Deux

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Une cérémonie d'accueil avait été organisée pour les nouvelles recrues. Quelques officiers étaient présents, ainsi que des membres du Haut Commandement. Un haut gradé fit un discours élogieux sur les membres actuels de la Police Spatiale et la protection apportée à la colonie ainsi que la mission de chacun, puis il porta un toast et prodigua des encouragements à tous les nouveaux. Il descendit de l'estrade, suivi des autres officiers, et serra la main des nouvelles recrues qui étaient alignées. Elles portaient l’uniforme officiel et Spiros, nerveux, n'arrêtait pas de remuer.

— Ça ne va pas ? lui demanda Julius sans tourner la tête. Tu n'as pas l'air à l'aise…

— Ce costume me colle à la peau, ça me démange !

— Garde ton calme, il arrive, souffla Julius à Spiros. C'est Homer Septimus, le général de la Police Spatiale.

— J'essaye…

Le commandant arriva à leur hauteur et leur serra la main. Il ne sembla pas remarquer le malaise du cadet, contrairement à un adjudant qui lui fit observer :

— Il va vous falloir apprendre à vous maintenir devant vos supérieurs, cadet !

— Ils n'ont qu'à faire un uniforme plus agréable à porter, souffla-t-il lorsque tous les officiers furent passés.

Ils s'avancèrent vers le buffet composé de plats de dégustation et de verres remplis d'un liquide jaune pâle.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Spiros à un serveur.

— Du champagne, monsieur, répondit-il. C'est une boisson alcoolisée.

— Nous sommes gâtés, dit Julius en prenant un verre. Le champagne est rare à cause du peu de vignes sur Terre Nouvelle.

— Je n'en ai jamais bu, avoua Spiros en sentant son verre.

— Ce n'est pas mauvais, mais comme tout alcool, il ne faut pas en abuser, dit Julius. Le champagne a tendance à te monter à la tête, et tu le payes le lendemain.

— Je ne vois pas l'intérêt d'en boire autant si c'est pour être malade ensuite ! Voyons voir…

Spiros avala la moitié de son verre d'une traite. Julius éclata de rire en voyant sa tête la seconde d'après.

— C'est amer ! Beuh…

— Tu n'es pas habitué, lui dit Julius. Ne va pas plus loin afin d’éviter d'être malade ensuite.

— Je ne me ferai pas prier. Je préfère les cocktails servis dans les bars de Centralville.

Tandis qu'il reposait son verre, il entendit quelqu'un l'appeler.

Il se retourna et vit un astro-policier lui faire signe de la main.

— Néro ! s’écria-t-il en le reconnaissant soudainement. Content de te revoir, vieux !

— Spiros, toi ici ? T'aurais pu m'envoyer un message pour me prévenir !

— C'était pour le plaisir de l'effet de surprise, répondit Spiros en riant. Képhas[1] n'est plus la même sans toi et Mervin, alors j'ai voulu vous rejoindre. Comment va-t-il, d'ailleurs ?

— Il est de garde en ce moment, répondit Néro. Il fait sa ronde de l'autre côté de Neyria.

— D'accord. Et ça y est, vous êtes devenus astro-policiers, à ce que je vois ?

— Oui, depuis un an déjà. On en avait assez d'envoyer les déchets vers le Soleil, alors on a passé les tests et on a suivi notre formation. Mervin est agent de terrain, moi je suis dans l'aérospatiale.

— Tu es pilote ? demanda Spiros.

— Non, je suis opérateur sur le vaisseau-amiral Destiny. Quand je ne suis pas à bord, je fais quelques patrouilles vers les radars disséminés sur Neyria. Et donc, tu as décidé de nous rejoindre ? Bienvenu parmi nous ! Et comment va ta sœur ?

— Elle va bien, merci. Elle était soucieuse de me voir partir pour la Lune.

— Ça se comprend, dit Néro. Des nouvelles de Virginia ?

— Elle est toujours chez Futur-On, répondit Spiros. Elle va se marier avec Dinau bientôt.

— Oui, je l'ai appris récemment ! Je leur enverrai mes vœux à l'occasion.

