Mardi 8 septembre

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Enfin, la rentrée est arrivée !

Je ne peux pas dire que j'ai attendu ce jour avec impatience, mais je ne dirai pas non plus que je le redoutais. Evidemment, avec les masques, c'était une rentrée plus loufoque que toutes celles que j'ai connues, et qui ne favorisait pas du tout la socialisation — ce qui m'arrange ? —. D'autant plus qu'en troisième année, même si c'est une grande fac, la plupart des élèves a déjà quelques connaissances des lieux et des autres élèves.

Déjà, il me semble l'avoir dit dans un chapitre précédent, mais il y a une ambiance spécifique à Marseille, surtout par rapport à la propriété privée et la protection personnelle, si je peux le dire comme ça. Dans ma résidence, j'ai besoin du badge pour ouvrir le portail, la porte d'entrée, appeler les ascenseurs, accéder aux escaliers, et en gros tout ce qui se trouve au rez-de-chaussée. A la fac — du moins, le campus où j'ai cours — il n'y a qu'une seule entrée, et la sécurité y est postée toute la journée pour vérifier à l'entrée les cartes étudiantes, le certificat de scolarité ou encore la connexion à l'intranet étudiant. 

Bref, assez spécial pour un premier jour.

Heureusement, les professeurs qui ont fait les présentations d'UE (unités d'enseignement) aujourd'hui parlaient suffisamment fort derrière leur masque, et j'ai noté quelques-unes de leurs remarques très pertinentes que j'ai besoin de partager :

— Dix pour cent d'entre vous portent le masque un certain temps avec le nez en dehors, en terme de pudeur c'est comme si on portait le maillot de bain au niveau des genoux. Alors pour vous les jeunes ça va, il est rapporté que vous avez pas trop de risques (je déteste ce genre de phrases, mais je ne suis pas ici pour un coup de gueule), mais vous avez face à vous des vieux croulants (expression vite huée par les collègues présents), pensez-y.

— C'est une approche interdisciplinaire, donc il faudra bosser tout aussi dur les différentes UE qui n'ont pas forcément grand-chose à voir. Il est encore temps de changer d'avis !

— Certains m'ont vu en « Découverte des neurosciences » l'année dernière. J'ai pas réussi à vous dégoûter puisque vous êtes là. J'espère que vous ferez pas des cauchemars ce soir.

Je trouve toujours ça étonnant la différence du comportement des professeurs une année sur l'autre. Bon, il y a aussi peut-être le changement de ville qui influe, mais quand-même. En première année de licence, je me souviens que certains professeurs n'en avaient rien à faire de ce qu'ils racontaient, ils faisaient leur cours et s'en allaient vite boire un café à la fin. En même temps, avec 50% d'échec, ça fait des centaines d'étudiants pas motivés ou qui avaient envie de se ré-orienter, pas étonnant que les professeurs n'aient pas envie de donner de leur temps pour ceux-là.

En deuxième année, les professeurs étaient déjà beaucoup plus impliqués, et même pendant les TD (travaux dirigés, des cours en classe où on fait principalement des exercices en solo ou en groupe), lorsqu'ils passaient pour aider individuellement les élèves, même si quinze élèves posaient tous la même question, les professeurs (du moins, un que j'ai connu et que j'apprécie particulièrement) répètent la réponse sans jamais paraître exaspéré, et si besoin ils peuvent l'expliquer d'une manière différente si la notion n'est toujours pas comprise.

Mais en troisième année, ils essaient carrément de nous faire fuir ces fous ! Ce matin, ils ont été étonnés de voir l'amphi se remplir si vite, à un tel point qu'on ne pouvait plus respecter une place libre sur deux. Apparemment, nous étions plus nombreux que prévu, et que les années précédentes. 

Mais vous savez ce que je retiens surtout de cette matinée de rentrée ?

J'ai vu un gars que je ne m'attendais pas du tout à revoir. Vraiment.

Il était dans la même fac que moi pendant mes deux premières années de licence en bio, et dans la même classe en première année. Quelle coïncidence qu'on se retrouve ensemble à l'autre bout de la France !

Pitié, faites qu'il ne soit pas dans mon groupe... Il est bien gentil, mais il pose toujours quinze questions débiles dont il pourrait trouver la réponse tout seul en réfléchissant un minimum, j'en suis certaine.

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