Prologue - Ariane

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Ariane refusait d’y croire.

Pour la première fois depuis son adolescence insouciante, elle se saoulait. Elle avait bien eu des raisons de le faire plus tôt, mais toujours elle avait résisté.

Affalée dans sa douillette cabine du rafiot de son Général de Père, Ariane Venator sifflait un grand pichet de vin. Un cru blanc, aigre et fort, pour oublier le mouvement des vagues, le hululement des criquets, la jungle qui ceignait le cours du fleuve Daris. Et surtout, pour oublier les cris de douleurs, le noircissement de la chair et la consumés consumer, les âmes agonisantes...

Elle revenait d’une mission diplomatique. Dès le début, elle aurait dû se douter que quelque chose clochait. Par Perihite, elle aurait tant voulu revenir en arrière, oublier. Pour une fois, était-ce trop demander ?

Ariane dînait avec son Grand Général de père, quand elle avait entendu la sonnerie du téléphone vert. Une mélodie austère, presque enrouée, qui lui avait décroché un sursaut. Cette ligne directe, la seule reliant les autorités de l’Araphis et de l’Empire, n’avait pas à fonctionner d’habitude. Son Père, Julian Venator, et l’Empereur s’ignoraient d’un commun accord. Ils avaient leur traité de paix, inutile de se chercher des noises.

Une moue aux lèvres, son père avait décroché. Sa voix rauque s’essoufflait à chaque de ses mots, ses épaules s’affaissaient.

« Tu vas devoir te rendre à Puertasilva, mon cœur », avait-il dit en repoussant le téléphone à cadran.

Ariane blêmit.

« Que se passe-t-il ? »

Puertasilva démarquait la frontière entre les terres récemment conquises par l’Empire d’Edenfjord et son Araphis natale – et indépendante, grâce aux efforts de Julian Venator.

L’œil unique de ce dernier s’était perdu dans la contemplation de ses mains jointes. Sa mâchoire se contractait et se décontractait. Ariane s’accrochait à ses lèvres, le cœur battant.

« Père, réitéra-t-elle, sommes-nous en guerre ?

— Pas avec l’Empire. Va faire ta valise. Je t’expliquerai en chemin. »

Il tint sa promesse. Quand Ariane ne pouvait plus reculer.

« Les Arrieri Berenessaï, avait-elle répété, incrédule.

— Ils ont pénétré dans le village de Wynpher.

— C’est à Carmesi. » Ariane avait traversé ce hameau, enfant. Elle ne se souvenait de rien, sinon d’une forte odeur de kiwi. Ils en vendaient par milliers là-bas. D’énormes femmes en robes de soie mouchetée de petits poils bruns les emballaient en chantonnant des hymnes typiques. « Pourquoi nous déplacer, c’est à des dizaines de kilomètres de notre frontière.

— Car l’Empereur d’Edenfjord nous l’a demandé. Et en tant qu’État indépendant, nous acceptons de l’aider. Généreusement. »

Ariane avait regardé, par-delà le fleuve. Une colonne de fumée s’élevait, derrière les palétuviers. L’ombre anthracite dévorait la cime des montagnes.

Nous arrivons trop tard, avait songé Ariane, la gorge serrée. Les kiwis avaient sans doute déjà brûlé, les grosses dames aussi.

Pourtant, elle était encore bien loin de la réalité.

Quand Ariane arriva avec son escouade de militaires surarmés, il ne restait plus rien. Les soldats impériaux avaient déjà investi les rues bordées de maisons en lambeaux, noircies, fumantes. Ils braillaient des ordres dans leur langue exotique, ratissaient les cendres à la recherche de survivant. Certains vomissaient. Autour, les bûchers brûlaient encore.

Femmes, enfants, hommes, enlacés à des poteaux, pieds et mains liés. Leurs regards n’appelaient plus à l’aide. Ils ne suppliaient plus. Pour ainsi dire, ils n’avaient même plus de regards. Juste des yeux fondus, vides. Rien ne pouvait éteindre les flammes. Ariane les vit mourir, asphyxiés, dévorés par le feu. Une femme hurlait. Des Impériaux la retenaient en arrière. Ses manches étaient brûlées. Le corps noirâtre d’un enfant pendait face à elle.

Les jambes tremblantes, elle s’était avancée vers le temple, au centre du village. Les soldats Impériaux avaient aligné les Arrieri Berenessaï et leur maître, au pied de la statue de la Déesse. Le gourou affichait un grand sourire, malgré les fusils pointés vers lui. À sa gorge, entre les boucles bleues qui cascadaient sur ses épaules, un collier de saphir luisait.

