Chapitre 4

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— Libéré, délivré, on peut enfin aller manger, chanta Jezekael.

— Jek, la prochaine fois que tu fais ça, je t'étrangle avec ton sac, le menaça sa jumelle.

Le blond leva les mains en signe de paix. Laël, voulant échapper à l'interrogatoire de miss détective, se plaça de telle sorte que les deux Smith se retrouvent entre eux. Malheureusement pour lui, ce n'était pas parce que le professeur avait fini par leur dire de parler de leur projet et de rien d'autre qu'elle allait oublier. Au contraire, elle était encore pire.

— Mon meilleur ami préféré, j'aurai une question, non en fait plusieurs, à te poser. Tu veux bien y répondre, s'il te plaît ? lui demanda-t-elle en lui faisant ses yeux de chien battu.

— Je te le répète, il n'y a rien à raconter, répondit le brun, pas le moins du monde perturbé par son regard.

— Ça, c'est à moi d'en décider une fois que tu m'auras répondu.

— Laël, pour notre santé mentale à tous, répond à ces fichues questions, exigea le blond. Sinon elle va te harceler toute la journée, et crois-moi, tu ne veux pas me voir lorsque je suis irrité.

— Très bien, mais juste une alors, finit par abdiquer le métis devant les propos de son ami d'enfance.

Alice le regarda l'air de dire « cours toujours » avant de commencer son interrogatoire.

— Je ne vais pas te demander s'il te plaît, ça je le sais déjà vu comment tu lui bavais dessus pendant tout le cours. Alors voici ma première question : qu'est-ce qui te plaît chez M. Howard ? Et ne me dit pas que tu ne sais pas, je ne te croirais pas.

— Mais t'es pas bien de dire son nom comme ça, imagine un peu qu'il ne soit pas loin et qu'il t'entende, j'aurais l'air fin moi après, la réprimanda le jeune homme, le rouge revenant à la charge de ses joues.

— Répond à ma question, ordonna-t-elle, ne se préoccupant pas le moins du monde des reproches de Laël.

— Je ne sais pas trop. Bon, c'est vrai qu'il est plutôt pas mal voire même carrément canon. Et je l'avoue, ces atouts ont tout de suite attiré mon regard. Tu ne vas pas me dire que sa tablette et son cul musclé ne t'ont pas laissé indifférente ?

— Tu changes de sujet Laël. Et tu ne réponds que partiellement à ma question, le rabroua la blonde. Alors continue avant que je ne t'arrache les mots de la bouche.

— Bref, en plus de son corps, il possède une magnifique voix grave, qui je suis sûr le rendrait ultra sexy au lit, et un charisme à en rendre jaloux plus d'un. Mais tu devrais me connaître depuis le temps, tu sais que je ne suis pas du genre à me jeter sur le premier mec sexy que je croise, surtout si c'est un prof. Et oui, même si je suis majeur, pensa-t-il bon d'ajouter devant les yeux remplis de sous-entendus de sa meilleure amie.

— Tu pourrais au moins tenter ta chance, qui sait ce qu'il pourrait se passer, l'encouragea la demoiselle.

— Je t'ai déjà dit non. Et en plus, il est trop vieux pour moi.

— Ça va, il ne doit avoir que cinq ans voire peut-être six ans de plus que toi, ce n'est pas énorme non plus, lui répondit la jeune femme comme si la différence d'âge n'avait aucune importance.

— Arrête de forcer, j'ai dit non, alors il ne se passera rien du tout. Maintenant, si on pouvait aller prendre de quoi manger, ce serait bien, parce qu'à cause d'une certaine personne dont je ne citerais pas le nom, je n'ai pas eu le temps de déjeuner ce matin, changea de sujet le métis.

— Tu ne perds rien pour attendre Laël, je finirais bien par te tirer les vers du nez. Je sais qu'il n'y a pas que ça. Et je compte bien le découvrir, sinon comment voudrais-tu que je t'aide.

