Le mariage (suite)

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Si le grand Palais et ses jardins étaient une des demeures les plus majestueuses du royaume, les préparatifs pour la cérémonie rendaient les lieux féériques. Chaque détail avait été étudié avec soin afin que, quelque fut l’endroit où le regard se posait, les invités furent charmés. Les statues avaient été redorées, les cours nettoyées à grandes eaux et entièrement tapissés de fleurs ne laissant qu’une allée pour le passage. Les fontaines, débarrassées de leurs algues, glougloutaient accompagnant le chant des oiseaux dans les grandes volières.

Adila enfila une longue robe entièrement brodée d’arabesques de fils d’or. Ses yeux, soulignés de cool pour mettre en valeur son regard, étaient tristes et même si son maquillage rehaussait légèrement son teint, sa pâleur naturelle mettait en exergue sa bouche finement ourlée. Sa taille minuscule était enserrée par une large ceinture dorée et ses pieds chaussaient de petites mules blanches de peau souple. Elle ressemblait à la princesse qu’elle s’apprêtait de devenir.

— Maîtresse, vous n’allez pas à l’échafaud. Vous devez sourire. Ce jour ne se représentera pas et même si vous pleurez la disparition de votre père, votre époux ne mérite pas de voir la célébration de votre union gâchée par l’irréparable.

Falda renifla, se mordit la lèvre et prit une grande respiration avant d’essayer un sourire timide.

— Voilà qui est mieux. Je vais remettre un peu de poudre sur votre nez mais vous devez me promettre de ne plus pleurer.

Adila hocha la tête et prit la main de sa suivante.

— Merci Falda, sans vous je me serais noyée dans le chagrin.

— Vous pouvez vous regarder dans le miroir maintenant.

La jeune femme se retourna et eut un petit mouvement de recul. Ainsi vêtue, les cheveux tirés en arrière, elle ressemblait presque trait pour trait à sa mère. Son cœur se serra et elle lui envoya une pensée. À l’instant même, une colombe qui s’était sans doute échappée d’une des volières pénétra par la fenêtre ouverte et vint se poser sur son épaule. Adila se plut à croire que sa mère envoyait par cet émissaire impromptu son assentiment à cette union controversée. Elle sourit de plus belle, enfin prête à jouer le rôle qui lui était imparti pour cette journée qui s’annonçait bien longue.

Les invités massés dans la plus grande cour du palais se retournèrent à l’annonce de l’arrivée de la mariée. À l’entrée de cette dernière dans l’enceinte de la place, des murmures d’approbation parcoururent l’assemblée. Alors que le ciel était partiellement couvert depuis le début de la journée, une éclaircie arriva et les rayons du soleil vinrent se poser sur elle, illuminant littéralement la jeune femme.

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