Il se tourna ensuite vers Julius.

— Et qui est ton ami ?

— Julius Derry, enchanté ! se présenta Julius en tendant la main.

— De même. Moi, c'est Néro Kooc. Un vieux copain de Spiros.

— J'avais cru comprendre, en effet.

— On était une belle bande de tire-au-flanc quand on était gamins, hein Spiros ?

— Ça… On n'en est pas très fiers, même, avoua ce dernier. Est-ce qu'il y en a d'autres de la bande ici ?

Le ton de Néro sembla changer.

— Oui, il y a… euh…

— Oui ?

— Je te laisse le plaisir de la surprise, comme tu dis, lança Néro, soudain mystérieux.

— Allez, dis !

— Non, non ! Je dois y aller, le Destiny va bientôt partir en inspection. On se verra à la cafétéria à mon retour.

— Si tu veux. Mais… tu ne veux vraiment pas me dire ?

— Non, je ne veux rien gâcher ! À plus !

Il s'en alla d'un pas pressé avec deux autres agents.

— Il te cache visiblement quelque chose, déclara Julius.

— Je n'aime pas beaucoup quand il prend cet air-là. Mais je le connais, ce ne doit pas être bien méchant.

***

Les cadets étaient tous alignés au milieu du stand de tir, animés par l'excitation de leur premier jour. Sur une table, les armes étaient disposées par catégorie, du petit pistolet paralysant jusqu'au fusil neutralisateur. L'instructeur en charge de ce premier module était l'adjudant Kerrel, un homme d'une quarantaine d'années, de petite taille, à la moustache fournie. C'était également le responsable de l'armurerie et il connaissait l'artillerie sur le bout des doigts.

— Tout d'abord, commença l'adjudant, il est important de souligner que ces armes ne sont là que pour dissuader toute personne ayant des intentions agressives. On appelle ça des armes non létales. Aucune n'est mortelle et toutes ont une façon différente de neutraliser la cible. Il est à noter également que nous n'avons encore jamais pu les tester contre notre ennemi de la Lune noire, les seuls contacts que nous ayons eus s'étant déroulés dans l'espace. Nous ignorons donc l'efficacité de nos armes contre eux.

Il prit dans ses mains un petit pistolet noir.

— Ceci est une arme que chaque astro-policier prend sur lui lors d'une tournée d'inspection, d'une cérémonie officielle ou d'un tour de garde, le Magnus. Les munitions sont très particulières : il s'agit d'un gel paralysant qui traverse les tissus des vêtements et la peau. Lorsqu'il atteint le muscle, ce dernier sera alors engourdi. Il n'agit que sur des zones très ciblées. Donc, si vous touchez le bras de la cible, celle-ci ne pourra plus l'utiliser avant deux heures. L'idéal est de viser les jambes, l'effet met environ quatre secondes à arriver. Le problème survient si la cible est dotée d'une combinaison renforcée qui bloquera le gel. Vous pourrez tirer à peu près deux cents coups avant d'être en rupture de munitions. Cette arme fonctionne avec une cellule d'énergie qui permet l'utilisation de quatre chargeurs.

Il la reposa sur la table et en prit une autre de même forme, légèrement plus grosse.

— Celle-ci part du même principe mais le gel est contenu dans des balles en plastique qui traversent les parois plus épaisses des combinaisons renforcées, tout en formant une sorte de patch qui rebouche le trou après l'impact afin d'éviter une sortie d'air qui entraînerait la mort de la cible si vous êtes hors atmosphère. En traversant le blindage, la balle se désintègre pour laisser le gel finir le travail. À noter que la balle peut blesser la cible si celle-ci ne porte pas de combinaison. Le Grand Conseil n'a accepté cette arme qu'avec beaucoup de réticence. Vous ne serez autorisés à vous en servir que si la première s'est avérée inefficace. Contenu du chargeur : quarante balles et une cellule pour trois chargeurs. Cadets, voici le Magnus II, ou tout simplement MII.

L'adjudant passa à l'arme suivante, un fusil avec un chargeur sur le dessus.

