Chapitre 1

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Bringston Academy. Voilà où je vais passer les trois prochaines années de ma vie. Dans une école dont je n'ai jamais entendu parler et, comble de l'ironie, que je n'ai jamais demandée à intégrer. Mais ce papier que je tiens entre mes mains prouve bien que l'impossible est possible. Je cherche du regard ma meilleure amie, Luna, pour savoir si elle aussi a été acceptée, mais ce n'est pas le cas. Je suis désespérée, je connais Luna depuis la maternelle et n'ai jamais été séparée d'elle. C'est une petite blonde aux cheveux courts et un peu ronde. Elle est timide et adorable. Elle a toujours été là pour moi, surtout lorsque mon père est mort. Je demande à Luna si elle connait l'endroit où je vais aller mais elle non plus n'en a jamais entendu parler. Je sens une présence derrière moi et vois Léo, le petit rigolo de la classe, regarder par dessus mon épaule.

« Eh, mais je connais cette académie, mon oncle m'en a parlé, dit-il.

- Ah, oui! Et où est-elle ? je lui demande.

- Je ne sais pas où elle est exactement mais elle est perdue en pleine campagne. Des rumeurs étranges circulent sur cette académie et on dit que lorsque quelqu'un entre là-bas il n'en ressort jamais.

- Mais c'est horrible, s'exclame Luna.

- Oh, tu sais, ce sont juste des rumeurs », lui rétorque Léo.

Je ne savais plus quoi penser. Pourquoi plus de la moitié de la classe a été envoyée dans la prestigieuse Union et le reste à British Academy tandis que moi je suis la seule à me retrouver dans cet établissement bizarre sur lequel circule d'étranges rumeurs? Je rentre chez moi troublée, tellement troublée, que même les jacassements de Luna, qui rentre avec moi, ne me font aucun effet.

Enfin, on arrive devant chez moi. J'habite dans une grande maison, la seule de l'avenue. Je vis seule avec ma mère depuis que mon père est mort il y a deux ans d'une tumeur au cerveau. Sa disparition a laissé un grand vide dans mon cœur, d'autant plus que ce n'est pas la seule tragédie qu'a subi ma famille. Lorsque j'avais dix ans mon frère jumeau avait disparu en plein milieu de la nuit. Ma mère était partie le réveiller pour aller à l'école quand elle s'était rendu compte qu'il n'était plus là. Je me souviendrai toute ma vie de son cri déchirant. Après ce drame, j'étais restée un mois sans parler ni sourire. Mes parents avaient essayé tous les psychologues de la région sans que cela ne change quelque chose. Jusqu'à ce qu'une, Mme Lopez, qui venait d'arriver dans la ville, a réussi tout d'abord à me faire sourire grâce à un tour de force magique, puis à me rendre la parole après quelques semaines de thérapie intensive. J'en suis restée traumatisée et encore aujourd'hui, cinq ans après le drame, il m'arrivait de pleurer le soir dans mon lit. Puis trois ans après, mon père était mort et depuis ma mère était devenue angoissée et me surprotègai. Je ne sais pas comment elle va réagir en apprenant que je suis envoyée dans une académie perdue en pleine campagne et loin d'elle alors que je suis la seule personne qui lui reste. Je rentre à la maison et m'écrie :

« Coucou! Je suis rentrée.

- Coucou, ma chérie! me répond ma mère. Je suis dans le salon. Je t'attendais. Alors dis-moi tout. Où as-tu été acceptée? À Union ou à British?

- Aucune des deux, maman. J'ai été acceptée à Bringston Academy. »

À ces mots ma mère devient blanche et se mets à balbutier :

« Quoi? Comment? Mais c'est impossible, tu ne peux pas avoir été acceptée là- bas.

- Quoi? Mais tu la connais . Comment la connais-tu?

- C'est là où ton père a fait ses études. Il m'en a pas beaucoup parlé mais je sais qu'il ne voudrait en aucun cas que sa fille aille là-bas et moi non plus.

- Ah, oui! Et pourquoi tu ne m'en a jamais parlé? Mais de toute façon tu ne peux rien y faire. Je sais pas si tu as compris mais je te signale que j'ai été acceptée dans aucune des académies que j'ai demandées. Si je n'y vais pas , c'est à mes études que l'on peut dire adieu.

- Je me débrouillerai mais je ne veux pas que tu ailles dans cette académie. Il en est hors de question! Et pour ta gouverne, si je ne t'ai jamais dit que ton père était parti dans cette académie, c'est parce qu'il m'a demandé de ne pas t'en parler. Bien, maintenant allons manger sinon ça va refroidir »

Le repas se passe dans un silence gênant et je n'arrive pas à savourer mon diner qu'elle a préparé pour l'occasion. Et bien, c'est raté pour la petite fête. Je pars me coucher avec en tête la promesse de ma mère.

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