CHOC

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Lucas

Le discours émouvant de Ley me serre le cœur. Véronika et moi-même l'aimons profondément sans aucun doute, mais nous lui mentons également sans vergogne. La honte m'envahit à mesure que je prends conscience que nous l'avons tous trahi d'une manière ou d'une autre. Ce connard de Damian pour lui avoir promis un rêve factice. Ely pour avoir simulé un amour fraternel qu'elle est loin de ressentir. Véronika sa demi-sœur pour l'épargner d'un mal, qui semble la ronger elle-même. Et moi, qui dissimule égoïstement une vérité qui pourrait me la faire perdre à jamais.

Épuisée par sa confession, elle se blottit instinctivement dans mes bras. Elle semble se sentir en sécurité sans savoir que je suis de ceux qui peux lui faire du mal. Cette réalité impitoyable me transperce malgré moi ne me laissant qu'un désespoir incommensurable.

Elle lève la tête et d'une main experte parcours les contours de mon visage.

- Tu es tellement beau Lucas.

Tranquille, elle noie ses prunelles dans mon regard, comme si elle voulait pénétrer mes pensées. Confus, je saisis son visage en coupe, me penche et l'embrasse furtivement.

- Non chérie, c'est toi qui es belle, et audacieuse.

Ses bras enserrent ma taille et elle souffle.

- Non, je ne suis pas téméraire, mais je suis heureuse que tu ne me voies pas comme une victime.

Je l'embrasse à nouveau sur les cheveux.

- Mon cœur, tu n'es pas une victime, mais une survivante. Une femme tenace et aimante, c'est une des raisons pour lesquelles je t'aime autant.

Mes mots font s'envoler son chagrin, laissant place à un désir qui nous brûle les reins. Je n'esquisse pas le moindre geste laissant à Ley pour une fois l'initiative. Posément, elle se rapproche de moi et sème des baisers furtifs dans le cou. 

Excitée et impatiente, elle me monte littéralement dessus.

- Lucas, j'ai besoin de toi maintenant.

Elle s'approprie ma bouche, introduisant sa langue ardente entre mes lèvres.

- Baise-moi fort s'il te plaît. J'ai besoin de savoir que je suis dans tes bras.

- Tu n'as pas besoin de me supplier pour ça chérie. Je suis là avec toi mon ange.

- Ne me laisse pas, ne m'abandonne jamais. Sa voix rauque de désir me murmure ces mots amoureusement. Touché, je la rassure.

- Je ne vais pas te baiser Ley, je vais te faire l'amour parce que je t'aime comme un dingue.

Avec délice, je m'approprie également sa bouche et attrape ses cuisses posées sur moi afin qu'elle s'approche davantage. Assise à califourchon sur moi, elle enlace d'elle-même ses jambes autour de mes reins en frottant nos sexes l'un contre l'autre. Une chaleur gourmande se déverse sur nous prête à nous consumer.

Tout cela va vraiment trop vite alors je tente de calmer le jeu. 

- Mon Dieu, bébé attend.

Fermant les yeux, j'essaye manifestement de faire en sorte que nos gestes soient plus langoureux, mais Ley est si chaude qu'elle fait vibrer ma queue d'un désir pur. Bien trop impatiente, elle accentue fortement la pression entre nous.

- Allez Lucas, plus vite.

- Putain, Ley. Attends s'il te plaît.

Mais rien n'y fait elle ne m'écoute pas.

- Si tu ne veux pas que tout se termine avant d'avoir commencé, ralenti chérie.

Je ne pense pas qu'elle m'entend, car lui d'y aller plus lentement, elle glisse la main entre nous. Je gémis intérieurement et peine à parler.

- Bordel Ley.

Elle gémit aussi et me répond posément.

- Tu ne mesures pas à quel point, j'ai envie de toi. Je te veux Lucas.

Sa voix extatique est méconnaissable. Empressé maintenant, je promène ma bouche sur son épaule avant de retrouver ses lèvres. Nous nous embrassons fougueusement comme si notre vie en dépendait. J'en profite en sachant que demain elle risque de ma quitter. 

Je dévore littéralement ses lèvres pulpeuses. J'ai tellement faim d'elle que je ne la laisse pratiquement pas respirer. Mon amour pour cette femme est tellement puissant qu'il demeure la chose mémorable de ma vie à l'heure actuelle.

Nos langues se mélangent avec frénésie, sauf que cela semble insuffisant.

Nous, nous déshabillons avec hâte, c'est si maladroit que s'en est presque comique. Or, nous n'avons pas envie de rire, car nous avons bien trop soif l'un de l'autre. Elle, pour se rassurer que Damian ne peut rien contre elle et moi pour me convaincre qu'elle m'appartient. Tout cela avant que le jour ne se lève, digne messager d'une vérité capable de nous séparer à tout jamais.

Désireux ne plus y penser, j'éloigne cette pensée négative. J'aurais bien le temps d'y réfléchir plus tard pour l'instant, je vais m'enivrer du corps voluptueux de Ley comme si c'est la dernière fois. Je la soulève et jette sur le lit déjà défait puis me jette sur elle tel un affamé. 

