47. Convivialité en cuisine

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Julia

Profiter de la matinée avec son fils amoureux ? Elle craque, la Gitane !

Je l’observe sortir de chez-elle dans sa robe à fleurs et reporte mon regard sur l’homme qui fait la vaisselle à quelques pas de moi, apparemment mal à l’aise suite à cette conversation avec sa mère. J’avoue que Marina n’a aucun filtre ou presque. On dirait mes frangins, et je suis ravie que ma mère soit plus réservée, parce que je serais sans doute dans le même état que lui si elle était comme ça.

Je termine de débarrasser la table et me resserre un café avant de me poster à côté d’Arthur pour essuyer la vaisselle. Profiter de la matinée, je n’ai rien contre, mais je suis passée en mode militaire et je réfléchis déjà à l’après.

- Tu veux qu’on aille se balader un peu ? lui demandé-je en l’observant.

- Oui, ça nous permettra de parler en toute discrétion. Mais avant, je crois que j'ai besoin d'un nouveau bisou magique. Ma jambe me fait un peu mal…

- On peut rester là si tu préfères ne pas trop marcher, parce qu’on risque de bien gambader ensuite, dis-je en me glissant dans son dos et en l’enlaçant.

- Je suis à ta disposition, Julia. Je viens avec toi quel que soit l'endroit.

Je glisse mes mains sous son tee-shirt et caresse son ventre tout en déposant des baisers sur sa nuque.

- Je suis sérieuse, Arthur, on va beaucoup marcher, donc si tu ne le sens pas, on reste là ce matin…

Il se retourne, se sèche les mains et m'ouvre ses bras pour m'enlacer. Je viens me nicher contre lui et il me caresse le dos avec une grande tendresse.

- Tu sais, si on reste ici, je risque de ne pas résister à l'envie que j'ai de toi. Je ne sais pas ce qui me retient de te prendre là tout de suite dans la cuisine…

Je regarde par-dessus son épaule en direction de la porte avant de planter mes lèvres sur les siennes.

- Je ne sais pas non plus, mais ce n’est certainement pas moi, souris-je en déboutonnant son pantalon.

- Mais… bafouille-t-il alors que sa verge tendue apparaît entre nous, ma mère risque de revenir à tout moment !

- Et alors ? Apparemment, elle nous a entendus cette nuit… Ça ne changera pas grand-chose !

Je lui souris, mutine, et l’embrasse dans le cou tout en venant empaumer son sexe dressé. Ses mains se crispent sur mon fessier alors que je commence à le branler lentement. Sa respiration s’accélère au rythme de ma main qui se promène sur sa queue, et mon envie de lui déjà croissante atteint un nouveau palier lorsqu’il attrape mon visage pour m’embrasser avec une avidité non feinte.

Je finis par reculer légèrement et plonge mes yeux dans les siens, d’un bleu sans pareille, qui n’expriment à cet instant rien d’autre que son envie de moi.

- Prêt pour la prochaine étape ? lui demandé-je.

- Avec toi, je suis prêt à tout, me répond-il sans que sa voix rauque ne cache son désir de me faire l'amour.

- Monsieur est pressé ou souhaite que l’on prenne notre temps ? dis-je en m’accroupissant devant lui.

- J'ai une folle envie de toi et le temps nous est compté. Alors, ne perdons pas une seconde !

- Une pipe, c’est une perte de temps pour toi ? ris-je.

- Quel vocabulaire, Lieutenant. Je ne vous reconnais pas ! Je suis en tous cas convaincu que je ne vais pas regretter ce temps perdu dans votre bouche délicieuse.

- Mes excuses, mon cher. Puis-je me permettre une fellation ?

Je n’attends pas sa réponse et viens poser mes lèvres sur son gland, d’où perle une trace évidente de son excitation. Arthur retient sa respiration un instant et souffle bruyamment lorsque je l’enfonce dans ma bouche. Je m’attèle à lui rendre la pareille, après ce matin délicieux, m’appliquant à la tâche. Je m’amuse à varier la vitesse, à faire courir ma langue sur sa longueur, l’aspire dans ma bouche et le goûte plus que de raison.

Arthur finit par m’attraper sous les bras et me soulève sur le plan de travail avant de prendre ma bouche voracement. J’aime cette fougue chez lui, bien loin de l’homme posé du camp. L’homme est passionné dans tout ce qu’il fait et ça me plaît, moi qui ne fais jamais les choses à moitié et m’implique plus que de raison dans tout ce que j’entreprends.

