L'attaque des drows

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Naranwe retira brutalement son sabre du mur, le remit dans son fourreau sans le nettoyer au préalable puis se retourna en direction de la bibliothèque. Ce fut Zéus qui l’interpella, s’avança vers l'àlfar qui sentit toujours la haine dans son cœur tel un feu ardent puis s'arrêta face à lui.

-Comment avez-vous pu laisser cette divinité infernale pénétrer dans l’enceinte de l’Olympe ? dit Naranwe.

- Il s'agissais malencontreusement de Poséidon, dit Zéus d’un ton flegmatique. Hadès a prit possession de son esprit et de son corps sans que mon frère ne s’aperçoive. Et puis j'ai trouvé ceci dans la bibliothèque. Serais-ce du moly ?

Zéus déplia sa paume, dévoila la fiole dans laquelle contenait une texture terreuse. Le moly était une plante qui permettait d’effacer la mémoire de celui qui s’en abreuverait.

- Argos ne doit se douter que sa transformation proche est due au nectar car il voudra trouver un moyen de remédier à cela, dit Naranwe en signe de réponse.

- Tel que l’Oracle de Delphes l’avait conjecturé, dit Zéus en soupirant. Il n’y a guère de dissolution.

Le dieu remit à Naranwe la fiole, le laissant rejoindre son fils. L’àlfar descendit les marches en direction du hall, traversa la gallérie. À l’extérieur de l’Olympe, il aperçut Alfirin disparaître dans un portail lunaire. Argos se tourna vers lui lorsqu’il s’arrêta à ses côtés, fut surpris lorsque son compagnon lui tendit sa gourde. Instinctivement, il regarda dans son sac, pensant qu'il l'avait apporté. Il le remercia, bu une gorgée d’eau et la posa à l’intérieur. Il plaça de nouveau sa besace sur son épaule.

-Comment allons nous atteindre Àlfheim ? dit Argos.

- Je vais prononcer une incantation qui nous permettra d’apparaître à l’intérieur des terres, dit Naranwe. Elle est quelque peu téméraire mais puisque tu es une divinité, tu n’en ressentiras les effets.

Argos le dévisagea du regard. Il vit l’àlfar prendre son avant- bras et aussitôt, ses yeux devinrent blancs. Il sentit la chaleur du soleil, le vent qui s’élevait, entendit les bruissements de la nature. Lorsque Naranwe lâcha son membre, sa vision revint peu à peu. Ils se trouvaient dans un paysage vallonné où un sentier parsemés d’arbres étaient sur le passage. Les feuilles de teintes automnales tombaient des branches, emportées par la brise. Il porta son attention vers celui qu’il avait amené en ces lieux, perçut dans l’expression de son visage un air légèrement amusé.

Il remarqua que sa taille était semblable à celui de Naranwe, baissa alors le regard vers des bottes et un fendard très fin qui marquait ses jambes de couleur beige. Il était vêtu d'un manteau de velours bleu nuit avec un col aux ornements d’or attaché par sa ceinture sur une longue tunique blanche évasée. Il n’avait de besace mais portait une grande sacoche qui contenait sa gourde et l’ambroisie, la nourriture des dieux. Redoutant soudainement que son physique ait changé d’apparence, le jeune dieu porta sa main sur ses oreilles en pointes, prenant au passage une de ses mèches de cheveux lisses d’ordinaire bouclés. Il pensa que son menton était pointu comme les àlfars.

- À l'égal d'un monarque, tu es plus admirable à vénérer, dit Naranwe d’un ton narquois.

- Quel en ait la raison de cette formule ? dit Argos qui sentit l’irritabilité l’envahir.

-Tu es une créature céleste qui n’est la bienvenue à Àlfheim, explique Naranwe. Certains peuples se feront un plaisir de te chasser et de te trancher la tête.

Il observa Naranwe qui mit un onguent sur la brûlure de son bras droit provoquée par leur déplacement provenant de l’Olympe. Malgré sa colère, il s’apaisa en se disant que l'àlfar l’avait de nouveau soustrait à sa manière et attendit qu'il eut appliquer la texture pour se remettre en marche. Au fur et à mesure de leur progression, le feuillage des arbres dissimulaient l’endroit où ils étaient arrivés, pénétrèrent dans une forêt. Des scintillements apparurent de leur champ de vision, ce qui permit de leur indiquer qu’ils furent sur la bonne voie. Lorsque le ciel s’assombrit, un écran de fumée émergea du néant puis surgirent des créatures de la nuit armés de cimeterre qui s’élancèrent vers leur direction.

Naranwe qui s’était équipé d’un arc et d’un carquois remplis de flèche avant son interpellation à l’encontre d’Hadès, prit le projectile et décocha vers les assaillants. Argos dégaina son épée en partant à la rencontre des ennemis tandis qu’ils s’écroulèrent au sol les uns après les autres. Il aperçut dans les ténèbres l'un des êtres obscurs qui s'approchait en abattant lourdement le cimeterre proche de sa tête. Il contre-attaqua en croisant son fer qu'il mit à la verticale, essayant d'éloigner son adversaire. Serrant la mâchoire, il sentit que ses bottes glissaient peu à peu sur le sol de feuilles mortes. Il décida de se retirer brusquement en évitant à temps la pointe de l’arme du duelliste qui visait sa jugulaire. Le jeune dieu transperça la créature d’un coup sec, enleva le tranchant de son épée du corps sans vie. La créature était vêtue d’une armure en cuir taillée en pointes qui laissait apparaître son bras de couleur grisâtre. Elle portait un fendard noir et avait une chevelure tressée de couleur blanc os.

L'àlfar luttait contre deux drows, parait les coups qui fusaient de toutes parts. Ce fut ce peuple qui avait déclaré la rébellion envers sa lignée, ceux qui leur avaient tendus une embuscade. Il se déroba brusquement de leur assaut, empala ses ennemis qui tombèrent à terre, remit son sabre dans son étui. Il s’arma de son arc et d’une flèche posé dans son carquois, décocha vers celui qui venait d’apparaître au dessus d’Argos. Le projectile atteignit tardivement le drow portant des gantelets à la lueur pourpre qui perça le jeune dieu camouflé, faisant seulement décrocher le masque du visage qu'il reconnut. Il baissa son arc, ne pouvant réagir à cette apparition. Quand aux drows, ils disparurent dans un nuage de fumée.

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