Chapitre 55 (Facultatif - sensible -)

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Le chapitre contient une scène pour public averti à caractère intime. Il n'est pas obligatoire de le lire pour comprendre la suite de l'intrigue. Vous pouvez tout à fait poursuivre le roman sans vous attarder sur cette parenthèse de plaisir, si vous n'êtes pas intéressé.

— Tes lèvres m'ont manqué Olympe.

Il avait susurré ces mots, sa bouche à quelques millimètres de la sienne.

— En fait, reprit Guillaume, tout ton corps m'a manqué.

Son regard incandescent ne quittait pas son visage. Sa langue frôlait la sienne. Le toucher. Vite. Un besoin, une nécessité. Elle le plaqua contre le mur. Impossible de les apercevoir, la pénombre de la pièce les noyait dans le flou, parfait. Elle glissa ses paumes sous son T-Shirt et, tandis que sa langue devenait insistante, elle se frotta contre son bassin. Ses doigts voyagèrent sur son torse chaud. Elle sourit, lui aussi avait repris du poids depuis la dernière fois. Il l'agrippa et la força à se retourner. Ses yeux apprécièrent alors la proximité sensuelle de ses coéquipiers. Voir sans être vus... Pouvoir puissant et dévastateur. Baisers fougueux, mains pressantes et rythme torride de la musique allumèrent davantage le désir d'Olympe. Il effleura sa nuque de ses lèvres et avec son souffle, il incendia à nouveau sa peau. La tête en arrière, contre son épaule, elle commença à gémir. Cette nuit, elle s'abandonnerait une nouvelle fois à cette homme qui avait si bien pris soin de son corps des mois auparavant. Seule belle chose offerte par cette guerre.

Mains enlacées, le capitaine l'entraîna dans le couloir et s'arrêta net devant sa porte. Pourquoi n'entrait-il pas ? Demi-tour. Il agrippa son visage et repoussa son corps contre le mur. Le contact si naturel de ces langues qui se retrouvaient était un supplice pour la raison. L'offrande de son sexe durci fut reçue avec délectation. Paumes appuyées sur ses fesses, elle s'excita contre lui. Elle avait hâte. Etre vivante c'était cela aussi.

— Entre...

Avant même que Guillaume ne referme la porte, Olympe avait ôté son T-Shirt. Debout, dos à lui, il fondit sur elle, arrachant lui aussi son haut. Sa peau brûlante fusionna à la sienne. Sensation charnelle enivrante qui leur arracha des soupirs de plaisir. Ces retrouvailles incroyables semblaient si spontanées. Il enflamma à nouveau ses épaules et sa nuque, ses mains frôlaient son ventre tandis que ses yeux contemplaient sa poitrine. Un sein, puis l'autre, il jouait avec. Comment parvenait-il à l'exciter grâce à son propre corps ? Ce décolleté l'embrasait-il comme elle ? Pouvait-il se dépêcher et libérer son sexe qu'elle imaginait douloureusement enserré pour la découvrir encore davantage ?

— Déshabille toi.

Sans un mot, elle s'exécuta et se dressa sur le lit. Ses fesses... ses jambes... Elle l'invitait à le rejoindre. Elle plaça une main entre ses cuisses. Du plaisir, c'était tout ce que son corps réclamait après tant de souffrances. Il la retint.

— Pas si vite, laisse-moi faire cette fois-ci !

Sa main ardente prit alors possession de son corps. Il la connaissait, sans jamais l'avoir détaillée. Allongée sur le ventre, elle écarta les fesses pour y glisser son sexe raidi ainsi entraîné par de sensuelles caresses offertes par son bassin. Il possédait son corps, elle possédait son plaisir. Vivre... et s'amuser. Elle ralentit et le défia du regard. Il pouffa.

— Tu t'arrêtes ? T'es sûre ?