Son regard gourmand et son sourire en coin me disent qu’il compte bien s’amuser à son tour, mais il prend le temps de me regarder ainsi posée, en robe, les jambes à moitié découvertes, mes tétons dressés sous le tissu fin. Arthur caresse mes cuisses et m’enlève ma culotte avant de venir frôler mes lèvres du bout de ses doigts. Il empaume délicatement ma poitrine qu’il masse délicieusement en se glissant entre mes cuisses. Ses doigts agiles finissent par les sortir de ma robe et sa bouche se pose sur mon téton tendu, envoyant directement une décharge au creux de mon ventre.

Mon Bûcheron m’attire au bord du plan de travail et me serre contre lui. J’ondule des hanches contre sa virilité nichée juste là où il faut, contre ma fente humide qui n’attend plus qu’une chose : le sentir enfin m’envahir. Il doit avoir conscience de mon impatience parce qu’il rit doucement et recule juste suffisamment pour que je me saisisse de son sexe et glisse son gland entre mes lèvres. Arthur s’enfonce en moi d’une poussée franche et s'immobilise une fois son invasion totale. Un pur bonheur de le sentir niché au fond de moi, me remplir de son corps alors que nous ne faisons plus qu’un. Nos bouches se retrouvent et il étouffe mon gémissement quand il commence à bouger en moi.

J’ai la pensée furtive de me demander comment je vais bien pouvoir me passer de cela une fois que nous serons de retour au camp, mais mon cerveau se déconnecte au profit des sensations qu’il me procure alors qu’il va et vient dans mon corps en demande du sien.

Putain, que c’est bon. C’est tout ce que je suis capable de me dire alors qu’il a accéléré la cadence et que les prémices de l’orgasme se font ressentir dans tout mon corps. Je me penche en arrière, m’appuyant de mes mains sur le comptoir, et relève mes jambes autour de ses hanches, modifiant l’angle de pénétration. Ses yeux se posent sur ma poitrine qui bouge en rythme avec ses coups de reins qui s’intensifient encore. Lorsque ses mains viennent capturer mes seins et que son regard plonge dans le mien, je sais que je ne tiendrai plus longtemps. Ses paumes chaudes malaxent mes globes sensibles et je suis une nouvelle fois surprise par l’intensité de l’orgasme qui me fauche entre ses bras. C’est tout mon corps qui vibre sous le plaisir de cette étreinte, tout mon être qui jouit du bonheur de partager ce moment avec cet homme merveilleux qui agrippe mes hanches de ses mains pour jouir en moi dans un grognement guttural.

Est-ce qu’un “Wow” serait suffisant pour exprimer la puissance de ce moment ? Certainement pas. Je n’ai même pas de mot pour décrire ce que je ressens à cet instant. C’est presque trop, trop fort, trop intense, trop intime, et mon instinct de protection se réveille brusquement. Je m’apprête à le repousser lorsqu’il pose son front contre mon épaule, le souffle court, et me serre dans ses bras. Merde, c’est trop agréable pour fuir maintenant.

Je glisse ma main dans ses cheveux alors qu’il frotte gentiment son menton barbu contre ma peau. Nous reprenons notre souffle en silence, profitant encore un peu de cette bulle de normalité qui disparaîtra bientôt.

- Bon sang, j’ai retrouvé ma mère depuis moins de vingt-quatre heures et je fais déjà des bêtises dans sa cuisine, rit Arthur contre moi.

- Bravo, Zrinkak, tu peux être fier de toi.

- C’est toi aussi, comment veux-tu que je résiste ? C’est fou, j’ai l’impression d’avoir à nouveau vingt ans ! Et même à cet âge-là, ce n’était pas aussi intense !

- Rien que ça ? ris-je en me refusant de penser à ce que je peux ressentir de mon côté. On ne devrait peut-être pas trop traîner à poil dans la cuisine de ta mère.

- Oui, tu as raison, on a déjà de la chance qu’elle ne soit pas revenue plus vite, me répond-il en se retirant de moi, laissant un vide que j’ai déjà hâte de voir comblé.

Je descends du plan de travail en remettant ma robe correctement, et récupère le bout de tissu qu’Arthur me tend avec un sourire en coin pour redevenir décente. Mon Bûcheron a à peine remonté sa braguette que l’on frappe à la porte.

- Si ça ce n’était pas moins une, ris-je en l’embrassant au coin des lèvres.

- La chance est avec nous, c’est bon signe avant notre départ d’ici.

