44. Chou et Bûcheron

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Arthur

Je crois que je dois être en train de rêver là. Ce n'est pas possible autrement. Je suis vraiment dans un lit avec une femme superbe dont le tee-shirt remonté dévoile les magnifiques fesses et qui me dit qu'elle veut profiter du moment ?

- Arrête de réfléchir. Enlève-lui son tee-shirt et fais ce qu'elle te dit !

Le pire, c'est que mon corps est d'accord avec ma petite voix quand je sens comme je suis dur alors qu'elle commence à peine à onduler sur moi, juste séparés par quelques morceaux d'étoffe. J'essaie de la repousser légèrement et, le souffle court, je m'efforce à retrouver la raison.

- Attends, Julia. Tu es sûre que tu es bien réveillée et que c'est vraiment ce que tu veux ?

- J’en suis sûre oui, pourquoi, tu ne veux plus ? me demande-t-elle en se redressant.

- Oh si, j'ai envie de toi comme jamais je n'ai eu envie d'aucune femme. Mais est-ce vraiment raisonnable ?

Mes gestes trahissent mes paroles car j'ai glissé presque malgré moi mes mains sous son tee-shirt et me suis emparé de ses seins. Je sens ses jambes nues le long des miennes et ses mains qui appuient sur mon torse. Tant de proximité décuple mon envie d'elle.

- Depuis quand tu fais dans le raisonnable ? C’était raisonnable de sortir du camp sans autorisation ? C’était raisonnable de ramener des vaches et des poules ? C’est ennuyeux le raisonnable, on vit au quotidien avec. Ici, ce n’est pas le quotidien, alors je n’ai pas envie d’agir avec raison. Mais si tu ne veux pas, je comprendrai, dit-elle en s’immobilisant sur moi sans pour autant retrouver sa place dans le lit.

- Oublions la raison alors. Oublions demain, cette nuit, je suis tout à toi.

Mes mains sur ses seins l'attirent contre moi et nous reprenons notre baiser si sensuel. Je sens Julia se soulever légèrement et sa main qui se glisse dans mon boxer pour s'emparer de ma virilité bien gonflée. Plus rien n'existe à ce moment-là que mon envie d'elle. Elle me branle pendant que je continue à m'occuper de ses tétons durcis, poussant des soupirs sexy qui exacerbent encore, si c’est possible, mon envie d’elle, de la sentir m’emprisonner entre ses cuisses et de l’entendre gémir sous mes coups de reins.

Elle rompt notre étreinte et se redresse une nouvelle fois en appuyant bien ses fesses nues sur mon érection. Sous mon regard gourmand, elle retire son tee-shirt qu'elle balance par terre avant de réaliser qu'elle se retrouve totalement nue devant moi pour la première fois. Dans un reste de pudeur, elle croise les bras sur sa poitrine, mais les ondulations de son bassin sur mon sexe me démontrent que ses dernières résistances sont en train de tomber.

- Tu es magnifique Julia, laisse-moi t'admirer, dis-je en lui attrapant les poignets pour me laisser profiter de la vue. Tu m'excites tellement.

- C’est mieux que le treillis et la brassière serrée alors ? rit-elle en se laissant faire, me permettant d’admirer sa poitrine, plus opulente qu’elle n’y paraît sous ses vêtements militaires.

- Les secrets que je découvre sont délicieux. Tu es si belle…

- Arrête, pouffe-t-elle en caressant mon torse, je déteste les compliments. D’autant plus que tu n’as rien à m’envier, Beau gosse.

- Si, je n'ai pas un joli petit cul comme le tien.

Je ris et, sans lâcher ses poignets, je nous bascule pour la dominer de tout mon corps. Elle est tout simplement splendide. Tout est parfait. Ma bouche se pose dans son cou, et mes lèvres découvrent la douceur de sa peau. Je continue mon exploration alors qu'elle ferme les yeux et s'offre à moi. Elle pousse un petit gémissement quand je saisis un de ses tétons entre mes lèvres et que ma langue vient le titiller.

Ses jambes se replient contre moi et je me colle contre la prisonnière volontaire et excitée de mon assaut. Je relâche quelques instants ses mains pour me débarrasser de mon boxer. Mon sexe bandé est fièrement dressé entre nos deux corps nus et la merveilleuse femme à qui je vais faire l'amour profite de sa liberté retrouvée pour s'en saisir et l'utiliser pour caresser son clitoris en gémissant plus fort. Je l’observe faire, fasciné par cette femme qui m’excite comme je l’ai rarement été, qui m’attire comme aucune autre auparavant.