— Celle-ci est différente et plus efficace que le gel paralysant : je vous présente le Kemer. Les munitions sont des petites fléchettes contenant une substance naturelle généralement utilisée en médecine. Elle est hautement concentrée et provoque une somnolence en trente secondes. Attention toutefois, l'effet ne dure qu'une vingtaine de minutes et la victime peut aussi lutter avec acharnement pour ne pas s'endormir. Le chargeur contient cinquante fléchettes. Pas de cellule d'énergie cette fois, mais un dispositif à air comprimé autonome à recharger après chaque tir et donc inutilisable dans l'espace sans dispositif complémentaire.

Il en fit la démonstration en faisant claquer le percuteur vers l'arrière. L'action avait provoqué la capture de l'air ambiant, comprimé ensuite dans un compartiment situé derrière la fléchette.

— Y a-t-il des armes à impulsion électromagnétique ? demanda une jeune fille blonde.

— J'allais y venir, répondit l'adjudant en reposant le fusil. Voici ce qui vous intéresse : l'Astrap, un fusil IEM, pour « impulsion électromagnétique ». Cette arme n'est pas à utiliser contre des êtres humains car à part leur faire dresser les cheveux sur la tête, ça ne les arrêtera pas. Ces armes ne sont utiles que contre des machines dotées d’électronique. L'impulsion électromagnétique provoque un court-circuit et donc l'arrêt de l'ordinateur de bord d'un vaisseau ou d'un véhicule terrestre. La portée est de cinq mètres en atmosphère, ce qui est peu pour des véhicules volants. Mais celle-ci est plus intéressante…

Il prit la dernière arme présente sur la table.

— On retrouve la balistique classique avec le tout dernier fusil de notre armement : le Goliat, une autre arme IEM. Cette fois, ce n'est pas une décharge qui est expulsée mais une balle de cinq centimètres qui transperce le blindage de nos meilleurs vaisseaux. Cinq secondes après l'impact, elle envoie une décharge électrique dans toute la carlingue. Il est évidemment interdit de vous servir de cette arme contre un être humain. Voilà pour la présentation de notre arsenal. Avez-vous des questions ?

Un cadet leva la main.

— Monsieur Malaam, je vous écoute.

— Toutes ces armes fonctionnent-elles dans l'espace ?

— Très bonne question, répondit l'adjudant Kerrel. Cela va me permettre de rentrer dans les détails. Pour le Magnus I, vous oubliez l'espace. Le gel n'atteindra même pas la cible à un mètre de distance, il se dispersera dans le vide. Le MII est davantage conseillé. Actuellement, le laboratoire de recherche se penche sur un Magnus III qui serait plus efficace encore. Pour le Kemer, comme je vous l'ai dit, pas d'air, pas de tir, mais on peut cependant lui rajouter une capsule d'air comprimé pour pallier ce problème. L'Astrap n'a pas cet inconvénient, mais la décharge IEM met un peu plus de temps à atteindre sa cible. Il faut savoir que ces armes ne sont vraiment utiles que dans un environnement atmosphérique. Seul l'armement plus lourd des vaisseaux est efficace dans l'espace. D'autres questions ?

Julius leva la main à son tour.

— Monsieur Derry ?

— Devons-nous nous en servir lorsque notre instinct nous l'indique ou nous fier à notre jugement après évaluation de la situation ?

— C'est… une question difficile, cadet, répondit l'adjudant, décontenancé. Je dirais même philosophique, en un sens. Évidemment, tout dépendra des situations. Il faut que vous sachiez que jusqu'à présent, aucun astro-policier ne s'est retrouvé dans un combat en face-à-face, nous n'avons donc aucune expérience réelle, hormis les entraînements en réalité virtuelle. Mais je vous le rappelle, ce sont des armes non létales, donc qui ne peuvent tuer votre cible. Vous la blesserez, tout au plus, mais jamais mortellement. Bref, si personne n'a d'autres questions, nous allons passer à la pratique. Voici vos armes d'entraînement !

