Chapitre 4

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PDV Rébecca Devalois


Après les révélations que je venais de faire à Nathalie, je les avais laissés en amoureux. J'avais reçu un message de Danny en sortant de chez eux, me prévenant du changement de lieu pour le dîner de ce soir ; ça allait se passer chez son bel équipier, Steve, il me semble. Et j'allais rencontrer la fille de Danny, Grace, j'avais hâte de faire sa connaissance. J'appelais un taxi. Quelques instants après que j'eus raccroché, je fus interpellée par un homme. Le gars avait de magnifiques yeux bleus hypnotiques. Je le connaissais. Je pourrais le reconnaître les yeux fermés.


« Rick ! répliquais-je sur le qui-vive. »


J'étais légèrement anxieuse d'être en sa présence. Rick était mon demi-frère, le frère de Mark. Je connaissais la famille Benton depuis toujours. Au lycée, Mark était un éternel tombeur. C'était un manipulateur, un égocentrique. Il prenait plaisir à briser le cœur des filles. Rick, quant à lui, a toujours été l'exact opposé de son frère. Il était mignon, intelligent et studieux. Toutefois, les choses ont changé et les rôles se sont inversés. Durant mon service à la Navy, j'ai travaillé en collaboration avec les stups sur une affaire de drogue en Colombie. L'un des clients du trafiquant qu'on avait arrêté était Rick Benton. En creusant discrètement sur lui, j'ai pu découvrir des choses pas très nettes. Il était loin d'être réglo. Il était même qualifié de dangereux. À cet instant précis, je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec lui. Son regard enfantin d'autrefois était devenu dur et froid. On avait beau être lié par le sang, je ne lui faisais pas confiance, ce n'était plus le petit garçon que j'avais connue. Je préférais rester sur mes gardes. On échangea un peu sur nos vies respectives lorsqu'il aborda le sujet de la mort de son père et de l'entreprise familiale.

« Je suis désolée, je viens d'apprendre pour ton père !

Oh ! Ce n'est pas très grave ! Tu avais d'autres chats à fouetter ! me dit-il un peu froidement. Et à vrai dire, moi aussi ! Tu vois, depuis sa mort, j'ai repris l'entreprise ! Je suis un homme remarquablement puissant ici ! Je possède quasiment toute l'île ! Le seul endroit que je ne possède pas, tu vois, eh bien, c'est ton terrain !

T'es sérieux là ? Tu oses me demander ça après tout ce temps ?

Bien sûr que j'ose ! Mon rêve le plus cher serait que tu me cèdes ton terrain ! Et j'aimerais que ça se passe sans encombre si possible ! me prévint-il froidement. »

Son ton glacial était en accord avec son regard bleu à en faire froid dans le dos et son sourire carnassier. Il incarnait la méchanceté et l'avidité. Bien que j'étais déstabilisée par cette terreur qui émané de lui, je ne devais pas lui montrer qu'il pouvait m'atteindre.

« Si jamais c'est une menace, crois-moi quand je te dis que ça ne changera strictement rien ! Moi, vivante, tu n'auras jamais mon terrain ! lui chuchotais-je haineusement à l'oreille.

Tu ne sais pas de quoi je suis capable pour arriver à mes fins ! s'égosilla-t-il clairement enragé par le fait que j'osais lui tenir tête.

Ça ne sera pas pire que ce que j'ai déjà vécu ! répliquais-je furieuse qu'il ait osé me menacer. »


Son visage s'était décomposé, il était contrarié que la discussion n'ait pas été à son avantage. Il s'apprêtait à m'empoigner lorsque le taxi que j'avais commandé arriva, le persuadant de s'en prendre à moi devant des témoins. Avant de s'en aller, il m'avait murmuré à l'oreille que ce n'était pas terminé. Savoir qu'il ne comptait pas en rester là avec cette histoire de terrain ne me rassurait pas du tout. Le chauffeur me déposa devant chez moi. En entrant dans la maison, je constatais qu'il me restait à peine une trentaine de minutes pour me préparer pour le dîner. Je montais rapidement à l'étage prendre une douche. Par la suite, je mis une sublime robe noire toute en simplicité m'arrivant à mi-cuisse, me coiffais et me maquillais très légèrement pour rester au maximum au naturel. Avant de partir, je me rendis à la cave à vin de mon père. Il avait été un fin connaisseur de son vivant. Parmi sa collection, mes yeux se posèrent sur une bouteille de Pinot Noir Williams Selyem, l'un de ces vins préférés. Je saisis la bouteille et remontai à l'étage. Je pris mes dernières affaires, enfilais ma paire de talons noirs et je partis, me rendant avec ma voiture à l'adresse que m'avait envoyé Danny. Une fois garé devant chez Steve, je vérifiais l'heure : 20h05. Je détestais être en retard. Devant la porte d'entrée, je pris le temps de lisser ma robe et de passer une main dans mes cheveux. Puis j'appuyais sur la sonnette attendant avec impatience de retrouver ce charmant policier. La porte finit par s'ouvrir et ma patience fut récompensée.

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