LA CHANSON D'APRÈS, RUES SANS PAROLES

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Les rues sont sans paroles, leurs passants évaporés. Quelques masques volettent, comme des papillons à l'agonie, entre les bancs désertés. Les rats hésitent à en tapisser leurs nids. Les rats des champs ne les ont pas, non plus, utilisés. Comme je les comprends...


La rue est jonchée de détritus. Je n'en ferai pas l'inventaire. On en a tous une idée, à part, peut-être pour ce qui est de l'amas de ferraille à demi enfoui et qui ne ressemble à rien de ma connaissance. Le feu et la rouille, en commun accord avec quantité de bestioles le rongent lentement, sans chercher à en connaître la provenance.


Un mouvement avait attiré mon attention, au deuxième étage d'un immeuble dépité et décrépi. Il était percé par endroits, un peu comme l'épave qu'on avait découverte, Jojo et moi, posée sur le flanc dans le sable, sous l'eau de l'océan. Sur la rambarde d'un balcon, un chat assis regardait dans ma direction.
Je sais que c'est idiot, mais j'étais presque heureux de le voir, et en même temps, j'avais le signal d'alarme, celui qui est intégré à mon cerveau, qui me disait :


" Eh mec, c'est juste un putain de chat ! Et toi, t'es là, en extase, comme si c'était la plus belle meuf du quartier ! Mais tu déconnes ! S'il est là, c'est qu'il a à bouffer et à boire ! Et il a peut-être aussi un putain d'humain. Oui, deux fois "putain" en trois secondes, mais je peux te les envoyer en rafale, j'ai peur de rien ! Alors tu vas t'allumer les neurones qui sont éteints, et tu DÉTALES !!! "


Bah là, j'ai pas cherché à négocier, ni à faire le malin. J'AI DÉTALÉ !!!


Parce que quand cette voix me parle comme ça, y'a rien à négocier. J'obéis, voilà ! En même temps, j'ai pas eu tort, parce qu'une caillasse qui s'appelait « Arme par Destination », tombée du ciel, m'a frôlé et s'est encastrée dans le capot de l'épave que je longeais.


Quand j'ai arrêté de courir, le chat avait disparu, la ville aussi et je suivais une route défoncée, avec des nids de poules, de ces poules qui doivent avoir la taille d'une autruche, sa mère !

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