Il sortit une petite télécommande et appuya sur un bouton. Une caisse s'ouvrit alors derrière les aspirants, découvrant une panoplie de Magnus. Chacun en prit un pour l'examiner. Spiros ressentit une certaine excitation à en manier un à son tour. Passionné d'histoires chevaleresques de l'Ancien Monde[2], il se sentait comme un jeune écuyer maniant son épée pour la première fois.

Être ainsi capable de pouvoir se défendre… Quel étrange sentiment ! se dit-il.

Au fond du gymnase se trouvaient les stands de tir avec différentes cibles holographiques représentant des silhouettes humaines. Chaque coup au but était indiqué par un point rouge à l’endroit où le gel avait traversé l'hologramme. Avant de procéder aux tirs, l'adjudant Kerrel leur expliqua patiemment le fonction­nement de leur arme et comment les entrete­nir eux-mêmes :

— Sous la pression exercée lorsque vous appuyez sur la détente, le gel est envoyé dans un compartiment afin d'y être compacté avant d'être projeté. Des rési­dus ont tendance à se déposer puis à sécher dans tout le système, ce qui peut provoquer un bouchon à long terme. Après chaque mission où vous aurez utilisé ces armes, pensez à les démonter pour les nettoyer. Ici, vous utiliserez un gel d'entraînement qui ne fera rien, si ce n'est coller fortement à la peau. Maintenant, cha­cun choisit un stand et s'entraîne à viser et tirer.

L'entraînement se poursuivit sans incident. Spiros était content, ses tirs avaient atteint la cible quasi­ment à chaque endroit qu'il avait visé, que ce soit dans les bras, les jambes ou le torse. Julius ne montra pas de sentiment particulier. Il n'avait pas obtenu de mauvais résultats non plus mais n'était pas aussi enthou­siaste que ses camarades.

— Quelque chose ne va pas ? lui demanda Spiros en sortant de la salle.

— Non, rien, pourquoi ? répondit Julius, surpris.

— Eh bien, nous avons dans l'ensemble tous été satis­faits de cet exercice et tu ne sembles pas emballé.

— C'est une caractéristique des Néo-Sapiens. Nous n'exprimons nos émotions et nos sentiments que lorsque nous le jugeons nécessaire. Cet exercice était en effet très plaisant mais lorsque je réfléchis à ce qu'utiliser une arme, même non létale, signifie réelle­ment, je reste perplexe. En tant qu'homme de foi, je me dois de privilégier le pacifisme à la violence.

— Pourquoi t'es-tu engagé, en ce cas ?

— Dans la Bible, Dieu a envoyé à plusieurs reprises des hommes combattre les ennemis d'Israël. Nous vivions en paix jusqu'à ce que cette Lune noire appa­raisse. Du fait de certains événements personnels, je me suis senti appelé à protéger la colonie contre cet ennemi. Mais peut-être y a-t-il quelque chose de plus profond encore dans tout cela. Nous n'avons jamais pu entrer en contact avec eux et nous ignorons s'ils viennent de la Terre ou d'ailleurs, il serait donc intéres­sant de pouvoir en apprendre plus sur eux. Utiliser une arme contre un individu me répugne mais je sais qu'il y a un rôle pour moi dans tout cela, même si les autres Néo-Sapiens ne partagent pas mon avis.

— C'est un peu contradictoire, non ? fit remarquer Spiros.

— Contrairement à ce que l'on dit sur les Néo-Sapiens, nous n'avons pas réponse à tout…

Julius avait souri en disant cela. Lui qui, depuis leur rencontre la veille, n’avait quasiment pas eu le moindre rictus.

Décidément, cet individu est vraiment particulier, songea son camarade.