Mes gestes frénétiques font céder sa culotte sous la pression de mes doigts. Cette dernière barrière enlevée, je descends entre ses cuisses et fourre ma langue dans sa chatte trempé. Je lape sa sève délicieuse alors qu'elle émet de petits bruits sensuels. J'aspire sa mouille que je mélange à ma salive avant de l'étaler à coups de langue sur son clitoris, ses lèvres et son entrée.

Ses cris d'abords doux se font de plus en plus aigu. Elle se fout complètement de savoir que l'on peut nous entendre. Comme une folle, elle tire sur mes mèches bouclées ce qui fait frémir ma bite. Dépassé par le besoin d'être en elle, je me mets à genoux puis l'approche vers le bord du lit avant de mettre ses jambes sur mes épaules. Ainsi positionné, je la pénètre hardiment d'un coup.

Sensible, elle exhale comme un soupire de soulagement alors que je prends possession d'elle. Nous vibrons chaque fois que mon sexe va plus loin en elle. J'ai la sensation d'être comblé d'un vide à tel point que moi d'habitude silencieux, je ne cesse de répéter son prénom.

- Ley.

- Encore, me gémit-elle.

Intense, elle me le demande à peine que je sors entièrement de son vagin pour revenir la posséder plus fort. Je hisse ses chevilles au niveau de ma tête et installe un rythme infernale. Elle ne semble pas s'en plaindre bien au contraire. 

- Oui Lucas, encore, plus fort.

Être en elle représente mon seul paradis, si je l'avais su bien plus tôt, il y a bien longtemps que je l'aurais cherché. Je me fous qu'elle soit Ambre Courcelles, Ambre Zeilinski ou Ley, pour moi elle est juste celle que j'aime. L'amour de vie, la femme qui me captive au point de perdre toute raison.

Dès l'instant où je me l'avoue sincèrement enfin, tout s'efface. J'oublie tout pour ne voir que ce que nous sommes en train de partager. Alors je réduis la cadence progressivement afin d'en faire des caresses. Je m'allonge sur son corps faisant attention à ne pas l'écraser et étreint ses courbes divines. En parfait accord, elle s'adapte au changement et me caresse avec amour.

Nos gestes deviennent plus tendres tant et si bien que nous faisons l'amour au ralenti. Nous, nous explorons avec des mots, de doux touchers qui nous permettent de nous aimer avec délicatesse. Cette femme est ce que j'ai connu de mieux dans cette vie et je ne vais pas perdre une seule minute de ce qu'elle m'offre avec joie.

Chaque friction, chaque coup de langue, chaque baiser, chaque intrusion dans sa cavité humide sont comme des promesses d'éternité. Alors que je sens poindre l'orgasme, elle m'avoue doucement quelque chose qui m'a l'air d'être une illusion fantasque.

- Je t'aime.

Je pense rêver, mais le miracle se reproduit et elle me le dit encore.

- Je t'aime Lucas. 

À cet instant, je me fige pendant une seconde avant de les ondulations qui nous envoient directement dans un endroit inaccessible au reste du monde. Nous accédons à cet endroit tellement de fois au cours de la nuit, qu'au bout de la quatrième fois, je suis comme perdu dans un brouillard sensuel. Cette nuit au côté de Ley passe comme un rêve merveilleux. Une partie de moi à l'impression d'être monté directement au ciel sans passer par la case purgatoire. C'est sur cette dernière pensée que je m'endors.

La nuit passe extrêmement vite à mon goût et quelques brins de lumière s'infiltrent dans la chambre. Bien que me réveiller auprès d'elle est ce que j'ai eu de mieux, le désespoir tapis au fond de moi me rattrape. Cependant, je ne peux plus mentir, reculer ou oublier ce que je dois lui dire.

Si je tremble à la perspective de la perdre, maintenant, je sais aujourd'hui que la regarder partir est ma plus grande hantise. Je suis terrorisé parce que si Ambre me déteste, Ley, elle m'aime. Cette nuit, elle me l'a dit, certes de manière à peine audible, mais elle me l'a tout de même avoué.

" - Je t'aime."

Une modeste déclaration qui tourne en boucle dans ma tête et me comprime le cœur. Or, le moment fatidique est arrivé. Mes regrets sont immenses, mais il est trop tard. Beaucoup trop tard, car je trouve devant l'appartement maudit avec à l'intérieur une partie des vérités qui vont sans doute la brisée. Ce qui m'attriste le plus, c'est qu'elle ne cesse de rire. Elle formule encore et encore la même question que celle qu'elle m'a posé avant de partir chez Véronika. 

- Pourquoi j'ai besoin de la clef que tu m'as envoyé en cadeau ?

Incapable de lui répondre et lugubre, je garde un instant le silence avant de lui répondre prudemment.

- Parce que cette clef déverrouille cette porte ...

Elle tourne et retourne la clef dans tous les sens puis lève les yeux sur moi à nouveau.

