Iluel

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Suivant un cycle lumineux glissant doucement du froid de la nuit à la chaleur de l’aube, le premier Solar émergea de l’horizon, lentement suivit par les trois autres. Vallia et ses compagnons avaient laissé l’auberge derrière eux, tout comme la cité d’Agaliam, pour leur destination final, Iriam Lest loin vers l’ara.

Durant plusieurs jours, la douceur des nuits étoilées et les joutes de chasse pour se nourrir ponctuèrent leur périple. Les Eraiens profitèrent de la compagnie du Raeien pour en apprendre plus sur sa hud de destruction et de soin. Vallia et Hellie maitrisèrent Stolactus, la pluie épineuse de de glace et Celgui, la matérialisation d’une prison aussi gelée que mortelle. Hellie préféra ensuite se concentrer sur Stiermano, une puissante hud créant un ouragan dévastateur, tandis que Vallia s’intéressa au feu, avec Ingall, un large mur de flammes infranchissables.

Les jours défilèrent au même rythme que les plaines colorées d’Akmmar. Ils se suivaient inlassablement, apportant monotonie au voyage que même les assauts de bêtes féroces ne parvenaient à briser.

Soudain, tandis que Guidomex et Vallia était en tête du cortège, l’arc en ciel coloré des plaines s’estompa pour laisser apparaitre un amas sombre, au loin. Hasrabel les avait prévenus qu’ils traverseraient la forêt de Roliande. Ce grand bois, composé d’arbre centenaire ne laissant que peu filtrer les rayons des Solars, remplaça les couleurs chatoyantes qui les accompagnaient depuis le désert d’Akmmar.

La traverser fut une formalité.

Le dernier arbre derrière eux, Iriam Lest était en vue, enfin. Entouré par de nombreuses petites collines, la cité nichait dans un bassin, comme protégée par la topologie du paysage.

« Nous voici à Iriam Lest, capitale d’Akmmar et siège principal de la Vaïncrus de Rae. annonça Hasrabel.

— Les forces principales de la Vaïncrus sont dans la capitale des terres centrales ? N’est-elle pas remplie de Magisterius? demanda Vallia.

— Elle l’était ! Nous l’avons reprise depuis peu. Nous ne risquons plus rien ici.»

Le cœur serré à l’idée de voir Ashron, Vallia laissa ses trois compagnons prendre un peu d’avance en entrant dans la grande citée Raeienne. Dans les rues, une foule de grands être sveltes aux visages aussi allongés que leurs oreilles, déambulait avec grâce et douceur. Tout comme à Agaliam, les bâtiments, échoppes et rues étaient construits en suivants des courbes sans cohérence. Mais l’ensemble dégageait une beauté qui toucha l’esprit de Vallia. Quelque chose d’achevé, de fini et de touchant, telle une œuvre des artistes d’Isyliard, irradiait de l’architecture des lieux.

Devant elle, Guidomex et Hellie admiraient également ce qui les entourait. Plus impressionnés par la taille des immeubles que par la beauté du tableau qui se dressait autour de lui, Guidomex cherchait à percevoir le haut des édifices cachés par les nuages parsemant le ciel, sans succès. Mais il remarque les différentes passerelles ondulées et remplies de Raeiens qui reliaient les immeubles.

Soudain, du bruit de fond émergea un souffle de réacteur. Hellie leva les yeux pour voir des sortes d’aerogliss filant via des couloirs imaginaires, dans un flot régulier et ininterrompu. Même la vertigineuse Esgard n’abritait pas de citée aussi grande et impressionnante.

Lentement, à mesure qu’ils avançaient, un immeuble se dressa devant les Eraiens. Plus petit que les autres, ses murs entièrement fait d’une matière ressemblant au verre le rendait unique parmi les œuvres l’entourant. En le fixant, l’impression d’être face à un miroir perturbait la recherche de son entrée. Heureusement, Hasrabel ne semblait pas aussi perdu qu’eux et les invita à le suivre.

Soudain, une séparation se matérialisa sur le miroir leur faisant face et bientôt, une entrée les laissa pénétrer dans la mystérieuse enceinte. A l’intérieur, des gardes les attendaient de pied ferme, armes pointées vers eux. Hasrabel s’interposa.

« Menez-moi tout de suite à Illuel ! leur lança-t-il.

— Nous le ferons Monseigneur. Mais après avoir emmené ces trois-là ! ordonna l’un des gardes en visant les trois Eraiens.

— Nous sommes là pour voir Ashron ! Ou-est-il ? coupa Vallia qui perdait patience.

— Ashron ? L’Eraien ? répondit l’un des gardes en tournant le regard vers Hasrabel. Vous allez être emmené pour interrogatoire. Suivez nous sans faire d’histoire ! »

Vallia recula d’un pas et posa la main sur le manche de Ragnarok qui l’accompagnait depuis son arrivé sur cette planète. Mais Guidomex, d’une main ferme mais apaisante, attrapa le bras de cette dernière pour la stopper dans son élan destructeur.

« Vallia non. Soit patiente, lui murmura-t-il, sûr de lui.

— Vous pouvez les suivre sans crainte. Je vais éclaircir cette histoire, fit Hasrabel après avoir remercié du regard Guidomex. »

Sans faire plus d’histoire, les trois Eraiens se laissèrent emmener, tandis qu’Hasrabel disparut dans l’ombre d’un couloir opposée. Rapidement, il atteignit la pièce située en son fond, un grand lieu baigné d’une majestueuse lumière provenant du plafond. Cette lueur artificielle était créée par une multitude de sources, rendant l’objet difficile à regarder. Les murs l’entourant étaient ornés d’œuvres colorés des paysages de Rae, et la lumière du plafond leur rendait un hommage presque vibrant.

