Chapitre 13

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La réponse de Kyle avait tellement surpris Laël qu'il en était resté bouche bée. Il ne s'était vraiment pas attendu à ce qu'il lui réponde. Et savoir qu'il était là source de toutes ces émotions chez le plus vieux le remplissait de fierté. De plus, le fait qu'il ait pris le temps de le connaître un peu avant de l'aborder lui prouvait qu'il n'était pas comme tous ces imbéciles qui se laissaient ensorceler par il ne savait quoi de son physique. Peut-être qu'ils pourraient alors construire quelque chose de réel, d'authentique. Cette pensée emplit son cœur d'une joie nouvelle.

— Joli cœur, tu es encore avec moi ? le ramena Kyle, un air amusé sur le visage.

— Bien sûr. Pourquoi ça ne serait pas le cas après cette magnifique déclaration que tu viens de me faire ? l'interrogea le plus jeune, n'ayant pas noté l'utilisation d'un surnom.

— Parce que tu n'as absolument pas réagi lorsque le serveur nous a servis, joli cœur, expliqua-t-il.

— Comment tu viens de m'appeler à l'instant ? fit le métis, ayant enfin remarqué la façon dont son ainé l'avait appelé.

— Joli cœur, répondit Kyle comme si de rien n'était. Et c'est mon tour si je ne m'abuse ?

— Parce que tu comptes vraiment continuer avec ça ?

— J'ai bien l'intention d'en apprendre le plus possible sur toi, lui expliqua l'ainé, un sourire amusé aux lèvres. Alors, oui, je compte continuer avec mes questions. Après, tu n'es pas obligé de répondre si tu ne veux pas, mais je trouvais que c'était une bonne opportunité d'en apprendre plus sur l'autre.

— Très bien, tu as gagné, on continue, même si rien ne garantit que tu auras une réponse.

— Depuis combien de temps connais-tu Alice ?

— Depuis toujours je dirais. On s'est connu à la crèche et depuis, on ne s'est plus lâché. Tout à l'heure, tu as dit que tu savais ma date de naissance. J'aimerais bien connaître la tienne.

— J'aurais 28 ans le treize février, annonça le plus vieux.

— Deux de plus que ce qu'avait dit Alice. Pas que ça me gêne, pensa bon d'ajouter Laël devant le regard désolé du brun, ce ne sont que sept petites années de différence. Et quand je vois le résultat, je ne vais pas m'en plaindre, loin de moi cette idée, ajouta le métis en se léchant la bouche tel un prédateur devant sa proie.

— Calme tes ardeurs, jeune homme, je ne compte pas brûler les étapes, ce qui inclut ce qui vient de te passer par la tête.

— Ce qui est bien dommage pour toi, parce que je suis une personne très insistante. Tout ce que je veux, je finis par l'avoir, usant de toutes les armes à ma disposition, ce qui inclut ça, fit le jeune homme en se rapprochant de l'ainé pour qu'il sente son souffle sur sa peau sans jamais le toucher avant de retourner à sa place. Ou bien ça, annonça-t-il en frottant malicieusement la cheville du plus vieux à l'aide de son pied. Je peux même aller plus loin, ajouta-t-il en commençant à remonter sa jambe.

— C'est bon, j'ai compris. C'est inhumain d'être aussi diabolique, s'indigna l'homme. Moi qui voulais y aller doucement avec toi, apprendre à te connaître avant d'aller plus loin et garder un semblant de contrôle, tu ne me facilites pas la tâche.

— Je sais me montrer très persuasif.

— Je l'avais remarqué oui. Néanmoins, j'ai envie d'y aller étape par étape avec toi, ne pas précipiter les choses. Je n'ai pas envie que tu regrettes d'avoir succombé à tes pulsions en étant avec moi.

— Tu veux dire, en sortant avec toi ?

— Si tu veux bien de moi, alors oui.

— Je pensais pourtant que c'était plutôt clair après vendredi et tout ce que tu avais entendu, expliqua le petit brun, surpris par les paroles de son ainé.

— Vraiment ?

— Tu crois vraiment que je prendrais le risque de me faire écorcher vif par ma meilleure amie en venant ici avec toi si ce n'était pas pour passer du temps avec mon copain. Aucune chance que je risque ma peau pour une vulgaire affaire de cul.

Cette déclaration sembla surprendre l'ainé qui n'avait visiblement pas vu les choses sous cet angle.

— Par contre, si je ne me dépêche pas de rentrer, je vais vraiment y laisser ma peau, ajouta le métis après avoir jeté un œil à l'heure.

— Je te ramène. Promis, je te déposerais un peu à l'écart de ton immeuble.

Laël le remercia et le suivit sur le parking une fois la note payée. Le retour se passa bien trop rapidement au goût de l'étudiant qui aurait aimé profiter encore un peu du dos musclé de son petit-ami.

— C'est ici que je te dépose, comme promis, lui indiqua Kyle après avoir arrêté sa moto, un peu à l'écart, à quelques mètres de l'appartement du petit brun.

— Merci, fit Laël en lui rendant son casque. J'ai passé un super moment avec toi, très instructif.

— Reviens ici, le rappela le motard en le voyant s'éloignait. Tu n'aurais pas oublié quelque chose, jeune homme.

— Et quoi donc monsieur le professeur ? demanda le métis.

— De dire au revoir à ton copain convenablement, lui expliqua Kyle, un sourire séducteur aux lèvres.

Souriant devant les propos de l'ainé, Laël se rapprocha de lui et lui offrit un tendre baisser, qui gagna rapidement en bestialité, les laissant à bout de souffle lorsqu'ils se séparèrent.

— À demain.

— À demain, lui répondit-il en remettant son casque.

Le jeune homme le regarda s'éloigner, un pincement au cœur. Même s'il savait qu'il le reverrait dans moins de vingt-quatre heures, son ainé lui manquait déjà. Puis il repensa au moment qu'il venait de passer ensemble et sa bonne humeur revint au grand galop. Un léger sourire aux lèvres, le métis rejoignit son appartement où la blonde l'attendait sur le pas de la porte.

— Je peux savoir pourquoi je me suis retrouvée enfermé dans cette salle, sans la clé pour pouvoir sortir ? l'agressa presque la demoiselle.

— Tu sais bien que la vengeance est un plat qui se mange froid, ma belle, lui répondit Laël, un sourire espiègle au coin des lèvres.

Après tout, c'était aussi vrai, suite à son coup avec la salle d'art.

— Et pourquoi tu ne rentres que maintenant ? demanda la demoiselle.

Pour seule réponse, le métis lui offrit un petit sourire mystérieux. Elle n'aura rien de plus venant de lui.

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