Chapitre 35 : Succomber

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La température grimpe en flèche à mesure que nos vêtements s’entassent sur le dossier du canapé. Daegan me sourit, il sait ce que j’ai en tête puisque je suis certaine qu’il pense à la même chose. Alors, pour le perturber et le pousser à poursuivre notre petit jeu de qui succombera en premier, je triche sur lui, sur sa manigance et défait la fermeture de ma jupe qui s’écrase au sol aussitôt. Ma main droite se plaque contre ma bouche qui forme un « O » parfait, faisant mine de ne pas avoir fait exprès.

— Tu ne m’auras pas à ce jeu, rigole-t-il en se passant la main dans les cheveux, signe qu’il est déstabilisé par la vision que je lui offre.

Pour le coup, je peux dire que je suis extrêmement fière de l’effet que je lui fais ! Néanmoins, nous ne sommes pas encore à égalité puisque je porte encore un soutien-gorge et un string tandis que lui n’a que son caleçon gris. Tout en le fixant de mes prunelles ardentes, je fais voyager ma langue sur mes lèvres d’une façon plus que sensuelle, ce qui le désarme comme je l’avais espéré.

— T’as pas le droit de me rendre fou comme ça, annonce-t-il en se levant pour avancer vers moi.

— Je ne vois pas de quoi tu parles, je réponds feignant l’incompréhension en me mettant debout à mon tour.

Comme un combat verbal, l’un devant l’autre, nous nous fixons, guettant le moindre signe de faiblesse de la part de l’autre. Daegan se mord la lèvre, je tente de rester indifférente au charme indescriptible qu’il dégage. En vain. Mon coeur bat beaucoup trop vite et ma cage thoracique se soulève bien trop rapidement. Il le sait, il le sent, il comprend le dilemme qui se déroule en moi. L’envie vivace de me pendre à son cou et de ne faire qu’un pour la vie, mais aussi cette patience qu’il souhaite et que je doute pouvoir lui offrir. Je ne veux pas tout gâcher alors, il faut que j’inverse les rôles. Il faut que ce soit lui qui perde pied.

— Tu es sûre ? me questionne-t-il de toute sa hauteur.

— Oui, je ne vois vraiment pas de quoi tu parles, chéri…

Mes mains se posent sur ses avant-bras tandis que, par instinct, mes doigts tracent les lignes de ses veines saillantes. Mes yeux restent rivés sur le tatouage qu’il a fait pour moi et j’ai bien l’impression que plus je le regarde, plus mon coeur se gonfle de bonheur. À ce moment, je me fais justice pour ne pas me laisser aller à l’envie qui me bouffe de l’intérieur. La tension est telle que je ne peux me permettre de le regarder dans les yeux alors, je scrute chaque parcelle de peau recouverte de dessin. C’est à ce moment que je découvre cette magnifique phrase, écrite sur l’esquisse d’un cahier dessiné sur le muscle de son biceps gauche.

« Laisse-moi déshabiller ton âme que je puisse caresser ton coeur »

Ma respiration se bloque en même temps que mon organe rate un battement, où plusieurs, je ne saurais le dire. Mes prunelles se rivent dans celles de Daegan lorsque du doigt, je lui désigne cette splendeur, ce message porteur d’amour, de tendresse.

— Cette phrase est magnifique !

— Je sais, elle est aussi pour toi… fait-il timidement.

Je dois dire que je m’en doutais un peu, mais l’entendre de sa voix magnifique me comble de bonheur. Je ne sais pas pourquoi, mais un rire nerveux s’empare de moi en ce moment magique et Daegan semble ne plus savoir où se mettre. Est-il gêné ? Est-il honteux ? A-t-il peur de ma réaction ? Il me faut connaître la raison de ce soudain mutisme.

— Tu en as d’autres dans le genre ? je le questionne sérieusement.

— Je ne vais pas te mâcher le travail, commence-t-il avant de terminer, ce sera à toi de le ou les découvrir !

Sa réponse me fait croire que je ne suis pas au bout de mes surprises sur son corps d’Apollon et il me tarde de l’inspecter dans tous les sens du terme possible ! Mais alors que la chaleur faisait mine de descendre, petit à petit, mon corps réagit à mon esprit qui divague sur les parties les plus appétissantes de son anatomie. Mes yeux se ferment contre ma volonté et je me laisse rêver de cette chose qu’il me tarde de toucher. C’est plus fort que moi. Maintenant que je connais ses sentiments, mon être tout entier réclame la preuve de ses dires. Pour moi, il n’y a pas plus belle preuve au monde que de faire l’amour à la personne qu’on aime et là, j’aimerais tellement que Daegan pense la même chose que moi !

— À quoi tu rêves, poupée ? Tu m’as l’air vraiment très concentrée… lance-t-il alors que je suis certaine qu’il peut lire en moi comme dans un livre ouvert.

Ses mains viennent à nouveau se poser sur mon visage et tendrement, il incline ma tête en arrière afin que nos yeux se connectent. Encore une fois, il cherche à me déstabiliser et je dois bien avouer qu’il y arrive avec succès ! Mes joues s’empourprent et j’ai même l’impression que mon corps à moitié dénudé prend feu, mais je ne pipe mot. Je me suis fait la promesse qu’il serait celui qui flanche et non l’inverse alors, je fais obstruction de mes pensées perverse et me remet a fond dans mon rôle de femme fatale. Il doit succomber !

— Je pensais à…

Je ne termine pas la fin de ma phrase et le laisse plutôt regarder les images. À pas de chat, je me recule pour qu’il puisse apprécier l’ensemble de ce que je compte lui offrir. Lentement, je défais les bretelles de mon soutien-gorge qui tombe sur mes bras.

— T’es pas sérieuse là ? Tu veux ma mort ?

Je souris, mais ne dit toujours rien. En me mordant la lèvre inférieure, je le fixe tout en retirant l’élastique qui retient mes cheveux. Après les avoir secoués et remis en forme telle une diva de la mode, je me tourne et bombe mes fesses complètement nues. Daegan soupire et je m’amuse à jouer avec le fin morceau de tissu du string sur mes hanches, faisant mine de la descendre avant de le laisser claquer sur ma peau brûlante.

— Comment je dois faire pour rester de marbre face à toi ? se questionne-t-il. Tu es une vraie diablesse, Alicia et tu sais quoi ?

Alors qu’il me pose cette question, je tourne simplement mon visage vers sa direction et le regarde de mes yeux aguicheurs. Mes mains se précipitent sur l’agrafe de mon soutien-gorge que je retire. Les prunelles de mon bellâtre ne quittent aucun de mes gestes, il en reste même bouche grande ouverte. Le vêtement tombe à mes pieds et, toujours de dos à lui, je me baisse en bombant le dos pour le ramasser, lui donnant une irrémédiable vue sur mon sexe trempé.

— Putain, j’adore ça !

À ce moment, je me dis que la machine est lancée, que les choses sérieuses peuvent enfin commencer ! Une immense joie s’empare de moi et je me tourne pour lui dévoiler ma poitrine voluptueuse, dressée vers lui.

Daegan retient sa respiration et se triture le menton de sa main droite avant de déclarer haut et fort :

— Bordel de merde, Alicia ! Je suis… Putain… Je suis vraiment désolé pour ce que je m’apprête à faire, mais… Tu ne me laisses pas le choix !

Mes yeux s’agrandissent. Où veut-il en venir ? Pour le coup, je m’attends au pire…

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