Chapitre 1

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Alexandra Depaque ne parvient pas à s’endormir… Cela fait plusieurs heures qu’elle demeure incapable de fermer les yeux. Son esprit lui refuse l’accès au monde des songes. Comme si une saleté de moustique essayait de la perturber. Certains pourraient penser qu’il s’agit uniquement de son excitation le soir de Noël. Non, bien au contraire. Pour l’adolescente, cette nuit ne signifie rien, pas de magie, pas de merveilles. Elle se moque de tout cela, voire même s’agace à l’approche de cette période. Aucune affection pour cet évènement accompagné de sa météo féérique, de ses moments de partage, de ses couleurs de fête.

Chaque fois qu’elle ressent l’esprit de Noël l’atteindre, elle désire intérieurement tout balayer, tout casser afin de ne pas être contaminée par ces niaiseries. Rien de très facile avec la famille qu’elle se coltine. Une mère dont la passion consiste à décorer chaque année un gigantesque sapin de mille nuances. Alexandra, elle, rêve de le brûler, tout en explosant une par une les boules, en morceaux. Son père adore endosser le costume de l’homme en rouge pour déposer les cadeaux. De son côté, elle souhaite qu’il se fasse démasquer par son petit frère candide, désillusionné, du coup, par cette découverte. Quant aux présents, ils méritent leur place dans la cheminée. Ne parlons même pas des interminables balades en famille au Bon Marché. Quelle stupide fête !

Vivement que la matinée arrive, afin que toutes ces conneries soient remballées à la cave. Un jour, elle quittera cette maison de fous pour de bon. Une fois qu’elle surmontera son stress pour réussir ses concours, elle ira faire sa vie loin d’ici. « Putain d’examens de merde ! Se vautrer à l’oral à cause de la pression après avoir brillé à l’écrit. Faut être vraiment la reine des cruches », pense-t-elle chaque soir. Un énième échec responsable de son manque de sommeil.

Son lapin nain Perlimpinpin ne dort pas non plus. Cependant cette nuit, il semble fort agité. Remuant et faisant vibrer sa cage dans tous les sens, jamais il ne se comporte ainsi. Alexandra, sortie de sa pseudo torpeur, essaye tant bien que mal de le calmer. Une parole douce, une caresse avec son doigt entre les barreaux, rien à faire. Il demeure incontrôlable, presque possédé, comme s’il sentait un danger arriver . Soudainement, un bruit sourd surgit d’en bas. Perlimpinpin s’arrête net, totalement paralysé. Cela vient du salon, c'est certain ! La jeune fille prend son courage à deux mains et décide d’aller voir l’origine de ce vacarme. Sûrement son père qui dépose les cadeaux. Est-il réellement obligé de provoquer ce boucan après minuit ? Ou bien, il s’est torché la gueule avant ? Quel abruti ! S’il porte son costume, elle jure cette fois-ci de péter une durite.

Elle descend l'escalier, , le bruit s’intensifie au fur et à mesure des marches qu’elle piétine. Qu’est-ce tout cela ? Elle n’en croit pas ses yeux quand elle atteint enfin le salon. Devant le sapin brillant, entouré d’une multitude de cadeaux, se trouve, de dos, un individu en blouse rouge. Mais, il ne s’agit pas de son père déguisé. Cet inconnu possède une corpulence bien plus imposante. Qui est-il donc ? Un voleur ? Un SDF bourré ? Le fruit de son imagination ?

Alors qu’elle s’approche, l’homme se retourne sereinement, dévoilant son visage. Une longue barbe blanche boursouflée, de petites lunettes rondes dorées, un gros bonnet à pompon. Un père Noël !

– Qui êtes-vous ?

– Ho, ho, ho, bonjour mon enfant. Tu ne me reconnais pas ?

– Vous ressemblez à un vieux clochard.

– Hohoho, rigole-t-il à pleine voix, tu as de l’humour jeune fille. Non, essaye encore.

– Vous ne pouvez pas être lui. Ce n’est pas possible. Vous n’êtes pas réel ! lui répond Alexandra d’une voix angoissée.

– Et pourtant, mon existence est parfois cachée afin de ne pas effrayer certains, tu sais. Mais, oui, c'est moi. Le vrai père Noël en chair et en os. Traversant les pays pour apporter du bonheur aux petits et aux grands.

– Stop, arrêtez votre cirque. Je dois être en train de rêver. C’est ça, réplique-t-elle tout en se pinçant le bras, sans succès.

– Oh, ma chère enfant, pourquoi es-tu si choquée de me rencontrer ? Je comprends que cela chamboule un peu tes croyances. Mais voit le bon côté des choses, la vérité s’est enfin révélée à toi.

Alexandra ne sait plus quoi penser, ni qui croire. On lui a conté un mythe durant son enfance, on lui a brisé cette illusion lorsqu’elle était grande, et finalement aujourd’hui, elle apprend tout son contraire. Sans comprendre pourquoi, elle décide de se dévoiler au visiteur.

– Je vous déteste, vous et votre satanée fête, déclare-t-elle, les larmes aux yeux.

– Oh, je m’en vois attristé. Et pourquoi cela ? lui répond-il en s’avançant vers elle.

– J’ai cru en vous. Bien trop en vous. J’étais conne et naïve. Jusqu’à mes 9 ans, mes parents m’ont menti et convaincue que vous étiez réel. Mais la désolante vérité m’est tombé dessus injustement. En apprenant cela, mes camarades de classe se sont acharnés sur moi. « Venez, on va se foutre de la gueule de celle qui croit encore au père Noël ». Des moqueries, des brimades ainsi que des insultes m’ont suivie toute ma scolarité, même au lycée. J’étais devenue une proie facile. Celle sur qui tout le monde pouvait cracher, pourquoi s'en priver, elle qui ne tombera pas plus bas ? Ma vie sociale a été gâchée, car j’ai cru en vous. À cause de leur mensonge, mes parents m’ont servi en repas à ces sauvages.

– Tu défoules donc ta rage sur moi, si je comprends bien.

– Je ne peux pas leur en vouloir. Ils ne pensaient pas à mal, je le sais très bien. Donc oui, je vous hais vous et votre stupide fête. Mais maintenant, je suis perdue. Vous existez réellement ? Où est-ce encore un mensonge ?

– À toi de le décider, petite, mais en attendant viens, approche-toi, je t'ai apporté un cadeau ! Ouvre-le donc !

Il est temps de choisir la fin de cette histoire :

1/Non, je n’ai pas l’esprit de Noël (voir chapitre 2)

2/ Oui, j’ai l’esprit de Noël ! (voir chapitre 3)

3/ L’esprit de Noël ? Non, moi j’ai l’esprit Stephen King ! (voir chapitre 4)

4/ Casse-pied ton histoire de Noël, pars en couille stp ! (voir chapitre 5)

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