Sans s’attarder à ces détails artistiques, Hasrabel rejoignit un Raeien assis sur le un canapé au centre de la pièce.

« Alors, ce voyage ? demanda ce dernier.

— Instructif. répondit Hasrabel.

— As-tu trouvé ce que tu cherchais ?

— Oui, j’ai eu de la chance. Et je ne suis pas revenu les mains vides.

— J’ai remarqué. Es-tu sûr de ce que tu fais ?

— Tu n’as pas de soucis à te faire. Ils sont de notre côté.

— Cela ne durera pas.

— Tu comptes les garder enfermés longtemps ?

— Cela me parait plus prudent non ?

— Prudent ? peut-être mais malin ? Certainement pas. »

Le regard d’Illuel confirma son approbation, malgré l’inquiétude qui se dégageait du timbre de sa voix.

« Ils sont là pour voir Ashron et lorsqu’il sera au courant, sois sûr que tu ne pourras plus les garder enfermés, ajouta Hasrabel. D’ailleurs, où est-il ?

— Partit pour Guoria Ket. Une information à vérifier.

— J’aimerais en savoir plus. Et nos trois compagnons également.

— Compagnons hein ? rétorqua Illuel avec ironie, avant de se lever. Suis-moi. »

Sans attendre, Hasrabel emboita le pas du Raeien et rapidement, ils étaient tous deux face à la sombre pièce ou étaient enfermés les trois Eraiens. En jetant un œil à ses compagnons, Hasrabel comprit que la discussion serait animée.

« Nous sommes ici pour vous donner des nouvelles d’Ashron. dit-il en espérant les apaiser.

— Ce n’est pas trop tôt. répondit Guidomex.

— Il n’est pas ici. coupa Illuel.

— C’est qui lui ? répondit Vallia dont le ton trahissait un énervement croissant.

— Ashron est partit avec plusieurs guerriers dans une cité appelée Guoria Ket, continua Illuel en ignorant la question de l’Eraienne. »

C’en était trop. La patience de Vallia, bien érodée jusqu’ici, s’évanouit instantanément. Une hud de feu, aussi intense que la fureur de ses yeux, crépita lentement le long de son corps. A ses côtés, Guidomex scruta la hud qui se formait sans incantation, stupéfait. Seul Ashron était capable de matérialiser sa Via ainsi.

« Je vous écoute depuis trop longtemps. Dites-moi ou est Ashron, sinon… commença Vallia.

— Vallia ! Calme-toi, s’il te plaît ! cria Hasrabel.

— Je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi ! Où est Ashron ?! hurla Vallia, la rage faisant trembler sa voix.

— Guidomex ! Raisonne-la ! lança Hasrabel en se tournant vers l’Eraien.

— Je suis d’accord avec elle. Nous sommes ici pour retrouver Ashron et tu nous balades depuis trop longtemps répondit ce dernier.

— Illuel, dit Hasrabel en levant les mains et en tournant son regard vers son compagnon. Tu vas devoir tout leur dire.

— Seulement si elle se calme, rétorqua Illuel en fixant l’Eraienne aux iris électrique. »

Mais Vallia continua à intensifier sa Via, au point que le crépitement se transforma en flammes brulantes, irradiant la pièce d’une chaleur croissante. D’un coup d’œil, Guidomex remarqua ses yeux, azurs et sans pupille. Le souvenir destructeur d’Alaris l’incita à la résonner en posant une main calme sur son bras. Lentement, le brasier s’étouffa et Vallia reprit ses esprits, ses iris étant de nouveau visibles.

« Nous t’écoutons. Et je veux tout savoir ! dit Vallia comme si de rien était.

— Je suppose que vous êtes déjà au courant qu’Ashron nous a rejoints dans la Vaïncrus ? commença Illuel. Son expérience au combat et sa force nous ont permis de gagner plusieurs batailles. Et maintenant, nous contrôlons la majeure partie des terres d’Akmmar. Malheureusement, nous butons toujours sur certains Magisterius, notamment ceux de Guoria Ket, là où est partit Ashron. La forteresse de Guoria doit tomber !

— Ne me dite pas que vous avez envoyé Ashron pour l’infiltrer ?

— Nous avons reçu une information venant directement de l’intérieur de la cité. Apparemment, certains Raeiens se sont rebellés et on réussit à nous transmettre un message : Il existe un moyen de pénétrer dans la cité, en toute discrétion.

— Depuis combien de temps est-il partit ?

— Depuis plusieurs jours maintenant. Et comme nous sommes sans nouvelle, nous étudions la possibilité d’envoyer des secours. Mais nous sommes limités en guerriers et Guoria Ket est une véritable forteresse.

— Es-tu un Axem ? coupa Vallia.

— Qu’est-ce que cela peut faire ? répondit Illuel, surprit de la question.

— Peu importe si cette question te semble appropriée ou non. Répond moi ! »

Ne sachant que répondre, Illuel tourna la tête vers Hasrabel, comme si la réponse se trouvait sur son front. Ce dernier hocha la tête, en signe d’approbation.

« Oui, j’en suis un.

— Alors comprenons-nous bien, je n’ai aucune confiance en toi. Mais nous n’avons pas le choix donc je vais croire en ton histoire, dit Vallia en regardant de haut les deux Axems. Maintenant, laissez-nous partir !

— Que comptez-vous faire ?

— Retrouver Ashron ! »

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