.

— J'ai vu qu'il y avait un club de handball, je pensais m'y inscrire. Vous ne pouvez pas vous imaginez comme ça me manque depuis deux ans, fit Laël.

— Alors allons-y mec. Parce que crois-le ou non, mais c'est aussi le club qui me semblait le plus intéressant. Et vous les filles ?

— Je préfère le club d'art, lui répondit sa sœur, plus calme et plus intéressant selon moi.

— J'hésitais entre ça et celui de lecture. Finalement, je pense que je vais choisir le même que toi, Mak.

— Comme ça on pourra discuter en toute tranquillité loin des garçons, rigola la blonde.

— Parfait, puisque tout le monde sait où il veut aller, je propose que les garçons, vous partiez vous inscrire pendant qu'on fait pareil de notre côté. On se rejoint devant le self quand on a fini, proposa la deuxième fille du groupe.

— Ça marche. À tout à l'heure alors, les salua Jek avant de partir en direction du gymnase avec le brun.

— Enfin seul entre mec, souffla le blond, un fois éloigné de leur lieu de départ. Bon alors, Laël, dis-moi tout. Entre toi et Alice, y'a quoi exactement ? Parce que vous avez l'air très proche tous les deux. Est-ce que par hasard elle ne serait...

— Quoi, beurk ! le coupa le jeune homme, voyant où il voulait en venir. C'est comme si je te disais que tu sortais avec ta jumelle. Non, elle est ma meilleure amie, une sœur en tout sauf le sang.

— Ah ok, fit déçu le blond qui espérait pouvoir le faire chier avec ça tout au long de l'année. Bon alors côté cœur, puisque ce n'est pas Alice, comment ça se passe ? demanda son ami d'enfance.

— Comment dire ? C'est le néant total, rigola le métis.

— Tant que ça ? Même avec un physique pareil ? Parce que crois-moi, si je n'avais pas été cent pour cent hétéro, je serais déjà à tes pieds.

— Ne me parle pas de mon physique, déprima le brun. Les seules choses qu'il attire, ce sont les bargeots de service ou alors des physiques semblables à Gollum. Quant à ceux qui sont à peu près potables, ils ne restent pas bien longtemps, va savoir pourquoi.

— Ah ouais, c'est sûr que ça n’aide pas.

— Et toi alors ? Parce qu'on parle de moi, mais tu te gardes bien d'aborder le sujet.

— Et bien..., commença le blond.

— Oui ? l'incita à poursuivre son ami.

— On est arrivé au gymnase, finit Jezekael, un immense sourire aux lèvres, visiblement fier de sa réponse.

— Tu ne perds rien pour attendre, c'est moi qui te le dis.

— Mais oui, je suis mort de peur, se moqua le blond. En attendant, les feuilles d'inscription ne vont pas se remplir toutes seules.

Tout en rigolant, les deux garçons se dépêchèrent de remplir les dossiers, de prendre connaissance des horaires du club - le mardi et le vendredi soir - avant de partir rejoindre les deux demoiselles devant le réfectoire. En arrivant, ils les virent en train de les attendre. Ensemble, ils entrèrent dans la pièce pour prendre de quoi manger. Leur plateau en main, les quatre amis s'assirent à une petite table ronde proche des fenêtres. Le repas se passa dans les rires et la joie des anecdotes sur l'un ou sur l'autre, rattrapant une partie du temps passé séparer. Bientôt, la fin de la pause sonna et ils durent se rendre à leur premier cours. Le professeur les attendait déjà devant la salle, invitant les élèves qui arrivaient à entrer dans la pièce. Dès qu'ils furent tous là, enfin, c'était ce que supposa Laël puisque plus personne n'arrivait, M. Miller prit la parole.

— Soyez les bienvenus en école d'ingénieur. Si vous êtes ici, c'est pour apprendre les bases du travail d'ingénieur. Mon cours portera sur le dimensionnement thermique. Tout au long du semestre, nous aborderons...

Et encore un discours ennuyant. À quoi ça servait de décrire le programme. Présenter la matière, ok, histoire qu'ils sachent globalement de quoi allait parler les cours, mais le programme, il le verrait bien au fil de l'année. Et de toute façon, d'ici quelques jours, qui se souviendrait de ce qui avait été dit ? Personne. Une perte de temps selon Laël, mais puisque le professeur voulait le faire, il n'avait pas vraiment le choix que d'écouter, ou du moins faire semblant d'écouter.

Un discours barbant, la visite de l'école, des discutions avec ses potes retrouvés lors du repas, la formation des groupes pour les projets, le début des cours, enfin plutôt la présentation du programme, tel fut la rentrée de Laël. Une journée tout ce qu'il y avait de plus banal quoi, pensa le brun. Quoique la sensation bizarre qu'il avait ressentie le matin l'avait collé à la peau toute la journée. Il avait tout fait pour ne plus y penser, mais rien n'avait marché. Il espérait qu'après une bonne nuit de sommeil, elle ne reviendrait pas le lendemain lorsqu'il serait en cours.

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