- Ça te dérange si je ne vais pas embêter ma mère pour avoir des préservatifs ? lui demandé-je dans un élan de lucidité.

- T’es du genre à parler de ta mère là, maintenant ? rit-elle. Tu n’as pas peur de casser l’ambiance, Beau gosse ! J’ai un implant et j’ai fait une batterie d’examens avant de partir en mission, tout roule pour moi. Et ta jambe, ça va ? Je ne voudrais pas t’estropier davantage.

- Ne t’inquiète pas pour ma jambe, tout roule. Accroche-toi car je ne m'arrête plus avant de jouir en toi, jolie femme.

Je joins le geste à la parole, positionne ma verge contre ses replis intimes et m'enfonce lentement en elle sans la quitter des yeux. C'est intense et sensuel. C'est un moment de pure félicité. Je reste ainsi quelques instants au fond d'elle sans bouger, le temps qu'elle s'habitue à ma taille dans son intimité. Ses mains caressent mes fesses alors que je ne résiste pas à l'envie de reprendre ses seins entre mes lèvres. Nous ne faisons plus qu'un et la sensation est tout simplement divine.

Tout à coup, Julia semble s'impatienter car tout son corps se tend sous le mien. Je la sens se contracter vivement sur mon sexe et elle pousse un long gémissement en se cambrant sous moi. J'adore qu'elle connaisse comme ça son premier orgasme alors que nous venons d'entamer notre étreinte.

- Ça va mieux ? ris-je en l'embrassant et en entamant de petits va-et-vient en elle.

- Oui, non, je ne sais pas… Ça a un goût de trop peu, rit-elle avant de mordiller ma lèvre inférieure. Là c’est mieux encore, continue, je t’en prie.

- Ah oui ? Comme ça, c'est mieux ?

J’attrape à nouveau ses mains que je bloque au-dessus de sa tête et je l'embrasse voracement en intensifiant de plus en plus mes coups de boutoir au fond d'elle. Je laisse tout mon désir réfréné se libérer et la prends presque sauvagement, faisant fi de la légère douleur dans ma jambe qui persiste de notre dernier tête-à-tête dans une cave. Nous ne sommes plus que râles et gémissements, unis par nos corps mais surtout par notre plaisir partagé. C'est si excitant de la voir répondre comme ça à mon désir, se cambrer, onduler des hanches sous moi.

Lorsque je ne peux plus me contenir, je laisse l'extase me submerger et je jouis sans retenue, ce qui provoque chez elle à son tour un nouvel orgasme, qui semble encore plus puissant que le précédent si j’en crois tout son corps contracté sous le mien et ses gémissements expressifs. Wow. Juste wow.

Je m'effondre à ses côtés, vaincu par la puissance de la passion qui s'est emparée de nous. Jamais avec mes ex, je n'avais connu pareille jouissance. Là, j’ai du mal à redescendre sur Terre, à recoller avec la réalité, et ce n’est pas le baiser que nous échangeons qui m’aide à descendre de mon petit nuage.

- Julia, dis-moi que je ne suis pas en train de rêver et que je ne vais pas me réveiller dans une cellule du Gouvernement.

- Non, je te rappelle que j’ai sauvé ton joli petit cul ce matin, Mon Chou, sourit Julia.

- Mon Chou ? Vraiment ? ris-je. Tu trouves que j’ai une tête de chou ?

- Non… Pour être honnête avec toi, je te surnomme autrement depuis notre rencontre. Eva et Myriam valident, d’ailleurs. Mais je ne suis pas sûre de vouloir te révéler tous mes secrets.

- Depuis notre rencontre, j’ai un surnom ? Mais, ça veut dire que… Non, dis-moi comment tu me surnommes, je suis curieux.

- Ça veut dire que tu m’agaçais prodigieusement Arthur, rit-elle avant de marmonner, mais pas que… Le Bûcheron.

J’éclate de rire à la mention de ce surnom et elle pose tout de suite un doigt sur ma bouche pour me faire taire, lançant un regard sur la porte de la chambre de ma mère. Je me dis qu’il est un peu tard pour se préoccuper du bruit que nous pouvons faire.

