LES ENCHÈRES MONTENT, ARKAN CHEZ SAPHIRA, TROISIÈME ACTE

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Razel et Kerryn avaient ouvert les paris : le prisonnier parlera, ne parlera pas. Les enchères montaient.

― Ne sois pas stupide, reprit Thorian. Tu auras bientôt plus de sang dehors que dedans. Donne-moi ce que je veux et tu es libre...

― Non, réponse tout juste audible.

Le métal des bracelets rongeait la peau, grignotait la chair. Et cette soif permanente...

Il parlera, grinça La Rumeur.

― Si tu es généreux, je ferai venir mon médecin, poursuivit Thorian.

― Non. (Forces Bonnes... )

― Il ne parlera pas ! affirma Razel.

― Ne t'inquiète pas de ce que penseront les autres, conseilla Saphira.

― Elle a raison, insista Barral.

― Non (… aidez-moi ).

― Tu es dans un état pitoyable, continua Thorian, ils comprendront. Mais je veux que tu saches que tu es un des rares à avoir tenu si longtemps.

― Et avec autant d'élégance ! renchérit sa femme. Si tu crains de rentrer chez toi, après ta confession, je t'accueillerai volontiers dans ma garde personnelle.

― Non (Forces Bonnes...)

― Aurais-tu séduit ma très chère épouse ? s'enquit Thorian, goguenard. Dis-moi, Saphira, tu tiens vraiment à le garder ?

― Je le garderais volontiers... quelques temps.

― Et qu'en pense notre ami ? interrogea La Bête, en promenant sa lame sur la cuisse de sa victime.

― Non.

― Réfléchis ! Tu finiras par me dire tout ce que je veux savoir. Ce n'est qu'une question de temps. Alors, je répète : quels clans ont fait alliance contre Saphira ? !

Blessures. Douleur. Au gré de l'inspiration du maître qui avait remplacé Barral, jusqu'à ce que Arkan, à bout de souffle, supplie :

― Par pitié, Thor... achève-moi. Tu n'auras rien. Tu le sais...

― Pitié ? Ne comptes pas là dessus ! Le seul moyen de mettre fin à ta souffrance est de nous faire un beau rapport. Et, de toutes façons, tu amuses beaucoup ma Douce. Elle te plaît, n'est-ce pas ?

Arkan n'avait plus la force de répondre, mais son regard, rivé sur elle était éloquent. Sur l'ordre du maître, Razel et Kerryn avaient amené un brasero dans lequel il déposèrent un instrument fait d'une tige de métal terminée par un disque, en disant :

― Tu vas goûter aux délices du feu, cela te convaincra peut-être mieux que le reste. Thorian alluma une petite torche et la tendit à Saphira avec un clin d’œil de connivence.

― Ma chérie, je t'ai réservé ce petit raffinement et le plaisir de la première danse.

― Quelle gentille attention ! Merci, mon adorable Bête.

― Et maintenant, Musicien, je te confie à ma chère et tendre.

Elle s'approcha, une lueur ravageuse dans le regard :

― Montre-moi jusqu'où va ton courage.

Lentement, elle lui passa la flamme le long des bras, s'attardant sur ses poignets déjà à vif, effleura férocement ses flancs, lui soutirant de longues et sinistres plaintes.

Ténèbres. Silence.

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