La Grève - Ayn Rand

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 Qui est John Galt ?
 C’est sur cette étrange question que commence le livre la grève (en anglais Atlas Shrugged, soit Atlas haussa les épaules) D’Ayn Rand. C’est le second livre le plus influent de l’histoire des Etats-Unis, (le premier étant la bible, ce qui est assez amusant, puisque la grève est sa totale opposition). Et probablement le livre qui m’a le plus influencé depuis le zéro et l’infini de Koestler. Je n’ai jamais autant voulu agir, écrire, depuis que je l’ai lu.
 Qui est John Galt donc. C’est la question dramatique du livre, la première ligne que vous lirez et celle qui doit revenir le plus tout au long du récit, utilisé comme question de la part des protagonistes ou comme expression, sinistre et névrosé dans un monde qui se délite, pour se demander « à quoi bon » ; « pourquoi agir ». Et c’est à ces deux question que l’auteur va répondre tout du long de son récit, nous enseignant l’art du mystère à sa façon de dévoiler, pendant les presque 1200 pages qui font son récit. Pour nos rappeler que la réponse tant à l’homme qu’à l’expression qu’il a donné est bien réel.
 En soit, nous suivons un certain nombre de protagonistes tout du long de l’œuvre. Dagny Taggart est une héritière d’une compagnie de chemin de fer et qui se bat pour la rendre toujours pérenne et efficace. Hank Rearden est un entrepreneur, un sidérurgiste qui a inventé un nouvel alliage plus résistant que l’acier et moins cher. Il se bat selon la logique de l’entreprise pour faire profiter au monde son travail et en être récompensé. Francisco D’Anconia est un autre héritier, l’un des hommes les plus brillant de la terre, et il mène délibérément son entreprise à la ruine.
 L’autre protagoniste est la société, lui qui pue d’un triste assemblage d’altruisme où les hommes battent à froid les entrepreneurs leur reprochant leur égoïsme, leur envie de richesse, leur droit à la propriété.  Pour eux, il faut agir, non pas pour soi, mais pour l’intérêt commun, dans un monde qui semble s’abandonner au communisme et vivant aux crochets de l’Amérique. C’est le besoin des hommes et non leur mérite qui devrait régir le fonctionnement d’un état affirment-ils. Une caricature présenté ainsi mais qui ne prend forme qu’à travers une lente évolution des hommes qui la représente, des lâches, incapable de comprendre grand-chose.
 Alors, en réponse à cette déliquescence de l’esprit, à cette réfutation de la raison, les hommes capable, ceux qui se battent contre des moulins, Don Quichotte moderne, font le choix de la raison, puisque le monde leur affirme ne pas avoir besoin d’eux, que c’est le peuple et ces besoin qui prime et non l’homme et ses valeurs et son travail, ils leur répondent avec une effronterie innocente : Chiche ! Et disparaissent, ils partent faire grève loin des hommes, créant leur paradis dans l’instant et se rappelant que l’altruisme n’est jamais qu’une conséquence et surtout pas un moteur.
 La résolution est donc celle que l’on présuppose dès le début et qui en fait tient dans un serment
Je jure sur ma vie et sur l’amour que j’ai pour elle, de ne jamais vivre pour les autres, ni demander aux autres de vivre pour moi.

 Le livre s’attaque notamment au culte de la souffrance que l’on peut trouver dans notre réalité. Ainsi, on peut lire

« Faut-il toujours aider son prochain ? Non, si celui-ci le revendique comme un droit ou une obligation morale à laquelle vous seriez soumis. Oui, si c’est votre désir fondé sur la joie égoïste que vous procure sa reconnaissance et ses efforts. Souffrir en soi n’est pas une valeur ; le combat de l’homme pour ne plus souffrir en est une, en revanche. Si vous choisissez d’aider un homme qui souffre, faites-le parce qu’il le mérite, ou parce qu’il fait ce qu’il faut pour aller mieux, parce qu’il a déjà prouvé qu’il était un être raisonnable, ou bien parce qu’il souffre injustement. Votre action deviendra alors un échange puisque les vertus de cet homme lui vaudront votre aide. Mais aider un homme qui n’a pas de vertus, l’aider uniquement parce qu’il souffre, accepter ses fautes, ses besoins comme des revendications, c’est accepter qu’un moins que rien détienne un hypothèque sur votre système de valeurs. Un homme qui n’a pas de vertus est un ennemi de la vie dont les agissements sont mortifères. L’aider, c’est cautionner ce qu’il a de plus mauvaise en lui, c’est soutenir son œuvre de destruction. »

 Qu’est-ce que j’ai pensé de ce livre ? Tout d’abords, qu’il faut le lire en gardant son esprit critique. Ayn Rand précise que les pouvoir régalien d’un état sont au nombre de trois, la justice, la sécurité intérieur et la sécurité extérieure. Ce à quoi on pourrait objecter qu’il y manque la santé, l’éducation et les retraites…

 Pour le reste, je vous dirais : lisez-le. La traduction française à tarder à venir, pour un livre de 58, elle n’est arrivée qu’en 2009. Et pourtant qu’est-ce qu’on a besoin de le lire, de se nourrir de cette force de volonté des héros tels qu’ils sont présenté : Opiniâtres, courageux, ambitieux et intègres.
 Et le lire c’est se rappeler que les choses ont une valeur et le monde une raison. Que les sentiments n’ont pas d’incidence sur la logique, qu’aller au bout de son objectif, c’est ça notre droit au bonheur.

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