DANS LE NOIR

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LEY

Dire que je suis furieuse est une litote. Si je pouvais faire pleuvoir sur ce donjon le démon de la colère, Bélial serait sans doute déjà parmi nous. En réel démon du vice, manipulateur et attisant la révolte, cet ange maléfique du péché m'aiderait sûrement à déverser ma rage à l'encontre de cette traîtresse de Vénus.

Mes yeux, passent de V à Lucas Lambert et mon ressentiment atteint des sommets. Comment V a-t-elle pu s'associer avec cet enfoiré. J'assassine cette délatrice de mon regard le plus noir, mais celle-ci affiche un large sourire. Elle hausse un sourcil comme pour me provoquer davantage et continue de caresser le sexe de Triss. Féline, elle fait comme si ma fureur, dirigée contre elle, n'a aucune importance.

Je suis tentée de causer un scandale. Mais lorsque mes prunelles trouvent ceux du connard arrogant, je remarque que celui-ci nous observe, Sorel et moi, avec une rage contenue. Il serre les poings tellement fort, que ceux-ci tremblent. En voyant sa réaction, je suis vraiment tendue que mes membres se crispent.

Comme envoûtée, j'ai du mal à quitter les iris de Lucas, quand je sens la langue de Sorel me parcourir le creux de mon cou. Je frissonne sous ses assauts chauds et humides, mais ne me décompresse pas pour autant, jusqu'à ce qu'il comprenne que je suis ailleurs et me souffle.

- Vous m'avez promis cette nuit. Ce n'est donc que des paroles en l'air, Ley ? M'avez-vous donc menti délibérément ?

Les yeux de Sorel fouillent mes iris à la recherche d'un échange honnête. Malheureusement, à cette seconde, ma bouche ne peut que mentir. Cet obscurantisme n'est qu'une chimère, car je ne serai jamais sienne. Une lueur féroce passe dans ses prunelles sombres et, ne voulant pas provoquer d'esclandre, la tromperie franchit mes lèvres.

- Oui, juste pour ce soir, Sorel.

Je confirme avec l'assurance d'une menteuse expérimentée et il me croit. C'est triste, car vu mes intentions, il ne devrait pas me faire confiance, mais ma parole semble lui suffire. J'essaye de me délasser, mais je n'y parviens pas. Je sens les yeux de Lucas Lambert sur moi et cette sensation me brûle de l'intérieur. Mon corps se réchauffe sous l'insistance de cet homme. Le pire, c'est que je n'y comprends rien.

Afin de capter toute mon attention, Sorel approche son visage de moi, caresse mes lèvres de ses longs doigts fins. Puis, dans un désir brut, il m'embrasse à pleine bouche. Je me laisse faire et subis de nouveau ses attaques, mais dans mon fort intérieur, je constate que je suis aussi gelée qu'un pergélisol. Perdue par cette bouche vorace, je ferme les yeux en espérant me laisser aller.

Malheureusement, je n'obtiens pas l'effet escompté, car mon étreinte avec Lucas Lambert dans le couloir du Dark Donjon s'invite dans mon esprit. Impossible de faire disparaître cela, car je me souviens de tout. Mes bras gardent en mémoire son corps pressé contre le mien, la chaleur de son étreinte, la douceur de son souffle, la dureté de son sexe.

Rien de lui ne s'efface. Son odeur envoûtante, sa bouche appétissante qui voulait embrasser la mienne avec passion. Ce laisser-aller) improbable me rend cinglée. Je ne cesse de ressasser ce moment. J'en veux plus, beaucoup plus. Confuse par ce souvenir vivace, j'oublie complètement qu'il s'agit de Sorel et me mets à baiser sa bouche comme j'aimerais étreindre celle de Lucas.

Poussé, par mon ardeur subite, Sorel promène ses mains sur mes cuisses et remonte de plus en plus vers mon entrejambe.

Instinctivement, je me fige. Il le sent, puisse il stoppe sa progression et me regarde. Trop tard, une larme solitaire dévale mes joues. Putain, je pense pensais) en avoir finis avec ça, mais il semble que mes démons soient bien plus proches qu'il n'y parait.

Flash Back

Mon visage est ravagé par les larmes. Je suis persuadée que mon maquillage macule mes joues.

Mes membres brûlent de douleur et les liens qui me maintiennent prisonnière m'entaillent la peau. Le verre d'eau que je buvais, quelques minutes plus tôt, est brisé au sol. Les éclats de verre s'éparpillent sur le plancher.

Je supplie Damian à en perdre la voix.

- Non! Non! Non! Non! Pitié.

- Il est trop tard, ma douce, beaucoup trop tard.

- S'il te plaît, ne le fais pas.

- C'est le seul moyen.

- Je t'en supplie, je ferrai tout ce que tu veux. Mais Damian, pitié ne le fais pas.

- Non, ma douce. Avec ça, je suis sûr que tu seras à moi à jamais.

Le soleil se reflète sur le couteau de cuisine. L'effroi me gagne et me tue lentement, mais avec les mains attachées au dos de cette maudite chaise, je ne peux rien faire.

Je continue de le supplier. Inutile , quand la lame me tranche l'épiderme je suis tétanisée comme morte. Le sang est gluant et chaud entre mes cuisses. Son odeur métallique embaume l'air. C'est fait, ses initiales sont à tout jamais gravées dans ma chair.

