L'hérédité

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Les archers les emmenèrent devant deux grands battants en bois de chêne, agrémentés d’heurtoirs en forme de lion. L’un des gardes frappa à la porte.

- Déclinez votre identité ! dit une voix derrière l’accès.

- Nous sommes les gardes de la forteresse, dit l’àlfar. Nous avons capturé les truands qui se sont infiltrés dans la chambrée de Sa Majesté la nuit précédente.

L’une des portes s’ouvrit, laissant accès à la milice. Ils suivirent un domestique aux cheveux châtains portant une tunique de couleur brunâtre. Les compagnons de voyage furent conduits dans l’enceinte de la forteresse, traversèrent un hall spacieux et éclairé par un lustre en bronze, au sol couvert de mosaïque tandis que l’entrée se referma. Ils montèrent un escalier en colimaçon qui menait à la salle de soins médicaux puis lorsqu’ils furent au deuxième étage, ils se trouvèrent sur un palier où une pièce de réception était ouverte. Ils s’avancèrent en direction de deux àlfars de hautes lignées présents dans la pièce. Les garde restèrent devant les portes de la salle.

L'un des nobles portait un accoutrement semblable à celui du jeune dieu et à l’inverse de celui-ci, il portait un fendard et une cape grise ornée d’un blason représentant un cerf. Le seigneur avait des cheveux courts et argentés. Ses yeux sombres se portèrent sur Naranwe qui eut le visage peu semblable au sien. Il se tenait aux côtés de Sa Majesté, le régent du nom d’Emyn Berain dont la chevelure fut celle du crépuscule, les iris d'un éclat noisette portant un regard vif. Il était vêtu d'une longue tunique brune au col ouvert orné de boutons, aux manches évasés et une ceinture d’or. Les àlfars s’arrêtèrent face aux nobles.

- Voici donc les scélérats qui nous ont dérobé ces étoffes d’une valeur inestimable, dit le régent. Que déclarez-vous afin de plaider cet acte inconcevable ?

Argos dévisaga à la dérobée son compagnon, ne put dissimuler sa stupéfaction. Il remarqua alors que le seigneur l’observa, il baissa soudainement la tête. N’apercevant aucune défense de la part des marauds, Emyn Berain ordonna à ses gardes de les enchaîner dans les cachots de la forteresse. Ils avancèrent en direction des captifs, les entraînant vers l’entrée de la pièce.

- Puisque vous ne pouvez justifier l’origine de votre intrusion en ces lieux, les entraves seront votre tombeau, dit le régent.

Tandis qu’il s’éloignait peu à peu, il eut un air pensif en voyant ces iris d’une couleur froide qui continuait à le scruter puis celui à la chevelure argentée lui tourna le dos, s’approcha du seuil de la porte.

- Il suffit ! dit alors le seigneur.

Les gardes s’arrêta devant le palier à cet ordre. Le régent se mit face au souverain, une lueur de fureur apparut dans ses yeux.

- Comment pouvez-vous vous permettre de contester mes ordres ? dit Emyn Berain.

- Vous êtes dans l’enceinte des murs de ma résidence, dit le seigneur d’une voix mesurée. À Ostinendhil, la forteresse des àlfars.

- Seigneur Mithril, vous êtes en présence du régent de Fornost et vous me devez obéissance, dit Emyn Berain. Ces scélérats ont volé nos accoutrements et ils aggravent leur position en les portant comme s’ils appartenaient à la branche de la noblesse.

- Je vous pris d’absoudre leur impudence, dit le seigneur. L’un des àlfars est ma progéniture qui a souhaité accompagner un membre d’une famille éloignée. Il s’est malencontreusement trouvé au mauvais endroit, cela ne se reproduira guère.

Naranwe perçut les paroles du seigneur d’une voix lointaine. Cette pensée le submergea sans qu’il puisse s’en éloigner, le noble au regard sombre était bel et bien son paternel. Il inspira et expira à grande peine, troublé par cette révélation si soudaine.

- L’éducation de votre fils doit être votre priorité, dit Emyn Berain. Vos excuses demeurent médiocres et en vu de ces méfaits barbares, votre maison n’est à présent la bienvenue sur les abords d’Haerast. Détachez les entraves de ces voleurs !

Suite à cet ordre, les gardes de Fornost s’exécutèrent, déliant les poignets des àlfars qui se retournèrent lentement vers les interlocuteurs. Ils aperçurent le regard courroucé du régent hautain à leur intention avant qu’il ne disparaisse de la pièce ainsi que les archers.

- J’aimerais entretenir une conversation avec toi, dit le seigneur à l’adresse d’Argos.

- Ne voulez-vous me connaître ? s’offusque Naranwe. J’ai attendu ce moment depuis bien longtemps et vous me congédier tel un àlfar indigne de pouvoir se présenter à vous.

-Tu as besoin de te reposer, Naranwe, dit le seigneur. Tu en a assez fait pour le moment.

Le jeune dieu vit l’expression de désarroi de l’àlfar se raffermir. Étant d’un sentiment semblable au sien, il pensait que le seigneur discuterait avec son fils. Il tourna la tête vers le noble qui le toisait du regard.

- Malduin, dit le seigneur. Pouvez-vous amenez mon fils à l’entrée d’une des alcôves ?

Le domestique acquiesça sa demande, Naranwe le suivit en ressantant la colère l'emporter. Lorsqu’ils furent seuls dans la pièce, le noble requerra l' assistance d'Argos.

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