Lyrisme

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- Je repense le monde, mais pas en ne cherchant que des réalités peu visibles que j'associerais ou confronterais à des valeurs que j'aurais inconsciemment tenues pour évidentes ; et pourtant, ce n'est pas non plus que je me focalise sur ce que j'appellerais la Vérité : je veux savoir avant tout ce qui agit, ce qui meut et se meut ; je veux connaître les puissances qui vivent et font vivre ; je veux éclairer le monde par l'être, par l'Homme, par celui qui le regarde, le contemple, le dévisage, car tout ce que je peux connaître, ou sentir, ou ressentir, du monde, c'est ce qui, dans le monde, se laisse connaître, sentir, ressentir : ce sont ses traces.

- Ces gens-là couraient, car on leur avait dit qu'en suivant cette route ils parviendraient à l'oasis ; et ils sautaient, contournaient, vainquaient les obstacles, et surtout ils utilisaient tous les sentiers, toutes les aides sur leur route, quoique ils vissent tantôt une image de l'oasis à leur côté voire dans leur dos ; et finalement ils l'oubliaient, cet oasis, comme ils s'oubliaient, s'abandonnaient dans sa route ; et quand enfin ils parvenaient au bout du chemin, où l'oasis n'était pas, ils s'effondraient sur le sol et le flambeau qu'ils avaient apporté et dont la flamme vacillait sans cesse se fracassait et s'éteignait par terre, et eux n'étaient plus que corps sans lumière, poussière dans la poussière, reliques d'un passé inexistant.

- J'ai en moi une puissance, une force vive, une volonté : philosopher pour m'appuyer, escalader, et pouvoir jeter ma flamme d'en haut, du haut de la falaise, me jeter feu à la face du monde, au cœur du gouffre de l'abîme de l'abysse, et finir tremblement.

- Je ne dois pas oublier qu'avant qu'il n'y ait devant nous un chemin, il y a en moi une puissance, que je suis une puissance, et que ce n'est pas tant l'horizon que j'ai entrevu, que le départ que moi que l'élan, que j'ai laissé me traverser.

- J'ai pris les escaliers, tandis que les autres prenaient l'ascenseur ; c'était donc occasionnellement qu'on me voyait, quand l'ascenseur à la baie vitrée et laissant passer l'air atteignait un étage, et que j'y étais, me montrais, et parlais ; le plus souvent j'étais par-delà la cloison de l'élévateur ; mais on me verrait enfin au dernier étage, élevé comme eux.

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