LA TRIBU, « ... NE RESTE QU'À PRIER... »

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Quand Llordat arriva avec Andreu, les deux femmes étaient assises de chaque côté du blessé. Luis s'était endormi, blotti contre Séréna. C'est le renâclement du cheval qui le tira de son sommeil. Salomon fut installé sur un matelas dans la charrette, avec Luis et la Sorcière et ils repartirent immédiatement. La pluie menaçait. Alba et Llordat suivaient à pied. Parfois, quand les cahots se faisaient trop forts, Le Voyageur gémissait. Leur arrivée fut empreinte d'une tristesse profonde. Ils l'installèrent près de la cheminée où brûlait une bonne flambée. La Sauvage, réapparue, lui tenait la main, des larmes ruisselant sur les joues.

— Alba, tu es médecin, alors il faut que tu lui enlèves cette balle, murmura la vieille femme.

— Serena... je n'ai jamais fait ça ! Je suis médecin, pas chirurgien !

— On ne peut pas le laisser avec. Je vais t'aider, tu me diras ce que je dois faire. Déjà, il y a de l'eau chaude pour nettoyer tout ce sang.

Le calme et la détermination de la Sorcière calmèrent un peu l'angoisse d'Alba qui sortit son matériel de soins. Les deux femmes se lavèrent soigneusement les mains. Irma et Luis, sur la demande des adultes, s'étaient installés dans la grange. Annabelle leur porta un bol de soupe bien chaude qu'ils engloutirent en silence. Un quart d'heure plus tard ils dormaient. L'opération fut difficile. Llordat et son père maintenaient fermement le patient qui se tordait de douleur. La balle était passée sous l'os et Alba ne parvenait pas à la saisir. Elle tremblait, au bord de la crise de nerfs, reposa la pince et se tenant la tête dans les mains murmura :

— Toutes ces années d'études pour ne même pas pouvoir lui sortir ce bout de métal...

— Alba, calme toi, tu dois, tu VAS, y arriver !

— Oui, Séréna... mais il va me falloir entailler la blessure pour y parvenir.

— Alors fais-le !

La Sauvage la suppliait des yeux de le sauver.

— Je vais essayer, lui répondit-elle. Je vais essayer...

Elle respira quelques instants profondément, comme elle le faisait toujours en cas de stress et se concentra sur sa tâche... À la seconde tentative, elle brandit enfin l'ogive qu'elle déposa sur le plateau en inox avec un soupir de soulagement.

Restait à nettoyer la plaie, poser un pansement... Et prier.

— Oui, chers cancres, vous réapprendrez les vertus de la prière ! ricana La Rumeur.

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