cinq minutes pas plus.

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Ce matin, il est de mauvaise humeur. Tout le gonfle, il se sent comme une bouée au milieu de l’océan, dans le froid glacial de l’eau salée.

Il a horreur de l’eau salée… et du froid.

Il se sent ballotté par le hasard des vagues. Il boit la tasse à chaque caprice du vent. Il boit, étouffe, avale, crache, tousse, respire. Et rebelote. Il boit, étouffe… et quand il ne boit pas, il est porté par l’eau. Ça, ça l’énerve. Il a envie d’être autre chose qu’un bouchon. Il monte, il descend, il monte, il descend selon les vagues.

Pourtant, il s’aperçoit qu’il prend le rythme, il compte dans sa tête. C’est facile, le tempo est régulier. Ça le calme un temps. Il se dit qu’il a de la chance. A l’extérieur, c’est calme plat, rien ne se passe, juste une prise au vent. Ce qui contraste franchement avec ce qui se passe à l’intérieur. C’est tempête et bourrasque. C’est orage et tornade. C’est volcan et tsunami. Tout le rend dingue ; un cri, un raillement, un piaulement, un rire. De qui se moque-t-on ? On vient lui crotter dessus, maintenant. Mais… C’est intolérable !

Il veut partir. Il en a assez. Il se secoue mais rien ne vient, rien n’arrive, rien ne part. Il reste là. Il attend, ne dit rien, ne pense rien. Il ferme les yeux et coule doucement. Il voit des reflets bleutés, des paillettes argentées.

Il veut sortir, se libérer. C’est une baleine. Non, une machine, c’est une machine. Elle le mange, l’avale, le digère. C’est un tube. On l’a mis dans un tube. Mais qu’est-ce qu’il fait là ? Il est tout seul dans le gris, un gris immanent, permanent, envahissant.

Il y a comme une odeur de musc, légère mais tenace. Un parfum sans doute. Il devine un couloir, gris, métallique. Il y a des sièges partout. Il n’y a que ça. Devant, derrière, à g… aïe.

A la queue leu leu, spasmes du rire dans le silence. Il se répète à la queue leu leu. Il éclate.

Il y a des mots qui, sans qu’on sache pourquoi, nous font rire. Vibranium. Non, lui, il n’a rien d’hilarant. C’est juste un mot qui n’existe pas, enfin, pas encore. Il sera juste capté, capable de connexions aux confidences de la réalité du temps.

Hyperloop, ça c’est un mot drôlement drôle. Hyper c’est un superlatif plus super que super. Un hyperlatif, en somme ! Un hyper circuit en boucle, histoire de tourner en orbite comme la connerie si on en croit Audiard ; Michel, pas Jacques.

Décidément, il se sent toujours autant de mauvais poil. Bon eh bien, il n’a plus qu’à souhaiter que le climat s’améliore. En attendant, buvons du champagne.

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