Chapitre 37 : Capotes et lubrifiants

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Après lui avoir avoué mon amour, je me sens apaisée, libre comme l’air, comme si un poids énorme avait été enlevé de mes épaules. Ainsi, je peux me donner à coeur joie à nos ébats, sans pudeur ni crainte.

Je me trémousse, sautille et ondule de plus en plus vite et de plus en plus profondément sur Daegan qui soupire et serre les poings à chaque mouvement que j’imprime. La jouissance et proche, pour l’un, comme pour l’autre et je veux à tout prix hurler mon plaisir dans ses yeux afin qu’il puisse voir tout l’amour que je lui porte.

Le visage de Daegan se crispe au moment même où ma mâchoire s’ouvre. Il se retient de jouir, il m’attend. Il ne devrait pas, j’y suis presque moi aussi.

— Regarde-moi, fais-je en saisissant son visage entre mes mains, le bassin remuant toujours d’avant en arrière. Jouis avec moi, je termine par dire en le poussant au plus profond de ma chair.

La délivrance est explosive. Mon bellâtre se libère dans un cri rauque et profond parsemé d’injure tandis que ma voix se mélange à la sienne et prononce une ribambelle de « oh, oh, oui, oui ! » tous plus aigus et puissant à mesure que mon corps tremble de plaisir. Mon orgasme est intense, long et violent. À un tel point que je suis obligée de déguerpir de son sexe et de fermer les cuisses pour en subir les tressautements incontrôlés que mon être tout entier me procure.

Les yeux fermés, je me blottis dans les bras de Daegan qui prend soin de me cajoler en déposant tout un tas de baisers sur mon front et mes cheveux humides de transpiration. J’ai très chaud et des étoiles dansent derrière mes paupières closes. Je n’ai jamais connu pareille sensation et j’en viens à me demander si c’est ça, le septième ciel. Des orgasmes, j’en ai eu, mais jamais d’aussi exaltants !

Mon coeur est léger et retrouve un battement régulier. Je me sens protégée, confortablement blottie dans les bras de mon amant et contre toute attente, moi qui avais peur de m’enfuir à toutes jambes, je me trouve très a l’aise après cet élan de sexe avec celui que j’aime.

Lentement, je lève la tête et connecte mes prunelles aux siennes. Daegan me fixe et le sourire qu’il m’offre est irrésistible et me fait chavirer. De l’index, je trace le contour de ses lèvres douces avant d’y déposer un baiser, chaste, mais sincère.

C’est alors que je réalise : je l’aime beaucoup plus que ce que je pouvais imaginer…

Mes yeux se ferment à nouveau, mais le sourire ne me quitte plus. Le silence règne dans le salon, seules nos respirations se mélangent à la pluie battante qui cognent contre les fenêtres. Nous voici enveloppés dans un cocon de tendresse, là où le bonheur réside, là où je voudrais être pour toujours.

Quelques instants plus tard, Daegan retire son bras de sous ma tête et tente de se redresser dans le canapé, mais mon corps toujours endolori par l’orgasme l’empêche de bouger.

— C’est pas que je m’ennuie, mais je meurs de faim. Pas toi ?

C’est seulement lorsqu’il me pose la question que j’observe la famine qui s’empare de moi. Pour lui répondre, je hoche la tête et me redresse avant de me mettre debout. Je renfile ma culotte et mon débardeur en quatrième vitesse sous les yeux de Daegan qui ne s’empêche pas d’admirer mon corps sous toutes les coutures. Mais qu’importe, là, tout de suite, il faut impérativement que j’aille aux toilettes, mais je ne sais pour quelle raison, je suis gênée de lui demander le chemin. En dansant d’un pied sur l’autre, mes yeux cherchent aux alentours une issue et Daegan le remarque.

— Tu cherches la salle de bain, j’imagine, fait-il en désignant le couloir d’entrée. Elle est au fond, à droite, fait comme chez toi ma belle, je t’attends ici, termine-t-il par un clin d’oeil des plus aguicheurs qui m’émoustille une seconde fois.

Sans attendre, je me précipite vers cette fameuse salle d’eau et pousse la porte pour m’y réfugier. Comme si j’étais au bord du gouffre, je me dépêche d’atterrir sur la cuvette et libère ma vessie en poussant un râle de soulagement. J’ai l’impression de ne pas avoir fait pipi depuis quatre jours et lorsque j’ai enfin terminé, une idée incongrue me prend alors que j’ouvre le robinet du lavabo pour me laver les mains.

En surveillant le moindre son qui provient de derrière la porte, je tire sur le premier tiroir du meuble sous vasque et inspecte son contenu. J’y trouve tout un lot de brosses à dents encore dans les emballages, de la mousse à raser avec une quantité impressionnante de rasoirs neufs eux aussi, des produits de beauté comme du gel, des masques anti cernes masculin, mais aussi des parfums tous plus suaves les uns que les autres, une brosse à cheveux et un peigne qui semblent à peine utilisé.

Toujours en tendant l’oreille, j’attrape la petite sacoche noire qui traîne tout au fond du tiroir et la pose sur le lavabo. Je l’ouvre le plus délicatement possible, mais la fermeture éclair fait un bruit monstre ! Alors pour ne pas qu’il s’aperçoive de quelque chose de louche, parce que j’avoue être totalement parano face à l’intrusion que je suis en train de faire, je tousse un bon coup très fort et tire rapidement sur la fermeture du petit sac.

Une fois certaine que Daegan n’a rien entendu, mes yeux froncés se posent sur son contenu et ce que je vois me laisse perplexe. À l’intérieur, je découvre une ribambelle de préservatifs de marques et de textures différentes ainsi que des crèmes lubrifiantes en bons nombres.

Mon imagination me fait tout de suite penser que son tempérament n’a pas changé depuis toutes ses années, qu’il est toujours le tombeur de ces dames et que chaque soir, une nouvelle prétendante vient prendre son pied sur ce même canapé où je lui ai craché mes sentiments et mon amour profond. J’ai envie de vomir…

Rangeant vite fait le bordel sexuel de Daegan, je laisse mon corps choir sur le sol carrelé de la salle de bain quand soudain, une voix d’ange à l’intérieur de ma tête me gronde.

« De quel droit oses-tu être jalouse ? N’as-tu pas, toi aussi, eu un nombre incalculable d’hommes dans ta vie ? Est-ce que tu penses une seconde au contrat que tu viens de signer et qui te fera, sans aucun doute, découvrir d’autres plaisirs défendus même si l’amour véritable frappe à ta porte ?»

C’est vrai, n’empêche que ça fait mal de le savoir !

Et puis, d’un autre côté, cette petite voix a raison ! J’ai signé un contrat qui m’engage presque à donner mon corps ! Pour le coup, je me remets vite en question…

Je ne dois pas me faire d’idée, ni de film sur un potentiel futur avec lui. Et puis, même si je désire plus que tout de me mettre en couple avec ce garçon, je n’ai pas le droit de briser mes règles, elles me permettent de vivre et non de survivre…

Je m’étais juré de ne plus m’attacher. À personne !

Je m’étais juré de ne plus éprouver de sentiment. Pour personne !

Mais ces règles étaient-elles construites aussi pour celui que j’aimais depuis toujours ?

Une chose est certaine en tout cas. Maintenant que j’ai enfin pu gouter au fruit défendu, il me sera presque impossible de m’en passer !

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