N'ayant plus la force de lui répondre, il préféra l'ignorer et partir s'asseoir à une table laissée miraculeusement libre. Les trois autres le rejoignirent et Alice continua de le harceler de questions. Elle avait bien senti qu'il lui cachait quelque chose, et elle ne le laisserait pas tranquille tant qu'elle ne serait pas quoi. Ce qu'elle pouvait être lourde quand elle s'y mettait. Laël savait qu'elle ne lui voulait aucun mal, mais sa curiosité l'étouffait parfois. Heureusement qu'il la connaissait assez bien pour savoir que tout ce qu'elle voulait, c'était son bonheur. Et si ça devait passer par le harcèlement d'interrogation, elle le faisait, son comportement se révélant d'ailleurs parfois utile. Et de toute façon, il finissait toujours par craquer à un moment ou à un autre.

— C'est bon, tu as gagné, s'énerva Laël. C'est vrai, c'est comme si j'étais hypnotisé par tout son être. Que ce soit son corps, sa voix ou son charisme, tout m'attire chez lui. J'ai envie d'en savoir plus sur lui alors que je le connais à peine et je ne comprends pas pourquoi. Et franchement, ça me gonfle, parce que je ne suis pas du genre à me jeter sur le premier mec sexy que je croise.

Mais qu'est-ce qui lui avait pris de dire une chose pareille ? Comment pouvait-il ne serait-ce que penser ça ? Et maintenant, il pouvait être sûr qu'elle ne le lâcherait plus du tout. Voyant le regard des jumeaux, le brun pouvait être sûr qu'ils ne manqueraient pas une seule miette de ses péripéties avec leur professeur de biologie.

— Mais c'est une véritable déclaration d'amour que tu nous as fait là, mon petit Laël, se moqua Jezekael en passant son bras sur ses épaules.

— Ça va, foutez-moi la paix. Alice, tu as eu ce que tu voulais, alors si maintenant, tu pouvais changer de disque, ce serait vraiment génial, grogna le jeune homme maintenant d'une humeur de chien.

— Alors là, tu peux toujours courir, le prévint Alice. Je vais tout faire pour que tu te rapproches de lui, qu'il soit prof ou non. Toi, attiré par quelqu'un, c'est une grande première, alors il est hors de question que tu restes dans ton coin.

Voilà ce qu'il redoutait le plus. Il l'adorait, vraiment, mais elle pouvait se montrer très intrusive parfois en plus de sa curiosité maladive. Il savait qu'elle ne voulait que son bien, mais là, c'était différent. Il ne savait pas pourquoi, mais il ne voulait surtout pas que sa meilleure amie se mêle de cette histoire.

— Et tu comptes faire comment ? Parce qu'aux dernières nouvelles, tu n'es pas magicienne.

— Ne t'inquiète de rien, je gère, le rassura la demoiselle.

— Tu te rappelles ce qu'il s’est passé la dernière fois que tu m'as dit ça ? lui demanda son meilleur ami. Parce que je ne compte pas visiter les hôpitaux locaux pour une de tes conneries.

— Il ne va rien se passer, alors déstresse un peu. Sinon, Jek, j'aurais besoin de ton aide.

— Pour ? demanda celui-ci, surpris qu'elle se souvienne de sa présence après avoir eu une information aussi croustillante.

— À ton avis, on parle de quoi depuis tout à l'heure ? lui répondit-elle en lui faisant de gros yeux.

— Oh ça... je suis à ton entière disposition, que dois-je faire pour aider mon ami d'enfance ?

Laël aurait juré avoir aperçu des cornes et une queue de diablotin apparaître lorsque le blond se frotta les mains, sûrement impatient de mettre le plan de cette manipulatrice par excellence à exécution.

— Ce ne sera pas bien compliqué, tu verras, mais allons en parler loin des oreilles indiscrètes, fit la blonde en regardant Laël et en entraînant Jezekael hors du self. Mak, je ne te l'emprunte pas longtemps, promis. Et on sera à l'heure pour le cours de cet après-midi.

— J'ai le droit de pas le sentir ce coup-là ? fit le brun en se tournant vers Makayla, une fois les deux autres éloignés.

Pour seule réponse, la blonde leva les épaules.

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