- Je ne comprends pas pourquoi nous sommes ici Lucas. Ton passé m'importe tellement peu, d'ailleurs, il ne peut pas être aussi horrible que le mien. Je n'ai pas besoin de savoir ça, j'ai juste besoin que tu restes près de moi.

Ses yeux sont si confiant qu'il me serait si facile de faire demi-tour, mais je ne peux pas. Certain, j'insiste.

- Tu as besoin de le savoir.

- Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? Je ne comprends pas.

- Parce que j'ai découvert des choses que je ne peux pas te cacher.

Elle devient méfiante.

- Mais de quoi tu parles ?

- Tu vas bientôt le savoir chérie, mais il faut que tu ouvres cette porte.

Elle me défit prestement.

- Et si je n'ai pas envie ? Nous sommes tellement bien et je ne sais pas pourquoi, mais j'ai le sentiment que ces choses que tu veux que je sache ne sont pas bonnes pour nous.

Je reste silencieux un moment, car elle ignore à quel point elle à raison. Rien de ce que referme cet appartement n'est bon pour nous, mais je ne vais pas repousser l'échéance. 

- Tu ne répliques rien ?

- Je t'en prie Ley, ne rends pas cette décision encore plus pénible.

À contre cœur, elle m'obéit et pénètre le lieu qui abritait ma relation avec Ely.

Le seuil à peine franchit, elle tente une blague pour détendre l'atmosphère.

- C'est son ton ancienne garçonnière ?

Je n'objecte rien.

- C'est ça ?

Je ne décroche toujours pas un mot. Elle caresse le mobilier et me dit.

- C'est très élégant et chic ici. Il y a même une cheminée Lucas. Cet endroit est magique !

Je deviens sombre, très sombre, car il n'y a rien de tel ici.

- Il n'y a absolument rien de magique en ce lieu.

Ma voix est dure. Surprise, elle se retourne vers moi, cherchant sans doute des explications.

- Qu'est-ce que tu dis ? 

Je répète instinctivement.

- Cet endroit n'a assurément rien idyllique.

Elle souhaite parler, mais je l'interromps. Avec certitude, je sens que si je ne déballe pas tous maintenant mon courage s'en ira d'ici peu.

- Ley ta sœur n'est pas morte.

- Pardon ?

Son visage se déforme de colère.

- Que viens-tu de dire ?

Voyant que je ne dis rien elle se fige en me dévisageant puis crie furieuse.

- Ma sœur est morte Lucas, je l'ai vu. Je l'ai vu ... Pendu. Pendu à cette corde dans mon appartement. Comment peux-tu seulement jouer sur une telle chose ?

Elle commence à s'éloigner de moi progressivement.

- Écoute-moi, s'il te plaît bébé, je ne jouerais jamais avec toi concernant une situation aussi grave. Je te le répète ta sœur n'est pas morte elle est réellement vivante quelque part.

Je tente de me rapprocher, mais elle s'éloigne de moi davantage.

- C'est une blague ? Hein, c'est ça ?

- Ce n'est pas une blague. J'aurais tellement voulu que se soit une mauvaise plaisanterie, mais ce n'est pas le cas chérie.

- Ne m'appelle pas chérie.

Son expression reflète un état similaire à la rupture.

- Ne fais pas ça, je t'en prie.

Essayant d'arranger les choses, je tends les mains vers elle, mais elle recule et s'énerve.

- Non Lucas, toi ne fais pas ça. Ne gâche pas tout.

Pendant qu'elle s'avance vers le salon, je remarque le journal que j'ai demandé à Lewis de m'apporter. Celui-ci est posé sur le meuble bas comme convenu. Je le saisis et le montre à Ley.

- Est ce que ceci te rappelle quelque chose ?

- Non, c'est impossible. Non. Mon Dieu, non.

Des larmes montent de mes yeux et mon cœur explose en mille morceaux.

- Qui es-tu ? Comment as-tu eu ça ?

Déterminé à être auprès d'elle, je m'avance, mais elle s'éloigne encore plus et tremble de tous ses membres.

- Je t'interdis de t'approcher de moi. Que fais-tu avec le journal de ma sœur ?

- Calme toi, laisse moi une chance de m'expliquer. Et s'il te plaît, arrête d'avoir peur de moi. Tu ne sais pas combien te voir agir comme ça me fait du mal.

- Tu te fiche de moi ? Me calmer ? Et si on parlait de ce qui me fait du mal.

- Je t'en prie Ley, tu m'as promis. Écoute moi seulement.

Elle secoue la tête.

- Au vu de la situation, je ne suis pas obligé de tenir ma promesse. Écarte-toi de moi.

- Je te supplie de m'écouter. Je te jure sur ce que j'ai de plus cher que tout ce que je te dis est vrai. Ta sœur n'est pas morte. Elle t'a seulement tendu un piège parce que pour une raison que j'ignore encore, elle te déteste.

Je brandis le journal.

- Tout est écrit la dedans. Je n'ai pas assassiné Ely, elle était peut-être pas soumise, mais je n'ai pas tué ta sœur.

Ley me regarde comme en état de choc. Elle ne bouge plus, ne parle plus, elle semble être sans vie.  

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