« L’Empire mécréant se consumera, siffla-t-il, puis ce sera au tour des collaborateurs. » Ses yeux d’acier rongeaient Ariane. « Les athées, les sorciers, les sorcières ont bien brûlés ce soir. Bientôt, le Conseil d’Arwyn échouera, grâce à moi. »

Le couvent d’Arwyn, le nom résonna dans le crâne embrumé d’Ariane. Madame Vautour lui contait l’Histoire du continent d’Aralan, avant l’arrivée de l’Empire. Elle lui contait les frasques du Conseil d’Arwyn et de ses membres, supervisant les différents rois et reines qui régnaient pour eux sur les provinces. Susana Meriosa, Elyse de Saralzane, Don Daah. Des noms de prétendus fidèles de Perihite. Des noms qui faisaient grelotter les vétérans, leurs femmes et leurs enfants.

L’arrivée de l’Empire et sa conquête de quatre des treize provinces d’Aralan avait provoqué la chute du Conseil, trente ans plus tôt. Pourtant, les superstitions demeuraient.

Ariane en avait été témoin, une fois de plus.

« Pourquoi m’avez-vous conduite ici ? demanda-t-elle à son père, sur le retour.

— Le monde n’est pas comme tu l’imagines, mon cœur. Tu devais comprendre.

— Vous croyez que je ne comprenais pas ? Après tout ce que j’ai… » Ses yeux s’étaient écarquillés. Son père l’avait désertée. « Après ce que vous m’avez fait ? » Elle criait à présent, même si seuls les matelots pouvaient l’entendre sur le pont. « Après tout ce que vous avez fait à mon frère ? »

C’était loin d’être la première mission qu’elle conduisait pour lui. Ce serait la dernière. Ariane en avait trop vu. Quand elle rentrerait, elle ferait ses affaires et partirait. Elle ne savait trop où, encore. Loin, très loin. Pour combien de jours ? Le temps de prendre l’air. Elle voulait la paix, la sérénité. Elle voulait retrouver son insouciance.

Comment le pourrait-elle ?

Une heure du matin. Son rafiot déboula dans le port fluvial, au sud de la ville d’Ophis. Ariane s’en alla chercher Aryon, son étalon, dans l’étable adjacente et, sans demander son reste, l’éperonna. Elle fusa vers les grandes tours entortillées de l’Hôtel de Telvah, quartier général de sa famille. Ils devaient dormir à cette heure-là, songea-t-elle en démontant. Aryon hennit tendrement quand sa cavalière lui caressa le chanfrein.

« Bientôt, nous voyagerons à deux, mon beau. Je te le promets. »

Encore imbibée, Ariane se laissa tomber sur son lit à baldaquin avec un hoquet. Le monde tournait autour d’elle. Les cris et l’odeur et la vue, rien ne s’en était allé. Alors, elle se redressa, tremblante. Ses yeux balayèrent sa chambre, en quête d’une occupation. Si elle voulait partir, il fallait qu’elle s’y prenne vite. Il lui fallait faire ses affaires.

Ariane extirpa une lourde valise bardée de métal de sous son lit. Elle l’ouvrit avec difficulté et jeta toutes sortes de vêtements, d’accessoires et de souvenirs à l’intérieur. Un bibelot que son père lui avait ramené de Qu’Oth ; une tasse, seule rescapée d’un service de table en porcelaine ; sa médaille de Premier Verre en argent – qu’elle enfila aussitôt autour de son cou. Enfin, un journal, grossièrement relié de cuir. Son cœur se tordit. Un sourire se dessina sur ses lèvres.

Curieuse, elle l’ouvrit. Elle avait beaucoup à écrire, aujourd’hui.

12 juillet 1896 :

Cher journal,

Pour mon dixième anniversaire, Père nous a amené aux parcs des séquoias, avec Seth et Kaeleb. On a chevauché pendant trois semaines, c’était long ! Au bout de six jours, je n’arrivais déjà plus à monter en selle, Père m’a donc vissé sur son cheval. Je pleurais trop apparemment. Seth aussi pleurait mais de rire. Pour me venger, je l’ai poussé dans une rivière. C’était à mon tour de me moquer.

Un jour, je me suis réveillé dans une charrette de provision. C’est Seth qui m’avait jetée là, dans la nuit… Père a vu rouge, il l’a pourchassé si loin que son cheval en est presque mort de soif ! Pendant ce temps-là, moi j’étais couverte de farine, tu imagines cher journal ?

En tout cas, c’est beau un sequoia. J’en ai serré un dans mes bras.

1er août 1896 :

On a eu une surprise en rentrant, Mère a accouché ! Ma sœur s’appelle Gaella, c’est une fille. C’est Père qui a trouvé. Qu’est-ce qu’elle est belle ! Je ne comprends pas pourquoi Mère a l’air fâchée. Elle reste enfermée dans sa chambre, toute seule. Elle est peut-être malade.

