JOURNAL D'AZALÉE, ÉLISA RESSEMBLE À UN ZOMBIE

3 minutes de lecture

Élisa ressemble de plus en plus à un zombie. Elle m'inquiète vraiment...


Cet après-midi, je l'ai installée à la lisière de la forêt et je suis allée jusqu'à une maison proche. J'ai fait le tour, puis, comme tout me semblait désert, j'ai frappé à la porte. Pas de réponse, je suis entrée, dans la cuisine. J'ai ouvert le frigo, les placard, rempli mon sac. L'eau claire qui jaillissait du robinet a fait le plein de nos bouteilles.

Quelque chose bougeait dans la pièce d'à côté. J'allais détaler quand j'ai entendu un gémissement. J'ai sorti le flingue puis j'ai ouvert la porte prête à tirer... Sur le tapis du salon, il y avait un chien, affaibli, amaigri par plusieurs jours d'enfermement.

Tiraillée par l'envie de partir au plus vite et la pitié, je suis allée chercher un saladier d'eau que j'ai posé à côté de sa tête. Comme il était trop faible, je lui ai versé l'eau dans la gueule, poignée par poignée. Il remuait la queue, un peu.
Je lui ai donné de la viande périmée du frigo, coupée en petits bouts et du fromage avant de bloquer les portes pour qu'il puisse sortir quand il aurait repris des forces.

Et je suis vite retournée voir Élisa. J'étais à cinquante mètres quand j'ai entendu la détonation. Ça m'a stoppée net, figée. Je savais... Je me suis approchée au ralenti.

Élisa, assise contre l'arbre, venait de se tirer une balle dans le cœur. Il y avait encore des larmes sur ses joues...

J'aurais dû m'en douter ! Fallait pas la laisser seule !!!

Je m'en veux ! C'est horrible !

Je n'ai même pas pu prendre le temps de l'enterrer. Je lui ai fermé les yeux et je lui ai fait un bisou sur le front avant de lui dire :

— Tu vas me manquer mais je comprends... Pars en paix.

J'ai récupéré son arme et son sac et je me suis enfoncée dans la forêt, le plus vite que je pouvais, terrifiée à l'idée que quelqu'un ait été attiré par le bruit.

Une petite voix me disait de fuir. J'ai pensé que c'était Élisa, enfin, son esprit. J'étais fatiguée, vidée. Je me souviens avoir trébuché, dévalé une pente et d'une douleur à la tête.

Quand j'ai repris connaissance, le soleil avait baissé, il s'était passé deux heures environ. J'allais me relever quand quelque chose m'en a empêché. C'était comme deux mains posées sur mes épaules qui me plaquaient au sol. Aucun son ne sortait de ma bouche. C'était terrifiant!

J'ai alors entendu des hommes parler, à quelques mètres. Ils marchaient en discutant. Leurs voix étaient pâteuses, genre -a trop bu-.


— Dommage qu'elle soit morte, je me la serais bien faite !

— Ouais, elle était pas mal !

— Mais c'est bizarre, quand même ! On n'a pas retrouvé de flingue. Elle n'était pas seule ! Y en avait peut-être une autre !

— Mais non, c'était un mec, je te dis !

— Si on le trouve, on le crève !

— Ouais, pour l'instant, on n'a qu'à rentrer, j'ai faim !

— T'as raison, et il va faire nuit, on verra rien !

— On rentre.

Je n'osais même plus respirer ! J'étais toujours bloquée. Ce n'est que quand la nuit a été bien installée que j'ai pu de nouveau bouger. L'alerte était passée...

Si ça c'est pas un ange-gardien qui fait son boulot...

Moi, comme boulot, je voulais faire prof de sport.

Pff, je crois que c'est mort !

Mais moi, je suis vivante !

Et j'ai grave la trouille !

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