AL D'HILA

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Al-DHILA

 

 

 

Jira s’était montrée au-dessus de toutes expectatives. Isatis sur son dos paraissait être un centaure tant les deux êtres se mouvaient à l’unisson. La jument loin de rechigner, galoper de longues heures et semblait infatigable. L’enfant arriva le premier à Al-Dhila et Bichegna, qui suivait loin derrière, ne chercha même pas à le rejoindre plus vite. Il était éreinté de cette cadence effrénée imposée par l’enfant et sa jument. Son destrier aussi avait souffert et un ou deux jours de repos leur permettraient de se remettre sur pied.

Comme chaque soir avant de monter leur tente, Isatis prit soin d’ôter les sacoches, la selle et les rênes. Il flatta vivement l’encolure de l’animal tout en la remercia de la course. Attachée à une colonne, Jira profitait déjà de sa ration de céréale quand Bichegna arriva.

— Je me vantait d’avoir le cheval le plus rapide du royaume, mais Jira semble me contredire. Aide-moi avec mes sacoches, veux-tu ?

Impatients de trouver la réponse qu’ils étaient venus chercher, ils ne prirent pas le temps de se reposer. Bichegna et Isatis se rendirent au pied de Dallol. Tous deux essayèrent à tour de rôle de rentrer en contact avec lui, en vain. Le dragon ressemblait désormais davantage à une statue de pierre qu’à un majestueux animal capable de voler. Ils espéraient obtenir des réponses quant à ce qu’il s’était passé avec le Tout Puissant, mais il était clair qu’il devait les chercher ailleurs.

— Que faisons-nous maintenant ?

— Pour le moment on ne peut pas empêcher Idriss d’errer dans le Royaume. Le Marabout trouvera peut-être une solution de son côté. Je l’avais déjà prévenu dans quel état se trouvait Dallol et, en réalité, notre mission était double. Les pierres qui nous permettront de quitter ce royaume ont été cachées. Le Marabout est convaincu qu’elles se trouvent à Al-Dhila. Il faut impérativement les trouver si l’on veut avoir une chance de partir quand le tout puissant reviendra nous chercher.

— Tu crois vraiment qu’il reviendra ?

Bichegna regarda longuement Isatis avant de répondre.

— Toi et moi devons tout faire pour être prêts à partir.  Si les anciens ne nous ont pas oubliés, il reviendra. Si non, nous mourrons au moins avec l’apaisement d’avoir tout tenté pour sauver notre peuple, déclara-t-il en souriant pour rassurer l’enfant.

Isatis n’aimait que partiellement cette réponse, mais il   rendit à Bichegna son sourire en hochant la tête.

— Notre mission aujourd’hui est donc de retrouver les anciennes pierres. Difficile d’imaginer qu’elles puissent se trouver ailleurs qu’ici, sur cette place. D’un autre côté, le sable a recouvert ce qu’il restait de la ville avant qu’elle ne fût en grande partie détruite. Il nous faudrait une vie entière pour dégager ce qu’il reste de cette place alors le reste de la ville…  Que suggères-tu ?

En partie choqué de découvrir que Bichegna n’avait pas de plan précis, Isatis resta un moment sans voix. Il semblait cependant réfléchir intensément tout en caressant l’encolure du dragon machinalement, comme il l’avait fait de nombreuse fois auparavant, avant qu’il ne rencontre le grand-père d’Adila.

— Je sais où se trouve le plan de Al-Dhila. Peut-être pourrions-nous commencer par là.

L’enthousiasme de l’enfant était communicatif.

— Excellente idée, je te suis.

 

Isatis parcourut des yeux les colonnes, à la recherche des meilleurs supports pour monter sur ce qui restait de la plateforme qui recouvrait les colonnes de part et d’autre de la grande porte. Avec agilité, il escalada les corniches et rejoignit la porte par le toit. Si la souplesse et l’agilité de son âge étaient des avantages indéniables, sa petite taille constituait un handicap majeur. Les appuis avaient été manifestement pensés par un homme adulte. En effet, sur le bord extérieur de l’arche, de petites anfractuosités permettait de grimper sur le toit de la porte et ainsi de dominer la place et l’espace qui devait contenir la ville. Faisant fi de la distance qui le séparait du sol, l’enfant s’agrippa aux reliefs, ripa plusieurs fois et perdit presque son équilibre avant de rejoindre le sommet.

Bichegna qui n’avait pas autant d’assurance, ni même d’inconscience qu’Isatis, rebutait à le suivre mais sa fierté l’emporta et il finit par monter lui aussi.

Isatis finissait d’enlever le sable qui recouvrait la carte quand il le rejoignit.

 

À perte de vue, le sable recouvrait tout le territoire. Aucune végétation ne venait égaillait les ocres, les blonds et les bruns des dunes qui semblait se mouvoir au gré des ombres grandissantes.

Il était difficile d’imaginer que dans un lointain passé se trouvait là une ville, des cultures et un grand lac.

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