11 juillet 1905 :

Cher journal,

Je ne t’ai pas trop tenu au courant, ces derniers temps, mais j’étais perdue. Mère s’inquiétait pour moi. Père avait l’air en colère. Ils me trouvaient trop frivoles, apparemment. Je sortais trop, je voyais trop de garçons, j’étais indigne d’être la fille du Grand Général de l’Araphis, indigne d’être une jeune dame et héritière. Ils avaient peut-être raison, quelle importance ? Maintenant, ça m’est égal.

Aujourd’hui, j’ai rencontré quelqu’un d’incroyable. Il s’appelle Connor, il te plairait. Il plait à Mère et Père en tout cas puisqu’il est fortuné, de bonne famille. Moi, je n’ai que faire de cela. C’est son intelligence, son ouverture d’esprit, sa patience qui me fascinent.

Je crois que je l’apprécie. Beaucoup. Seth, lui, ne l’aime pas. J’espère que leur relation s’arrangera. Il est hors de question d’épouser un homme qui ne peut supporter mon frère. C’est non négociable.

25 août 1905 :

Tout va trop vite. La mère de Connor l’a incité à me demander en mariage. Père m’a incité moi à répondre à la positive. J’ai l’impression qu’ils ont tout manigancé. Je ne suis pas prête. Je me suis rendu compte que je le connaissais à peine.

Le mariage est dans deux semaines. Je ne sais pas si je serai capable de lui dire « oui. » Le devrais-je, même ?

8 septembre 1905 :

Si tu savais comment j’ai peur. J’ai un très mauvais pressentiment. Heureusement que Seth est là. Il m’a emmené faire un tour à cheval, aujourd’hui. Je ne serais rien sans lui.

9 septembre 1905 :

Cher journal,

Aujourd’hui j’ai fait deux graves erreurs. Une que je regrette, une que j’applaudis. Les deux m’ont fait pleurer. Je suis une idiote.

19 mai 1906 :

Père est parti à Qu’Oth. Il n’y était pas allé depuis son service militaire, pendant la guerre. Je ne l’avais jamais vu aussi angoissé. Seth a insisté pour venir, quelle mouche l’a piqué ? On dit des choses sur le roi Teodyr et sur ses conseillers, de vilaines choses. J’aurais dû venir avec eux. Ici, je panique. D’après Père, il s’agit d’un sommet important pour la paix entre les nations. Très bien… J’attendrai alors.

Je prie pour qu’ils me reviennent entiers.

26 juin 1906 :

Cher journal,

Je ne sais pas vers qui d’autre me tourner. Je me réveille d’un long sommeil et la ville est en feu. Le peuple est dans la rue, ils accusent ma famille de meurtres et de blasphèmes. Je ne sais pas quoi faire. Il y a beaucoup de femmes, elles s’appellent les Mères. Les Mères de qui ?

Je vais si mal. J’ai l’impression d’avoir dormi un siècle. Je ne me souviens de rien. Ai-je fait une mauvaise chute ? Mère ne veut rien dire. Père n’est même pas passé me voir. Seth a disparu. Et mes entrailles… Mon ventre.

Je crois que je vais mourir.

30 juin 1906 :

Je ne sais pas quoi faire. Ils ont banni Seth. Ils disent que c’est un tueur d’enfants et qu’il…

Ils mentent. Mais personne ne m’écoute. Je veux que tout s’arrête. Gaella ne me parle plus. Kaeleb ne me parle plus. Personne ne me parle. Ils me regardent et murmurent et me fuient. À croire que j’ai fait quelque chose, aussi. Ils vont me bannir, à mon tour ?

1er décembre 1906 :

Seth a essayé de m’écrire, il a tenté de tout m’expliquer. Père a brûlé les lettres. Il m’a dit que mon frère est un monstre, qu’il a fait des choses abjectes pendant mon malaise de juin, qu’il m’a fait des choses abjectes.

Je ne sais plus qui croire.

10 avril 1907 :

J’ai rencontré une femme, Sœur Seyise, qu’elle s’appelle. C’est la Prêtresse qui m’avait donné mon Premier Verre, enfant. Je ne me souvenais plus. C’est Mère qui m’a mise en contact avec elle. Elle veut que je lui raconte tout. Sur mes parents, sur Connor, sur ma sœur… Je vais essayer. Qui ne tente rien…

12 juin 1907 :

Sœur Seyise m’a ramené au parc des sequoias. J’ai beaucoup pleuré. C’était comme revoir Seth, le revoir tomber dans cette rivière, le revoir fuir Père en pouffant. Il me manque tellement.

Je ne devrais pas, d’après Sœur Seyise. Il est mieux loin de moi, et moi loin de lui.