***

Après le déjeuner, les recrues entamèrent leur premier entraînement physique. Celui-ci consistait en une course à pied sur des tapis roulants, suivie d'exer­cices de musculation avec divers appareils. Tous avaient déjà l'habitude du sport, condition obligatoire pour réussir les tests d'admission dans la police, mais ce qu’il leur était demandé de faire était bien plus diffi­cile que ce qu'ils avaient connu jusqu'alors. Spiros peinait à suivre le rythme, tout comme le reste du groupe. Une fille manqua même de s'effondrer quelques minutes avant la fin. Quant à Julius, il avait un programme différent des autres cadets. Sa condi­tion physique de Néo-Sapiens étant inférieure à celle d’un humain ordinaire, ses exercices étaient allégés et adaptés. Il insista quand même pour en faire plus, mais l'entraîneur refusa. Le sergent Bœler était un homme grand, à la carrure impressionnante, au crâne chauve comme celui de Julius, mais visiblement dépour­vu d'intelligence. Il était cependant difficile d'entrer en opposition avec un homme comme lui. Il était dur avec toutes les recrues et appliquait stricte­ment les règles.

— Je ne vous ferai aucun cadeau, leur avait-il dit au tout début de la séance, car l'ennemi ne vous en fera pas. Considérez-moi comme votre ennemi si vous le voulez ! Si vous ne tenez pas les séances d'entraîne­ment physique, vous pouvez rentrer sur Terre Nou­velle. Je n'accepterai aucune pleurnicherie ou remar­que déplacée ni aucune contradiction de votre part, est-ce que c'est clair ?

Les cadets avaient simplement hoché la tête, qu'ils avaient alors déconfite.

— EST-CE QUE C'EST CLAIR ? avait-il répété en hurlant.

Ils s’étaient immédiatement mis au garde-à-vous et avaient répondu en chœur :

— SERGENT, OUI SERGENT !

Trois heures après avoir sué et soufflé, les nou­velles recrues, à la limite du dessèchement, purent enfin revenir au vestiaire. Certaines durent être ai­dées par d'autres pour marcher. Elles avaient désor­mais compris pourquoi une excellente condition phy­sique était indispensable pour entrer à l'académie.

— Je ne sens plus mes bras, se plaignit Spiros à la sortie de la douche en frottant ses muscles endoloris. Et on a droit à seulement deux minutes d'eau chaude ? Quel scandale !

— C'est pour limiter l'utilisation de l'eau, répondit Joris, un cadet de la même promotion. L'eau est transpor­tée depuis Terre Nouvelle dans des contai­ners spéciaux mais cela prend beaucoup de temps pour le ravitaillement. Alors ils ont limité les douches pour l'ensemble du centre afin d’éviter la pénurie.

— T'es sérieux ? Encore heureux qu'ils ne nous limitent pas la consommation personnelle, dit Spiros en s'habillant. J'ai besoin de mes deux litres par jour, moi !

— À ce rythme, tu vas finir en pruneau desséché, fit remarquer Julius. Trois heures d'entraînement par jour, et ce tous les jours : ce n'est pas deux litres qu'il va te falloir.

— Ça va surtout être difficile demain avec les courba­tures…

— C'est justement pour ça qu'on va au massage maintenant, déclara Joris, pour les éviter.

— Ah oui, j’avais oublié ça ! dit Spiros en se tapant le front. Voilà qui arrange bien mes affaires.

Malheureusement, la séance de massage, bien que très efficace, ne fut pas une partie de plaisir. Les mas­seurs connaissaient bien leur travail. Pour détendre les muscles hyper sollicités lors de l'effort physique, ils empoignèrent les membres à pleines mains et malmenèrent les jeunes. Spiros fut secoué dans tous les sens, frappé dans le dos et ses membres furent pétris comme de la pâte à pain. Julius eut droit au même traitement sans état d'âme. En sortant de la séance, ils ne savaient plus ce qui avait été le plus dur : l'effort ou le « réconfort ».

— On a passé combien de temps ici depuis notre arrivée ? demanda Spiros, affalé sur son lit, incapable de bouger.

— On n’en est qu'au premier jour, répondit Julius, dans le même état.

Il n'aurait su dire si c'était à cause de la fatigue ou de ce qu’il venait d’entendre, mais il sombra dans un profond sommeil sans même avoir dîné.

[1] Képhas : principale planète minière du système où s'est installée la Septième Colonie.

[2] Ancien monde : la Terre.

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