- Demain, on utilise cette excuse pour filer à l’anglaise ? Ou plutôt à la canadienne, continué-je en riant. On dit qu’on va aller couper du bois, et hop, on disparaît ! Ça te va ?

- Tu te moques ? Sérieusement ? pouffe-t-elle. C’est un surnom tout à fait adéquat ! La barbe, tes chemises à carreaux là… Et puis, c’est la version sexy du bûcheron… Et c’est toujours mieux que les surnoms que peuvent se taper les nanas au camp, je t’assure !

- Qu’est-ce qu’elles ont mes chemises à carreaux ? Moi, je les trouve très confortables ! Ce n’est pas moi qui me moque, je dirais !

Je la câline tendrement, collé contre elle dans ce lit très confortable, au milieu de cette cave en plein camp rebelle. Des fois, la vie réserve de belles surprises quand même. Moi, le soi-disant bûcheron, je me retrouve enlacé avec une jolie femme nue dont les courbes me font rêver à autre chose qu’à aller couper du bois. Par contre, une question tourne en rond dans ma tête.

- Julia, je peux te demander quelque chose ? lui demandé-je sérieusement.

- Je t’écoute. Tu peux toujours demander, mais je ne te garantis pas de répondre.

- Tu as dit qu’ici, on pouvait tout faire, qu’on n’était pas au camp. Ça veut dire que dès qu’on retourne dans notre monde, toi et moi, on n’est plus rien ?

- Je n’en sais rien, Arthur, c’est compliqué…

- Pourquoi est-ce que c’est compliqué ? Explique-moi, je veux comprendre. Et je veux te dire surtout que… Non, je ne vais pas passer pour un illuminé ou un fou. Explique-moi.

- Je t’explique seulement si tu me dis ensuite ce que tu comptais me dire. Je t’ai avoué pour le bûcheron je te signale, me dit-elle très sérieusement.

- Tu devrais toujours tourner ta langue plusieurs fois dans ta bouche avant de dire des bêtises. Là, si tu lui dis ce que tu avais en tête, c’est sûr qu’elle va te prendre pour un fou. Invente un truc, au pire, vaut mieux avoir l’air con que fou, non ?

Je n’écoute pas ma petite voix et fais le choix de l’honnêteté avec la femme qui est dans mon lit.

- En fait, je voulais te dire que jamais je n’avais ressenti de telles émotions avec une femme, et que je n’ai pas envie d’arrêter quand on partira d’ici. Je ne sais même pas si j’ai envie d’arrêter un jour tellement le plaisir était intense. C’est comme une révélation.

- J’allais t’appeler le Bûcheron romantique jusqu’à ce que tu me parles de sexe, rit-elle avant de m’embrasser tendrement. Je comprends, Arthur. Honnêtement, je me sens bien avec toi et si nous n’étions pas sur ce camp, je crois que je n’hésiterais même pas. Le problème c’est… Enfin, tu sais, l’armée a beau prôner l’égalité des sexes, dans les faits, une femme gradée qui dirige des hommes, c’est compliqué. S’ils apprennent qu’il se passe quelque chose entre nous, ils vont remettre en question chacune de mes décisions, chaque jour. Ça va aussi remonter aux oreilles du Colonel en moins de temps qu’il n’en faut pour dire “ouf”, et lui doutera à son tour de chacune de mes décisions… Tu sais, un homme peut faire ce que bon lui semble, mais une femme est jugée quoi qu’elle fasse, les gens pensent qu’elle agit en fonction de ses émotions, et ça ne vaut pas que pour l’armée.

- Un homme peut faire ce que bon lui semble, hein, c’est ce que tu as dit ? dis-je à nouveau espiègle.

J’ai bien entendu ce qu’elle a dit et j’ai bien compris que c’était une fin de non recevoir quant à mon souhait de nous lancer dans une aventure au long cours, dans une relation suivie. Et comme je ne peux pas changer la situation, que je ne peux rien faire pour pouvoir envisager de partager de tels moments sur du long terme, je me décide à profiter de l’instant présent et essaie de faire taire la petite voix qui cherche à me convaincre que je ne suis pas capable d’entrer dans une relation sans sentiments, que je vais souffrir. Ce n’est pas le moment de penser à ça. Pas quand on a une femme comme Julia dans ses bras. Là, c’est l’heure de profiter de l’instant et de prendre le temps de la découvrir encore plus intimement. Carpe Diem.

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