Chapitre 5

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Avec le départ d'Alice et Jezekael, le calme était enfin revenu. Regardant l'heure, Laël remarqua qu'il ne leur restait qu'un quart d'heure avant le début du prochain cours. Il avait science de l'ingénieur, SI pour les intimes, alors autant dire que le brun allait royalement se faire chier. Ce n'était pas que ça ne l'intéressait pas, bon peut être un petit peu, mais il n'avait jamais rien compris à cette matière. Le fait que sa professeure en prépa lise le cours à toute vitesse sans vraiment expliquer avait sûrement aidé. Et il avait fini par se désintéresser de la SI après avoir enchaîné les mauvaises notes, faisant qu'il avait arrêté au second semestre de MPSI pour aller en option informatique. Heureusement qu'un ancien MP l'avait rassuré en lui disant qu'il avait fait comme lui, mais que ce n'était pas un handicap. Sinon, il aurait eu quelques problèmes pour suivre les cours. Il sortit de ses pensées en voyant les deux blonds revenir, un sourire complice aux lèvres. Le brun ne voulait même pas imaginer ce qu'ils préparaient dans son dos.

— Ce n’est pas trop tôt tous les deux. Un peu plus, et vous seriez arrivés en retard, les réprimanda Makayla.

Comme pour lui donner raison, Mme Serrello arriva juste après eux, invitant ses élèves à entrer dans sa salle. Les quatre amis s'assirent au fond de la salle, ne voulant pas être trop près de la professeure. Aucun d'eux n'aimait vraiment la SI mais ils étaient bien obligés d'aller en classe s'ils voulaient pouvoir valider leur année.

Le cours passa assez rapidement à la surprise de Laël, trop occupé à regarder par la fenêtre et laisser son esprit divaguer vers tout et n'importent quoi. Il ne sortait de ses pensées que pour recopier le cours, ou plutôt Alice le ramenait sur terre dans ces moments-là. Exceptionnellement, comme ils venaient juste de faire le premier cours de l'année, ils n'avaient pas TP de SI et finissaient donc deux heures plus tôt, ce qui n'était pas pour déplaire au brun qui ne rêvait que d'un plongeon dans son lit. Il prit donc le chemin de son appartement avec Alice après avoir salué les jumeaux dans l'espoir de pouvoir réaliser ses envies. Le métis s'arrêta soudainement lorsqu'il sentit une chaleur intense dans la nuque, comme si quelqu'un le fixait d'un regard de braise. Ne le supportant pas, et aussi parce qu'il était curieux, Laël tourna la tête vers l'origine de son malaise, mais ne remarqua rien de particulier. La seule chose qui attira son attention fut le dos musclé de son professeur de biologie, largement visible dessous son T-shirt moulant. Ce qu'il pouvait être canon quand même. Mais à quoi il pensait encore ? Ils étaient professeur et étudiant, jamais le brun ne serait attiré par lui, sans compter la différence d'âge qui les séparait.

— Un problème Laël ? lui demanda sa meilleure amie.

Tellement absorbé par sa contemplation et ses questions sans queue ni tête, le brun en avait complètement oublié la présence de la demoiselle à ses côtés.

— Non, tout va bien, lui répondit-il.

— Tu es sûr ? insista-t-elle. Tu avais l'air dans les nuages.

— Ah deux cents-pour-cent, je t'assure. Bon, on y va ? Mon lit m'attend, il doit se sentir seul depuis ce matin, fit le brun en se mettant en route.

— Puisque tu le dis, je te fais confiance.

— Pourquoi te mentirais-je ? lui dit-il le plus innocemment qu'il put.

— Je ne sais pas moi, peut-être parce que tu ne veux pas admettre qu'un certain brun te plaît ? répliqua sa colocataire.

— Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, contredit le jeune homme en détournant le regard.

— Je ne suis pas de cet avis. Au contraire, tu vois très bien de qui je parle.

— Puisque je te dis que non, insista le brun même s'il savait sa cause perdue d'avance.

— Tu comptes faire l'autruche encore longtemps ? fit la blonde, exaspérée par le comportement de son meilleur ami. Parce qu'avec une attitude pareille, on y est encore le siècle prochain. Laël, je te connais depuis suffisamment longtemps pour savoir que ce prof te plaît vraiment, alors qu'est-ce que tu perds à essayer de te rapprocher de lui ?

— Ma place dans cette école, supposa le jeune homme en haussant un sourcil.

— Je ne vois pas en quoi apprendre à connaître son prof de bio te ferait renvoyer.

— Alice, je te suis vraiment, mais alors vraiment très reconnaissant de vouloir m'aider, mais s'il te plaît, laisse tomber. Je ne compte pas sortir avec lui au risque de gâcher mon futur. Et même si je lui plaisais un peu, ce serait sûrement à cause de l'héritage que m'a laissé ma mère, et non pour ce que je suis. Donc, laisse-moi tranquille avec ça maintenant. Je ne veux plus entendre parler de lui sauf si c'est pour discuter de ses cours.

— Ce que tu peux être chiant quand tu t'y mets, toi alors. Qui te dit que seul ton physique va l'attirer ? Peut-être que s'il te connaît vraiment, il t'appréciera pour ce que tu es et non pour ce à quoi tu ressembles. Et pour ce qui est de l'école, ils ne sont pas obligés de savoir tout ce que font leurs employés et leurs élèves.

— Lili, tu connais la définition du mot « abandonner » ? Parce que des fois, je me pose un peu la question, demanda le brun.

— Bien sûr ! Ça veut dire que je dois arrêter de vouloir te filer un coup de main pour tes histoires de cœur. Chose que tu sais que je suis incapable de faire en tant que meilleure amie.

— Ça j'avais remarqué merci. Mais tu pourrais au moins me laisser respirer deux secondes, tu ne crois pas. J'ai vraiment l'impression d'étouffer. Le matin, le midi pendant la pause repas, le soir en rentrant, même pendant les cours, j'ai le droit à tes questions ou tes remarques sur ma façon de gérer mes sentiments. Je n'ai même pas cinq minutes pour pouvoir y réfléchir calmement dans mon coin, sans personne pour m'interrompre.

— Je suis désolé Laël, je ne voyais pas les choses sous cet angle. Je voulais tellement t'aider que je ne pensais plus à ce que toi, tu voulais. Quelle piètre meilleure amie je fais.

— Je ne t'en veux pas, mais la prochaine fois que tu veux m'aider, vas-y doucement sur les questions. Et quand je dis stop, c'est stop. Il n'y a pas de mais ni de coup en douce. Donc, pour le moment, laisse-moi gérer la situation et n'interviens pas, c'est clair ?

— Oui chef, répondit la blonde dans un semblant de garde-à-vous, un immense sourire aux lèvres.

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