Ses mots, attisés par sa voix dure, la chauffa comme des braises. Ses doigts l'envahirent et s'agitèrent dans une lenteur terrible. Chaque mouvement l'embrasait. Elle gémit. Qu'il continue. Encore. Plus vite. Pas le choix, son corps lui réclamait de céder. Son bassin s'activa à nouveau. Le désir qui en émanait, le plaisir qui irradiait de son souffle étaient les plus beaux cadeaux que la vie lui offrait depuis bien longtemps. Elle emprisonna sa main entre ses cuisses. Pouvait-elle y rester à jamais ? Comme unique réplique, il les écarta à la force de ses jambes. Aucun contrôle. Aucune marge de manoeuvre. Parfait. La lionne pouvait s'abandonner en toute confiance, son lion maîtrisait la chasse. Il empoigna ses fesses et s'y frotta avec avidité. De ce sexe brûlant et de l'étincelle de ses doigts jaillirent son plaisir. Pouvait-il enfin s'inviter en elle ? Une supplication bestiale ordonna à Guillaume de lui faire l'amour. Sans discuter, il obéit et la pénétra de toute sa profondeur. Il savait ce qu'elle aimait désormais. Elle s'embrasait pour ce corps et pour cet homme. Son esprit divaguait devant l'intensité de ses assauts. Elle empoigna sa hanche, lui intimant de ralentir.

— Non.

Hein ?!

La raison reprit une légère contenance. Elle voulait profiter de cette parenthèse de plaisir et de bonheur toute la nuit.

— À raison d'un rapport sexuel tous les six mois, je t'en conjure, ne me fais pas jouir maintenant.

Il rit et se pencha à son oreille.

— Parce que tu crois que je vais m'arrêter qu'à une seule fois cette nuit ?!

Cette phrase sonna le glas de sa raison qui vacilla et laissa place à la lionne affamée. Il attrapa ses mains et les érigea au dessus de sa tête. Sa peau était en feu. Tout était maîtrisé. Tout était parfait, divin, puissant et intense. Magique. Mouvements sensuels, extase pure.

Que faisait-il ? Pourquoi s'arrêter ?

— Je veux te voir en action, supplia-t-il dans un soupir.

Il s'assit sur le bord du lit, essoufflé. Olympe se redressa et caressa son dos éternellement voûté. Ce soir, elle voulait qu'il soit fier, qu'il se tienne droit. Alors elle s'assit et fondit en lui. Pas le choix, une main tirait ses cheveux, il posa les yeux sur elle. Son regard incendiait son corps, ses mains irradiaient sa peau. Le voilà, son roi orgueilleux et arrogant.

— Olympe...

Il exhalait. La tête en arrière, les paupières fermées, il laissait la fougue de cette femme l'envahir. Venu sur le terrain pour vérifier ses dires, il se retrouva écrasé par toutes ces nuits d'incertitudes et ses craintes inavouables. Trop de terreur... Parviendrait-elle à le libérer ? Il l'enlaça.. Ses hanches se soulevèrent au rythme des siennes pour la combler au maximum. Comment parvenait-il à la désirer malgré tout ce qu'il avait vu d'elle ? Sous son influence, la survivante est devenue guerrière et lui, son repère dans l'adversité, son protecteur. Pouvait-il percevoir toute sa reconnaissance dans le tendre baiser qu'elle lui proposait ? Il franchit la barrière de ses lèvres pour enfoncer sa langue et gémit. Ses cris s'étouffèrent dans la puissance de son étreinte. Une main plaquée contre sa nuque, à cet instant, ils étaient un seul et unique corps vivant et brûlant autour du plaisir pur et intense. Le volcan grondait et la lave torride inonda son corps au même instant.

Essoufflé, terriblement rassasié, le couple demeura blotti quelques minutes dans les bras l'un de l'autre, puis ils s'allongèrent côte à côte, le regard perdu dans les méandres de leur plaisir. De quoi rêvait-elle à présent ? Après quelques minutes de silence apaisé, Olympe lui proposa de dormir ensemble. En simple réponse, il tira la couette. Des secondes, des minutes, des heures ? Le temps était suspendu. Ici, ces deux êtres meurtris par l'inquiétude, les combats, la guerre s'étaient comblés pour ne pas oublier de vivre. Mais au loin, la soirée les rappelait à leur plan.

