Chapitre 1

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— Laël, tu vas être en retard si tu ne te lèves pas.

Lili ? Mais qu'est-ce que sa meilleure amie faisait chez lui ? Et pourquoi le réveiller alors qu'il pouvait enfin profiter de ses matins après deux ans en enfer ?

— Tu comptes vraiment être en retard pour ton premier jour ? lui demanda-t-elle en lui enlevant son drap.

Le premier jour, mais de quoi parlait-elle encore ? pensa le métis en se tournant de l'autre côté. Mais oui, ça lui revenait maintenant, sa réussite aux concours, l'été à chercher un appartement qu'il partagerait avec Alice, l'aménagement, et enfin la fin de cette magnifique période qu'était la pause estivale. Ah les vacances, il avait oublié ce que ça faisait de ne rien faire de ses journées, seulement rester là à profiter du soleil, de la mer ou de la piscine, de ses amis, qui eux se la coulaient douce à la fac pendant que lui en chiait avec ses DS tous les samedis matins. Parfois, il se demandait encore ce qu'il lui était passé par la tête le jour où il avait décidé de fait une classe prépa. Et heureusement qu'Alice était avec lui, sinon il n'aurait pas survécu jusqu'à la fin. Combien de fois sa meilleure amie lui avait hurlé dessus pour qu'il se mette à bosser. Sur ce coup-là, il lui en devait une, parce que sans elle, il n'était pas sûr qu'il aurait réussi à avoir quelque chose. Le brun fut sorti de ses pensées par la sensation d'un liquide glacé sur son corps.

— Non mais ça va pas la tête, hurla Laël à sa colocataire.

— Je ne compte pas arriver en retard le premier jour, alors tu vas bouger ton petit cul et plus vite que ça. Il te reste vingt minutes pour te préparer. Si d'ici là, tu n'es pas prêt, je pars sans toi, menaça la demoiselle.

— Ça va je vais me lever, pas la peine de t'énerver. Surtout que je dois changer mes draps maintenant, maugréa le jeune homme.

— Je suis parfaitement calme. Je t'attends dans le salon, alors bouge toi.

Et sans autre forme de procès, elle quitta la pièce. Ce qu'elle pouvait être en forme de bon matin. Le brun se demandait comment elle faisait. Lui, grand dormeur en manque de sommeil pendant deux ans, avait toujours l'air d'un zombie le matin. Alors avoir autant d'énergie que la blonde, c'était impossible. Il se dépêcha néanmoins de se préparer, ne voulant pas réveiller le dragon qui dormait en elle. Dans ces moments-là, elle était mille fois pire, et le métis ne voulait surtout pas la subir dès le matin. Regardant l'heure, il vit qu'il lui restait seulement assez de temps pour se boucher la dent creuse. Tant pis, il se rattraperait le midi. Prenant un pain au lait dans la cuisine, il le mit dans sa bouche avant de rejoindre sa colocataire qui l'attendait, prête à partir.

— J'ai failli attendre, lui dit-elle simplement.

— Ce qui ne serait pas arrivé si tu m'avais réveillé avant, reprocha Laël.

— Tu sais, ils ont inventé un truc génial qui s'appelle le réveil, tu devrais t'en servir, fit sarcastique la demoiselle.

— Très drôle. Bon, on y va ? Sinon on risque d'être en retard pour de bon.

— À qui la faute ?

— La faute à mon réveil, lui répondit le brun, une lueur moqueuse dans les yeux.

— Tu sais ce qu'il te dit, ton réveil ? Que la prochaine fois, tu devrais te méfier, tu risquerais d'arriver en retard, répliqua la jeune femme en fermant la porte derrière elle.

Le trajet se passa dans le silence, parfois brisé par une pique de l'un à l'autre. Mais cela ne les dérangeait pas, au contraire, ils se connaissaient depuis assez longtemps pour savoir que chacun avait besoin de rester dans son coin de temps en temps. Et quoi de mieux que ces quinze minutes de marche pour s'aérer l'esprit, et ne pensait à rien d'autre que ce qui leur passait par la tête.

À l'approche de leur nouvelle école, Laël fut parcouru d'une sensation étrange, comme si quelqu'un l'observait au loin. Regardant les alentours, il ne remarquait rien de particulier si ce n'étaient tous les autres élèves qui affluaient autour d'eux. Cependant, une silhouette au loin attira son attention sans qu'il ne sache pourquoi. Un homme brun, il n'aurait su dire si c'était un professeur ou un élève, se dirigeait vers l'un des bâtiments, lui tournant le dos. Un dos musclé soit dit en passant.

— Laël, tu comptes rêvasser encore longtemps ? lui demanda sa meilleure amie, le sortant de sa bulle. Non parce que si tu veux, je te laisse là et je rejoins les autres ?

— Non ne m'abandonne pas, fit semblant de pleurer le brun, un sourire au coin des lèvres en voyant la blonde rigoler de ses bêtises.

— Alors bouge-toi de venir, cette salle de conférence ne va pas se trouver toute seule. Et on doit y être dans moins de cinq minutes.

— Et elle est où cette pièce ? lui demanda-t-il.

— Si tu t'étais levé à l'heure, on aurait eu le temps de la chercher.

— La faute à mon réveil, fit simplement le jeune homme.

— Attention devant, cria-t-on derrière eux.

Surpris, les deux amis se tournèrent pour apercevoir un blond courir dans leur direction, suivit d'une fille lui ressemblant trait pour trait. Malheureusement, trop perturbés, Laël et Alice ne se poussèrent pas assez vite, se prenant le blond de plein fouet. Résultat, ils se retrouvèrent tous les trois le cul parterre et douloureux.

— Non mais ça ne va pas de foncer dans les gens comme ça, commença à s'énerver la demoiselle au sol.

— Je suis sincèrement désolé, s'excusa l'auteur de leur situation. Avec ma sœur, on était en retard et je ne vous ai vu qu'au dernier moment. Au fait, moi, c'est Jezekael, se présenta-t-il en leur tendant une main à chacun après s'être levé. Et elle, c'est Makayla, ma jumelle. Encore désolé, vraiment.

Devant cette présentation, les deux meilleurs amis se regardèrent. Ils avaient connu des jumeaux portant les mêmes prénoms, mais ils avaient déménagé dix ans plus tôt, faisant qu'ils avaient perdu contact.

— Jezekael et Makayla Smith ? Demanda finalement Alice afin d'être fixé.

Ne s'attendant pas à ce genre de réaction, ce fut la sœur qui leur répondit.

— Et vous êtes ? Parce qu'il ne me semble pas vous connaître ? fit-elle méfiante envers ces inconnus qui semblaient savoir qui ils étaient.

— C'est vrai que vous ne devez pas nous reconnaître après dix ans. Moi-même, si je n'avais pas eu vos prénoms, je n'en aurais pas été capable. Je suis Alice Moor et lui là, c'est Laël Wright, les présenta-t-elle.

— Sérieux ? Je n'aurais jamais pensé vous revoir un jour, s'extasia Makayla. C'est fou comme le monde est petit.

— Pareil pour nous, lui fit le brun. Alors comme ça, vous avez choisi le biomédical.

Le blond allait lui répondre lorsqu'ils furent coupés par Alice leur indiquant qu'ils n'avaient pas trop le temps de discuter s'ils voulaient espérer être à l'heure. Dommage, les trois autres auraient bien aimé pouvoir parler encore un peu, voire beaucoup, pour rattraper ces dix années de séparation. Mais ils écoutèrent la blonde et suivirent Jezekael qui miraculeusement connaissait le chemin.

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