J’espère. Je m’apprête à aller ouvrir quand la porte grince et qu’apparaît l’homme chauve qui était présent ici quand nous sommes venus retrouver Marina après mon agression. Il semble avoir une bonne cinquantaine d’années et son regard est à la fois ferme et bienveillant. Le bras droit de la Gitane entre dans la cabane comme s’il était chez-lui et nous fait signe de nous asseoir à table, où il s’installe sans avoir prononcé un mot. Je regarde Arthur, indécise, et lève les yeux au ciel face à cette attitude mutique et autoritaire que je n’apprécie guère. Plutôt que de m’asseoir, je prends le temps de me préparer un café avant de finalement me poster debout aux côtés du Bûcheron un peu trop docile.

- Tout est prêt ? demandé-je sans le gratifier d’un “bonjour”, puisque lui-même ne semble pas adepte de la politesse.

- Vos agresseurs ont été jugés, dit-il enfin dans un français parfait. Condamnés à retourner dans leurs fermes et à servir avec les vieux et les enfants. Bon débarras. Pour le voyage, bien sûr que tout est prêt. Ce que la Gitane veut, tout le monde le fait.

- Avec les enfants ? Vous n’avez pas peur… Ce genre de types est capable de tout, marmonné-je. On part dans combien de temps ?

- Vous êtes pressée de nous quitter ? La Gitane n’a pas donné l’heure. Il faut donc patienter. Arthur, cette femme est admirable. Beau cul, belle tête. Bon choix. Ton père aurait été fier.

- Vous connaissiez mon père ? demande mon amant qui ne relève pas le commentaire sur moi alors que je suis prête à venir lui mettre mon poing dans la gueule.

- Bien sûr que je connaissais ton père. Nous étions ensemble à l’école. Tu ne te souviens pas de moi, n’est-ce pas ?

- Non, du tout. Vous êtes un ami de mon père ? Il ne m’a jamais parlé de vous.

- Nous avons arrêté d’être amis lorsque nous nous sommes battus pour une femme, sourit-il tristement. Mais nous l’avons longtemps été, oui.

- La femme dont vous parlez… C’est ma mère, c’est ça ?

- Ça n’a pas grande importance. J’ai été peiné d’apprendre son décès, je suis désolé, Arthur. Ton père était un homme bien et je dirais que tu lui ressembles beaucoup.

- Si c’est important ! Vous n’avez jamais quitté ma mère depuis tout ce temps, vous avez pris la place de mon père, vous ne vous rendez pas compte de ce que vous nous avez volé ?

- Ta mère, Arthur, est toujours restée fidèle à ton père et à sa mémoire. Je n’ai pu faire que son garde du corps. J’ai été son ami aussi. Et je peux te dire que je lui ai demandé de vous tenir au courant de son existence un nombre incalculable de fois. Elle est têtue, ta mère.

- Qui est têtu ? intervient justement la Gitane en entrant à son tour dans la pièce.

- Arthur, assurément, ris-je en caressant la nuque du têtu près de moi.

L’ambiance est beaucoup moins agréable qu’il y a quelques minutes, et je sens qu’Arthur est perdu et certainement en colère. Je ne voudrais pas que tout se termine en eau de boudin entre sa mère et lui alors que leurs retrouvailles doivent se terminer positivement. La mère d’Arthur est toujours en vie, c’est un événement à fêter, pas à gâcher.

- Je ne suis pas têtu, grommelle-t-il en regardant sa mère.

- Tout va bien, Arthur ? lui demande Marina en venant s’asseoir aux côtés de José.

- Oui, ça va, Maman. C’est juste beaucoup de choses à absorber en peu de temps, dit-il résigné.

- Je comprends, soupire-t-elle en posant sa main sur celle d’Arthur sur la table. Je vais vous préparer un bon repas et puis vous pourrez partir. Tu es sûr de ne pas vouloir rester avec nous, Chéri ?

- Ma place est dans le camp auprès des réfugiés, Maman. Je ne suis pas comme toi. Je ne suis pas un rebelle. Moi, dans cette guerre, je ne prends pas parti. En tous cas, le seul parti que je prends, c’est celui des civils qui se retrouvent au milieu des combats et qui n’ont plus rien. C’est ça mon combat, Maman. Je ne suis pas un guerrier, je suis un humanitaire.

- Très bien, si c’est ce que tu veux… J’aurais essayé.

Tous deux s’observent en silence durant un moment, comme si chacun tentait de faire passer ses pensées et émotions à travers un regard, avant qu’Arthur ne se lève finalement et aille prendre sa mère dans ses bras. Je suis contente qu’ils ne se quittent pas en mauvais termes. Leur étreinte est chaleureuse et nous les regardons, José et moi, avec la sensation d’être vraiment des intrus dans cette pièce, des voyeurs dans cet instant complice entre une mère et son fils.

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