Fin du Flash Back

Quand je reviens enfin à moi, Sorel me fixe.

- Que se passe-t-il ? Où étiez-vous ? me demande-t-il.

Subtile, je tente de détourner son attention en inventant une excuse bidon. Je n'ai pas envie d'attirer l'attention de Sorel sur mon mal-être. Discrète, je baisse la tête et fais disparaître cette larme solitaire, que j'ai laissé s'échapper malgré moi.

- Ce n'est rien, j'ai juste pensé à quelque chose qui n'aurait pas dû interrompre cet instant, désolée pour cette absence involontaire.

Il me regarde à nouveau dans les yeux, cherchant la vérité. Or, je ne vais certainement pas lui dire, que je pense à mon mari complètement fou et à un des élus de l'Aurora. Que leurs souvenirs, à tous les deux, se superposent dans mon esprit désaxé et me hantent.

I l me fixe avec davantage d'intensité, cherchant à comprendre cette absence. Mais avant qu'il ne puisse verbaliser quoi que se soit, les lumières diminues en intensité afin que tous soient concentrés sur ce qui va suivre. Il cherche encore mes prunelles, mais la semi-obscurité le dissuade de poursuivre son examen.

Nous nous retournons sur un Yaan transfiguré en dominant expérimenté sous les projecteurs. Il s'approche de Sacha, sa nouvelle soumise, avec une lenteur calculée puis lui caresse la joue. Ce signe de tendresse indique son attachement et la confiance qu'ils ont l'un envers l'autre. Ils se comprennent sans se parler. Cette femme est vraiment très belle. Elle est le fier symbole d'une rare élégance, même les yeux rivés au sol en signe d'humilité. Alors que j'admire la scène, Sacha s'agenouille et fait tomber sa robe blanche avec grâce. Elle laisse apparaître une parure d'une grande finesse.

Scotchée par le spectacle d'une sublime sensualité, je ne me préoccupe plus de rien d'autre que, hormis ce qui se passe dans cette salle.

La voix de Yaan Blanchard se fait autoritaire mais douce. Il tire la chaîne reliée au collier de Sacha.

- Tu es si belle, Sacha.

Il hale le lien vers le haut afin qu'elle le regarde. Elle lève timidement ses deux magnifiques yeux lagon vers lui et répond.

- Merci, Maître. Sa paroles est douce, sensuelle et respectueuse.

- Tu aimes qu'ils te regardent ?

- Oui, Maître. Sa voix basse est comme un gémissement de plaisir. Elle regarde Yaan avec fascination puis se dandine au sol.

- Je constate avec plaisir que la perspective de te faire baiser devant tous ces élus t'excite, Icha.

- Oui, Maître, je n'ose pas demander votre queue, mais espère me faire prendre par vous. - Oui, je vais te baiser, Icha, mais ne sois pas si impatiente.

Il caresse de nouveau sa pommette et enfonce un doigt entre ses lèvres.

- Suce le, Icha. Obéissante, elle lèche avec application le doigt de Yaan. La voir ainsi suscite ma propre excitation.

Et, sans m'en rendre compte, je me presse contre Sorel, avant de constater que c'est finalement Lucas Lambert que je cherche des yeux.

- Mouille-tu, Icha ? Es-tu pleine de sève ?

Elle hausse la tête en signe d'affirmation, mais ça ne semble pas suffire à Yaan.

- Réponds-moi, Icha ! Ta chatte est-elle pleine de miel ? dit-il d'une voix exigeante et féroce.

- Oui, maître, je dégouline pour vous. J'ai envie de vous,halète-elle.

- Bima petite, très bien. Touche-toi ! Montre-moi, combien tu me veux.

Elle glisse lentement sa main dans sa chatte et montre ensuite ses doigts à Yaan, à la lueur des lampes tamisées. Un fluide crémeux est étalé sur ceux-ci. De fait, ma culotte, quant à elle, s'humidifie et une légère pression s'installe entre mes cuisses.

Dans la salle, certains élus se touchent sans pudeur, augmentant mon désir de me laisser aller au plaisir. V, quant à elle, suce les seins d'une Triss pratiquement nue et à sa merci. Frustrée de ne pas trouver Lucas, je fais progresser mes mains sur Sorel. Putain, son corps n'a rien à envier aucun homme présent.

Je me frotte de plus en plus à lui. Je prends l'initiative et l'embrasse avant d’introduire ma langue dans sa bouche. J'aspire sa langue avec ardeur, promène mes mains sous sa chemise et me dirige plein sud afin de pouvoir le débraguetter. Dans le brouillard sexuel, j'entends vaguement la voix de Sorel, m'ordonner de le sucer.

Il n'avait pas besoin de le demander, c'est mon intention de départ, et elle n'a pas changé. Il se laisse faire, puis m'installe en mode gloryhol. Je dois reconnaître que dans un premier temps, ne pas voir son visage grâce à cette alcôve spéciale, me permets de me détendre. Cependant, à peine ai je fermé les yeux que se sont ceux de Lucas que j'imagine.

Sacha et Yaan continuent sûrement leur show, mais moi, je suis perdue.

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