Ophiuchus

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Il fait maintenant nuit et notre presque regretté journaliste éclaire comme il le peut son chemin avec sa lampe torche. Il ne lui reste plus qu'une interview et ce sera fini. Plus qu'un de ces dégénérés à voir et il pourra rentrer chez lui. Le salaire a intérêt à en valoir la peine, il a quand même perdu une Delorean-Tardis dans cette histoire ! C'est que c'est pas donné, ces machins là ! Bref... La route est longue jusqu'au palais du Serpentaire, entourée d'incroyables et interminables jardins qu'il aurait sûrement apprécié visiter s'il pouvait y voir quelque chose. Les grandes portes s'ouvrent toutes seules à son approche, ce qui est fort appréciable, il n'aurait pas aimé essayer de les pousser car il aurait sûrement lamentablement échoué vu leur taille et leur probable lourdeur. Il continue son chemin, cette fois-ci éclairé par des torches aux murs qui le guident jusqu'à la salle du trône où l'attend Ophiuchus tel un roi, son aura impressionnante embaumant la pièce entière d'un parfum à la fois envoûtant et effrayant. Le journaliste s'incline respectueusement et s'empresse de sortir pour la dernière fois son carnet de notes sous le regard sage et paisible de son hôte.

Quel est votre nom et prénom ?

"Bonsoir, et bienvenue dans ma demeure. Je m'appelle Ophiuchus. J'espère que mes enfants ne vous auront pas causé trop d'ennuis."

Quel âge avez-vous ?

"Si je compte bien, je crois avoir 2848 ans, au bas mot."

Avez-vous des pouvoirs ?

"Comme chacun des nôtres. En général, lorsque l'on fait référence à moi, on mentionne l'éternelle longévité dont je bénéficie, mais en soi, ce n'est pas un pouvoir. Sinon, on parle de ma capacité à créer tout ce que je désire. Assez pratique, je dois dire, mais mon potentiel n'est pas non plus illimité. Mis à part cela, je dispose de pouvoirs assez variés qu'il m'est assez difficile de regrouper dans une catégorie comme cela l'est possible pour mes enfants."

Une relation ou un coup de foudre ?

"Pas pour le moment. Pas depuis... très longtemps."

Couleur de cheveux ?

"Verts."

De yeux ?

"L'un est vert et l'autre noir."

Votre couleur préférée ?

"J'hésite quelque peu entre le rouge et le noir. Je sais, c'est assez logique quand on voit ma tenue, mais ça aurait tout aussi bien pu être le jaune ou le violet, ce n'est qu'une coïncidence."

Meilleur(e) ami(e) ?

"Le seul à avoir pu prétendre à ce titre est mort il y a bien longtemps. Il s'appelait Asclépios. Vous savez, c'est lui qui aurait dû devenir un divin à l'origine. Malheureusement, les choses en ont décidé autrement."

Où habitez-vous ?

"Contrairement à mes enfants, je suis assez sédentaire, y compris au sein de ma propre constellation. Ce palais est mon unique maison. Je préfère ne pas en changer pour éviter d'être trop loin de mes enfants lorsqu'ils doivent venir me trouver."

Date de naissance ? (si vous en avez, sinon ce n'est pas grave).

"Je suis né le 12 Décembre de l'année que vous appelez -620 avant J-C. Qu'est ce qui a bien pu vous passer par la tête quand vous avez inventé ce calendrier insensé ? Quoi qu'il en soit, je préfère la version officielle, qui est le 20 Sagittarii 14 045."

En couple ou célibataire ?

Il fait une pause de quelques secondes.

"Veuf."

Votre famille ?

"Vous avez fait la connaissance de mes 13 enfants, vous avez donc dû vous rendre compte des... dissensions entre certains. Autrefois, nous étions tous parfaitement unis. Enfin, presque tous, Rakovina était à l'époque le seul élément perturbateur, sans oublier Vodnar et ce qui semble être désormais un problème récurrent. Aujourd'hui, c'est comme si tout le monde se méfiait de tout le monde, que chaque sourire était faux et chaque bonne parole une fourberie dissimulée. Je regrette notre âge d'or, la belle époque, où Kozoro ne m'avait pas encore trahi, où de cette trahison n'avait pas encore découlé le poison qui, je le sais, a contaminé le coeur de mes autres enfants. Il m'arrive encore de voir amour, confiance et affection, mais ce que je vois surtout, c'est colère, peur mesquinerie."

Ennemis ?

Il reste un instant silencieux, jaugeant presque le journaliste, les mains crispées sur les accoudoirs et le ton dans sa voix semblant s'assombrir de plus en plus.

"Qui aujourd'hui n'est pas mon ennemi ? Kozoro est de retour, elle pourrait tout à fait me trahir à nouveau, et bien que je ne sache toujours pas qui, je sais que quelqu'un l'a aidée à s'enfuir sur Terre et m'a tout autant trahi qu'elle. Cela pourrait être n'importe qui... Beran ? L'option la plus logique puisqu'il en était amoureux, mais depuis le temps, il aurait déjà tenté de se venger. Panna ? Ses constantes attentions pourraient n'être qu'un leurre pour détourner ma méfiance, mais elle a toujours été ainsi. Rakovina ? Après tout, un combat à mort entre Opposées Astrales a toujours été son but, mais elle l'aurait revendiqué haut et fort, et même elle aurait eu la jugeote de ne pas la laisser mourir sur Terre. Quelqu'un ment, quelqu'un menace ma paix déjà si fragile. Les humains sont une menace, mes enfants sont une menace, mon... visiteur quotidien est une menace, le Néant est une menace... Et vous ? Êtes-vous une menace...?"

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