1er novembre 1907 :

Sœur Seyise m’incite à écrire des partitions. Je vais dans la rue pour les jouer. Des passants s’amassent autour de moi. Ils me jettent des pièces. Comme si j’en avais besoin.

Un jour je leur dirai, je suis la fille de leur dirigeant. Ils me tueront, je crois. Tant pis.

31 octobre 1908 :

Cher journal, je viens aux nouvelles,

Je me sens mieux. Je vais mieux. J’arrive de nouveau à marcher et à monter à cheval. J’arrive à jardiner, à bouger, à parler. Mère et Sœur Seyise m’ont beaucoup aidées. Père est toujours aussi distant. Connor est patient, mais plus pour longtemps, je pense. Je ne peux pas avoir d’enfants. Le médecin m’a confié que je ne pouvais pas avoir d’enfants. Je n’ose pas le dire à mon mari. Il ne comprendrait pas…

1er janvier 1909 :

Connor est parti avec sa maîtresse. Enfin. Elle s’appelle Cyndelle et je la plains.

Les jours s’éternisaient aux côtés de Connor, les nuits aussi. Il se frottait à moi comme un chien en rut, meuglant et frappant. Pour faire entrer la graine, disait-il. Il dit que c’est de ma faute, que si je pouvais avoir des enfants, il n’en serait pas arrivé à ces extrêmes. Je l’ai entendu dire à des amis qu’il pensait que le Démon m’avait violé, une nuit, et que c’était pour cela que j’étais stérile. Mon con était maudit. Il le trouve noiraud, sec, corrompu. Quelles foutaises. Il est juste comme cela, maniaque du contrôle, violent et trop fier pour admettre son impuissance. C’est ce que je lui ai dit, d’ailleurs. Il s’en est allé dans un bordel pour me prouver sa fertilité. Plus de la moitié des catins de la ville ont porté l’un de ses enfants, à présent. Je suppose qu’il va les abandonner aussi. Les pauvres ont le droit de rêver…

À présent, je revis. Je vais enfin pouvoir donner un nouveau souffle à ma vie.

3 avril 1909 :

Cher journal,

Je veux m’impliquer en politique. J’ai pris l’initiative de rencontrer la porte-parole des Mères, sans le dire à Père. C’est une femme dévouée, une infirmière qui tient un hôpital pour les plus défavorisés où le gîte et couvert est offert. Elle s’appelle Osveta. Elle m’a raconté les raisons derrière ces protestations. Sa fille a été empoisonnée, par mes parents dit-elle, après avoir consommé son Premier Verre. Beaucoup d’enfants auraient connu un sort similaire. Ce doit être un malentendu… Il doit y avoir une explication.

En attendant, j’ai promis d’aider Osveta de l’aider et de lui donner davantage de moyens. Peu importe si ma famille est innocente ou non, j’aiderai ces gens à se reconstruire.

Je ne serai plus une femme du haut. Je serai un lien entre le haut, le milieu et le bas.

1er décembre 1909 :

Cher journal,

L’hôpital est de plus en plus grand et a de plus en plus de moyens. Chaque jour, je cuisine un nouveau plat pour les pensionnaires. Aujourd’hui, c’était du bœuf à l’ananas. Les enfants se sont régalés. Ils sont nombreux à m’appeler Maman. Je suis fière. Dire que Connor disait que je ne serais jamais Mère…

30 septembre 1910 :

Cher journal,

Beaucoup de choses se sont passées. Père m’envoie en missions diplomatiques pour me former. Il veut faire de moi sa relève. J’ignore si j’en ai envie, pour l’instant.

Quand je suis venue dire à Osveta que je partais quelques temps à Heriphis et que je ne pourrais plus l’aider avant un moment, elle n’a pas eu la réaction que j’escomptais. Elle a vu rouge. Elle m’a dit que la misère se trouvait ici, pas ailleurs ; que de toute façon, je ne pouvais comprendre la cause des Mères car j’étais stérile. Je n’étais qu’une privilégiée, une Venator comme les autres. Elle m’a mis dehors.

Tant pis, si elle ne veut pas de mon aide, je trouverai un autre moyen de la lui apporter. C’est ce que Seth avait dit un jour, en parlant de Mère. Il me manque, lui et son sourire, lui et ses farces idiotes. J’aimerais le revoir. Jamais Père ne me laissera.

Ariane posa son journal. Ses longs doigts tripotaient nerveusement sa médaille d’argent. Elle voulut écrire à propos du Sicaire et de Wynpher, des bûchers et de sa dernière beuverie. Les mots ne lui venaient pas.

Après une longue inspiration, Ariane prit un air résolu.

Août 1914, commença-t-elle à griffonner.

Soudain, quelqu’un frappa. La jeune femme sursauta.

« Qui est là ? »

La porte coulissa dans un tonnerre de crissements. Un homme se tenait dans l’embrassure de la porte.

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