— J'ai prévenu Cassandre.

— Et moi Sébastien.

Le plan était lancé. Qui craquerait ?

— Qu'est-ce que tu crois qu'il se passe à l'extérieur ?

Guillaume rit. La tête d'Olympe, posée sur sa poitrine se souleva.

— Je sais pas, ils doivent probablement être en train de faire la même chose que ce qu'on vient de faire.

Elle frappa gentiment son torse tout en souriant.

— J'avais compris, dit-il, mais je ne préfère pas y penser. Il peut se passer tout et son contraire, le MLF a peut-être terrassé la RF et auquel cas, quand la taupe tentera d'entrer en contact avec l'état major, elle n'y parviendra pas car il ne restera plus rien. Ou alors le MLF a été terrassé et on a perdu deux mois de nos vies dans cette cave.

Perdu deux mois ? À cet instant, Olympe était loin de penser qu'elle avait perdu du temps. Elle embrassa la main blottie dans la sienne. En écho à toute cette tendresse, il déposa un baiser sur son front. Affolement tardif d'un homme dépassé par son désir, Guillaume s'inquiéta de savoir si Olympe avait une contraception. Elle se moqua et lui fit la remarque pour ensuite le rassurer.

— Bon après ton stérilet ne protège pas des IST, mais j'imagine que tu n'as pas eu de multiples partenaires depuis un an ? Le seul doute que j'aurais pu avoir c'est avec Loïc, ton âme soeur du siège de mars. En revanche, Henri, ce soir, n'aurait probablement pas dit non à tes charmes.

Le sourire de la jeune femme s'estompa brusquement lorsqu'il termina sa phrase maladroite. Elle se confia alors. Guillaume était le premier partenaire depuis Louis, le premier à qui elle s'offrait, le seul en qui elle avait confiance. Il se leva d'une traite. L'avait-elle effrayé ? Elle souhaitait seulement qu'il sache qu'il comptait pour elle. Sans aller plus loin. La confusion sur son visage le fit rire.

— Calme toi, tu vas me faire ça à chaque fois que je me lève quand on termine de faire l'amour ou quoi ? J'éteins seulement la lumière. Ce soir, je n'irais nulle part.

Il se rallongea et l'enlaça avec délicatesse. Ses mains chaudes parcouraient son corps nu. Elle se blottit contre lui et écoutait la musique qui continuait au loin, doux rappel qu'ils n'étaient pas seuls et que cette soirée n'était qu'une parenthèse. Qu'importe, ce soir elle vibrait sous les mains de Guillaume. Louis ? Tout était différent. Pas de culpabilité. Pas de sensations de tromperie. Elle lui avait promis de vivre et son capitaine lui en offrait la plus belle des possibilités. Saisir sa chance, saisir l'instant. Soudain le silence. La sono s'était tue et des gémissements se propagèrent dans le couloir. Un fou-rire presque incontrôlable les firent trembler. Timing parfait. À quelques minutes près, ils auraient eux aussi participé à cette symphonie érotique.

— Oh ne me dis pas que tu n'aurais pas apprécié une nouvelle salve d'applaudissements ?

— C'est vrai que c'était gênant ça. Tu aurais dû te voir, la tête enfoncée dans le frigo pour cacher ton visage.

— Tu l'avais vu ?

— Olympe, je ne te quitte jamais bien longtemps du regard.

Il embrassa son épaule dénudée et lui souhaita bonne nuit. De quoi aurait-elle rêvé ? D'une nuit torride. Tout faire, tout ressentir grâce à lui, mais la guerre épuisait les corps et surtout les esprits. Pour la première fois depuis des mois, Olympe dormit sans un cauchemar. Ce bunker et cette nuit avec cet homme la guérissaient plus qu'elle ne l'aurait imaginée. Sa vengeance était insuffisante. Pour cicatriser les drames de sa vie, il avait fallu qu'elle soit détruite et calcinée, ainsi elle renaissait de ses cendres plus forte et merveilleusement accompagnée d'une nouvelle famille qui veillait sur elle.

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